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09/05/2005

Dr Jos: «Le baby boom de l’après-guerre? Une conséquence directe du chocolat!»

Dans la riante salle à manger du Dr Jos, un gargantuesque morceau de chocolat noir gît sur la table. “Le matériau brut,” nous confie le docteur. “The real stuff! Il s’agit du vrai, pur chocolat noir, sombre et amer, que les pâtissiers achètent par dizaines de kilos pour en couler des petites formes marrantes.”

Le docteur secoue sa tête. “Tout à fait superflu, ces fantaisies. Comme si tu allais acheter des joints pré-roulés dans un coffee shop à la place d’un sac de robuste Super Silver Haze, ou de quelques Nepalese Temple Balls pas piquées des hannetons." Le Dr Jos rit à pleines dents. Avons-nous déjà mentionné qu’il désire ce mois-ci nous parler du chocolat?

DR JOS: (se lance) Le chocolat doit être pur. Noir. Pas de lait, pas de noisettes, pas de caramel ou autre brol, mais noir et brillant comme le petit cul d’une gazelle. Et, naturellement, le pourcentage de cacao doit être astronomiquement élevé!

GUIDO: (fixe la montagne de chocolat sur la table) Comme pour ce quartier-ci.

DR JOS: Effectivement. Au fait, bonjour Van Caesbroeck. Prêt pour un petit quiz?

GUIDO: Paré!

DR JOS: Quelle est la différence entre le chocolat blanc et le chocolat noir?

GUIDO: Dans le chocolat blanc, il y a plein de lait?

DR JOS: (désapprouve en riant) Foutaises. Le chocolat blanc contient exclusivement du beurre de cacao, tandis qu’on utilise également la masse du cacao pour le chocolat noir. Et tout ce délice provient des fèves de cacao d’Amérique centrale qui, à l’époque, furent importées en Europe par Christophe Colomb. Savais-tu que les indiens connaissent les jouissances et les bienfaits du cacao depuis déjà des siècles? Le mot lui-même vient de l’Olmèque, kakaw, qui fut transformé plus tard en cacahuatl par les Aztèques. Montezuma était, semble-t-il, un authentique chocolaholic: il utilisait du cacahuatl plusieurs fois par jour, sous forme de boisson, avec du chili et beaucoup d’épices. Surtout lorsqu’il devait jouer de la barre dans son harem pour satisfaire ses esclaves, il prenait d’abord un shot de chocolat. ( rires) Cette boisson était autrement plus stimulante que le Red Bull. On peut dire sans se tromper que le chocolat était le Viagra de Montezuma!

GUIDO: (se marre)

DR JOS: Je suis content que tu trouves ça drôle, mais par dessus le marché, c’est véridique! Enfin, les Espagnols se crurent plus tard assez malin pour y rajouter du sucre. A leur tour, les Anglais découvrirent le procédé pour fixer le beurre de cacao en chocolat, mais ils firent vite tout foirer en y rajoutant de la menthe et d’autres saloperies. Ce sont finalement les Belges qui firent du chocolat un véritable et pur délice. Les Suisses ont par la suite à nouveau tout gâché en y ajoutant du lait. ( secoue la tête) On se mettrait à jodler pour moins que ça.

GUIDO: L’histoire du chocolat dans une coquille de noix! Mais Dr Jos, manger du chocolat fait tout de même grossir, donne des boutons et attaque les dents, non? Pourquoi promouvoir un aliment pareil?

DR JOS: (fronce ses sourcils) Parce que les préjugés que tu dénombres sont de la pure foutaise, voilà pourquoi! Rien de vrai là-dedans. Au contraire: le cacao est une des plantes médicinales les plus puissantes qui soient. Tu ne pensais tout de même pas que les Aztèques et les Mayas étaient des imbéciles? Ils savaient très bien ce qu’ils faisaient. Le chocolat aide à combattre la fatigue, la fièvre, l’asthme, la dépression, l’anémie, la mauvaise digestion, et la tuberculose. Et les déficits de libido, naturellement! ( agitant sa tête de gauche à droite) Des boutons... Qu’est-ce que c’est que ça pour des imbécillités? Ce n’est simplement pas vrai! Aucune étude n’a jamais su démontrer qu’il existait un lien entre le chocolat et l’acné. Jamais! Et cette histoire de caries dentaires, ça ne rime à rien non plus. Au contraire, l’huile de cacao que contient le chocolat forme un film protecteur sur les dents qui empêche le sucre d’atteindre l’émail.

GUIDO: Rien que du bénéfique donc?

DR JOS: (approuvant vigoureusement) Rien que du bénéfique. Le chocolat est pour ainsi dire un cocktail bienfaisant de produits psychotropes. Une bonne barre, c’est comme un shot au cerveau. Smart drugs? Pilules? Suppléments alimentaires? Tout du bazar très très ‘soft’ comparé à la composition hardcore du vrai chocolat!

GUIDO: Disséquez un peu pour nous la composition précise.

