Interview de Wout Van Aert, champion du monde (et de Belgique) de cyclo-cross
En 2015, il a gagné pratiquement tout ce qui lui était possible de gagner et l'année passée aussi, il s'est régulièrement hissé sur la plus haute place du podium. Nous voici donc devant le roi du cross (ou Wout, un sympathique mec de 22 ans) pour une interview.
GUIDO: J'ai lu que tu as suivi des études de mathématiques pendant tes secondaires. Quels plans avais-tu avant de devenir cycliste à temps complet?
Wout: J'ai encore étudié l'informatique pendant un an et demi à la Haute École Thomas More à Geel avant de me consacrer à 100% au vélo. Mais je n'étais pas un étudiant typique. Koter, cela ne m'a jamais vraiment attiré, tout comme les baptêmes d'étudiants. Ma petite amie, qui vient d'être diplômée en droit, a davantage profité de ses années d'études. Même si elle est moins sortie avec ses amies quand nous nous sommes mis en couple, afin de me soutenir dans mon sport. J'ai beaucoup apprécié cela. Attention, j'aimerais sortir parfois avec mes amis, mais le cross ne me le permet pas.
GUIDO: Il ne t'arrive jamais d'aller boire un verre après une compétition, afin de fêter ta victoire?
Wout: Il est déjà sept heures quand les interviews se finissent, il faut alors se dégourdir les jambes sur des rouleaux, avant un massage. Souvent, les jours de courses sont tellement longs que je suis crevé le soir venu, et après un tel effort je dors pratiquement toujours mal.
GUIDO: Il faut donc en baver avant de ne pas réussir à s'endormir?
Wout: Euh oui, mais il ne faut pas avoir pitié de moi! (rires) J'éprouve surtout de l'admiration pour les sportifs qui repoussent chaque fois plus loin leurs limites. Les cyclistes, les athlètes… Ces hommes méritent le respect.
GUIDO: En parlant de cyclisme, ça t'a plutôt réussi cet été.
Wout: Je remercie l'équipe de m'avoir permis de me concocter un beau programme sur route cet été, mais le cyclo-cross reste ma discipline de prédilection. J'ai commencé à l'âge de huit ans. Sur un petit vélo noir. (réfléchit) Un cadre en acier, des jantes en aluminium, les vitesses à l'extrémité du guidon… Old-school (rires). Et pourtant, je dois avouer que j'en ai souvent ras-le-bol à la fin de la saison de cross. Je mets alors mon vélo de côté et je prends un mois de congé. L'année passée, ma copine était encore aux études, on n'avait donc l'occasion de ne faire que quelques courts city-trips, mais cette année nous partirons plus loin. Peut-être au ski, ou des vacances au bord de la piscine. Ou peut-être les deux.
GUIDO: Je peux m'imaginer que ta copine doit apprécier de ne pas avoir à te partager pendant ces moments-là. Tu reçois beaucoup de mails de fans?
Wout: Sur les réseaux sociaux, je reçois régulièrement des messages, oui. Beaucoup demandent une photo dédicacée. Ce que je fais pratiquement tout le temps. D'autres demandent un maillot, mais ils ne poussent pas sur les arbres, c'est donc plus difficile. Quelques fois, il essaient de me convaincre de passer lors de la fête d'un fan, mais je dois alors décliner leur invitation.
GUIDO: Tu réponds à tous les messages?
Wout: Non, il y en a de trop, mais je trouve cela chouette de les lire. Je gère moi-même la fan-page sur Facebook en collaboration avec le responsable RP de l'équipe, mon compte Twitter, je le fais moi-même.
GUIDO: Et ces comptes rendus de compétitions sur le site Internet?
Wout: Oh, ce n'est pas pour moi, hein. Chacun son métier. (rires)
Photo: © Nico Dick