"Le Maître de Peinture 1: Eliza": Mort en sursis
Un duel, une partie de roulette russe: deux moments d’une intensité incroyable et qui font rentrer d’emblée ce «Maître de peinture» dans le petit cercle des bonnes surprises de l'année. Un premier tome, prénommé Eliza, qui s'achève sur une porte ouverte, une béance. Une forme de réponse provisoire à cet être d'exception qui se dit mort "pour jouer vraiment le jeu de la vie".
On se plonge ici dans la Pologne des années '20. Varsovie est alors sur le fil du rasoir et sur ce fil dansent les artistes, les romantiques et le dandysme désespéré. Frédéric Cyprian (toute une couleur!) court les expositions, tente de se frayer un passage dans le milieu de la peinture. Il tombe éperdument amoureux d'une toile, d'un modèle… de la femme d'un maître reconnu.
Au gré des pages, quelques personnages secondaires superbes, qui éclatent au visage l'espace de trois au quatre cases: le frère de Cyprian, une poivrote dans un café, le chef d'une petite secte. Pur régal et délicieuse mise en bouche.
Par Richaud, Makyo & Faure, coll. Caractère, chez Glénat, 48 pp., juin 2003.
www.glenat.com. Prix: 12 €