Interview du mannequin Amélie Lens
«Après quatre jours de fête au festival de Dour, je ne payais pas de mine quand je suis arrivée chez Dominique Models»
Les scouts avaient déjà pu admirer la silhouette longiligne d'Amélie Lens (24 ans) dès l'âge de 13 ans, mais c'est trois ans après que le mannequin (et DJ) a fait ses premiers pas dans le milieu de la mode. Depuis, elle n'a jamais cessé de voyager et d'être le visage de grandes campagnes de pubs. «C'est déstabilisant de se voir sur de grandes affiches.»
GUIDO: Comment es-tu devenue mannequin?
Amélie: Dès l'âge de treize ans, les scouts m'ont conseillé de me lancer, mais ce n'est qu'à quinze ans que j'ai été invitée à un entretien lors du festival de Dour. J'avais quatre jours de fête derrière moi et je ne payais pas de mine quand j'ai passé la porte de Dominique Models: j'avais des poches sous les yeux, les cheveux secs, les lèvres explosées et une entaille sur le visage. (rires) Ils m'ont pourtant engagée, certainement parce que je mesurais alors 1 mètre 80. Un an plus tard, j'ai commencé à recevoir de belles propositions. J'ai posé pour Levi's, fait la couverture du Knack Weekend et j'ai même eu la chance d'aller à Paris pour travailler pour Jean-Paul Gaultier. Quand je n'ai plus su combiner cela avec l'école, j'ai choisi de privilégier ma carrière de mannequin. C'était le meilleur choix car, à mes 18 ans, j'avais déjà vécu à Londres, Milan, Paris et Athènes. J'ai même pu réussir ma dernière année pendant l'été grâce jury central.
GUIDO: La différence entre l'école et le mannequinat est très certainement très grande?
Amélie: Mes amis se moquaient de moi à cause de ma maigreur, qui est alors devenue un complexe. J'ai essayé de me reprendre mais quand je suis devenue mannequin, ils m'ont demandé de maigrir. Ça m'a presque fait rigoler, vu que j'étais déjà si maigre! Je ne l'ai jamais fait et je suis d'ailleurs très contente de mon physique. Je mange sainement, mais je n'ai pas assez de temps pour faire du sport.
GUIDO: Et tu te regardes beaucoup dans le miroir?
Amélie: Non, je me lave te je me brosse les cheveux. On me maquille chaque jour, ce qui est très mauvais pour ma peau et mes cheveux. Tu sais, je change parfois de vernis à dix reprises pendant un shoot, il est donc important que tout cela repose pendant mes jours de congés. Mais j'ai aussi une grande garde-robe.
GUIDO: Des vêtements que tu reçois après un shoot?
Amélie: Cela arrive rarement, car ces pièces doivent parcourir le monde pour d'autres shoots. Cependant, je reçois beaucoup de vêtements quand des magasins trouvent que je suis bien adaptée à leur marque. Entre-temps, ma garde-robe occupe une pièce entière. Je retrouve parfois des vêtements en me disant: «tiens, c'est à moi, ça?». (rires)
GUIDO: Pas mal! Quel a été ton plus chouette contrat jusqu'à maintenant?
Amélie: La campagne H&M internationale pour Maison Martin Margiela, car c'est la plus grande campagne que j'aie jamais faite. Ils étaient plus d'une centaine à travailler sur le projet, alors que je n'avais jamais travaillé avec plus de cinquante personnes sur un set. Et ces affiches de 20 mètres pouvaient être vues dans le monde entier!
GUIDO: Qu'est-ce qu'on ressent quand on se retrouve en rue devant une telle affiche?
Amélie: C'est bizarre. Cette campagne était visible dans toutes les stations de métro parisiennes, ce qui fait que je me suis parfois retrouvée devant mon affiche. Je trouvais cela absurde, comme si je paradais devant mes propres photos. Je faisais semblant de rien, pour que personne ne me reconnaisse.
GUIDO: Tu as aussi entamé une carrière musicale.
Amélie: Mon amour de la musique existait bien avant ma carrière de mannequin. Le fait qu'ils m'aient repérée pendant le festival de Dour le prouve. Sous le nom de Renée, je tourne dans le monde entier et j'espère continuer.
GUIDO: Et connaître un succès aussi probant que dans ta carrière de mannequin?
Amélie: Et encore plus!