DR JOS: (interrompu dans son élan) Gamin, j’en avais justement l’intention. Patience. ( sortant un cahier de notes du tiroir) Pour commencer: des methylxantines, comme la caféine et la théobromine. Des vertus stimulantes par conséquent. Ensuite, de la sérotonine et de la thiamine, excellent contre les dépressions. Quoi encore? Du phényl-éthylamine, substance apparentée aux amphétamines. Cela aiguise l’attention, la concentration et... la capacité sexuelle. ( il rit un coup) Cela me fait penser à quelque chose: le baby boom de l’après-guerre, nous le devons aussi au chocolat! Pendant cinq ans, pas un gramme de chocolat à trouver en Europe, et tout à coup, à la libération, tous ces Canadiens et ces Américains débarquent en distribuant des millions de barres de chocolat. Pas besoin de vous faire un dessin de ce qui s’est produit, je crois?

GUIDO: Je le vois se passer devant mes yeux, en direct live.

DR JOS: Si vous le dites. Où en étions-nous? Ah oui, les composants psychotropes du chocolat. Il y a l’anandamide par exemple, qui est un cannabinoïde endogène. Cette substance est responsable de la fameuse ivresse déclenchée par une bouchée de chocolat.

GUIDO: Cette anandamine se retrouve-t-elle aussi dans le cannabis?

DR JOS: (faisant non de la tête) Non non, il s’agit d’une substance cannabinoïde endogène. Endo! Cela signifie que le corps lui-même, c-à-d le cerveau dans le cas qui nous occupe, secrète cette substance dont l’effet est comparable à celui du cannabis. ( examine ses notes) Reprenons, on trouve encore dans le chocolat du magnésium, de l’acide folique, du fer, des vitamines B1, B2, D et E. Autant de composantes qui aident à la transmission des signaux dans le cerveau. Conclusion: si étudier devient de moins en moins productif, mange un morceau de chocolat. On se sent un peu déprimé? Chocolat. Fatigué? Fais péter le chocolat! Le chocolat est aussi plein d’énergie évidemment, ça coule de source.

GUIDO: Vous mettez le doigt dessus: le chocolat est une bombe hypercalorique. Sucres, graisses…

DR JOS: (pointe son index dans les airs) Hola hola hola. Pas si vite. Il y a gras et gras. Quelle sorte de graisse trouve-t-on dans le chocolat? Du beurre de cacao. C-à-d des acides gras saturés, en effet. Mais, et là vient l’astuce, de quoi est fait le beurre de cacao? D’acide stéarique! ( croise les bras et me lance un regard triomphant)

GUIDO: Euh, l’acide stéarique?

DR JOS: (étonné) Tu n’en as encore jamais entendu parler? ( baisse la tête) Une fois de plus, vous me décevez jeune homme. L’acide stéarique est un acide gras qu’on utilise maintenant dans la Bécel et autres margarines car il fait baisser le cholestérol. L’acide stéarique freine le stockage du cholestérol.

GUIDO: Ah bon! Excellent!

DR JOS: Bien sûr, mais ce n’est pas tout. Le chocolat est aussi rempli de catéchines, qui sont des anti-oxydants très puissants. On en trouve également dans le vin rouge, le thé vert et compagnie, mais de manière moins concentrée. Ces catéchines constituent le salut de l’homme occidental, car elles empêchent l’oxydation du cholestérol-LDL, et c’est justement ce mauvais cholestérol oxydé qui vient obstruer les vaisseaux sanguins. Par ailleurs, les catéchines protègent également du cancer, grâce à leur action régulatrice sur le système immunitaire.

GUIDO: Bref, le chocolat est un cadeau des dieux.

DR JOS: Voilà! Pile ce que les Mayas disaient déjà. En 1998, une grande étude fut réalisée sur l’espérance de vie des mangeurs de confiseries. Cette étude s’appelait "Life is sweet", ou quelque chose du genre. Et que découvrit-on? Les mangeurs de chocolat réguliers vivent en moyenne un an de plus que ceux qui n’aiment pas le chocolat. Cela en dit long, non?

GUIDO: Soit! Je propose qu’on s’en paie une bonne tranche!

DR JOS: A fond. ( crie) Femme! Chocolat! (moins d’une seconde plus tard, apparaît dans l’entrebâillement de la porte une Madame Dr Jos toujours aussi aveuglément blonde, et tenant un burin à la main)

GUIDO: (salue courtoisement) Madame.

DR JOS: Chouke, cisèle-nous un peu un morceau de chocolat. Et ne sois pas chiche! Une portion d’homme, hein! (Mme Jos soulève sa longue jupe en soie, balance sa cheville gracile sur la table d’un geste plaisant, retire son petit pied fin de sa sandale dorée, et utilise le talon, tel un burin, pour détacher quelques sacrés fragments de la masse brute de chocolat).

GUIDO: (rentre la tête pour éviter un éclat volant de chocolat) Euh, pour moi ce sera suffisant, dites.

DR JOS: (la bouche pleine de chocolat) Mangez jusqu’à la dernière miette, Van Caesbroeck! Et tantôt nous ferons passer tout cela avec une trappiste.

Mme Jos: (sa souple jambe gauche reposant encore toujours sur la table) Ou deux!

DR JOS: (dans un rire gras) Est-ce que je ne l’ai pas bien élevée?

(RVC)

Le Dr Jos recommande aux personnes intéressées les lectures suivantes:

Lee e.a., Life is sweet: candy consumption and longevity, BMJ., dec. 1998

Waterhouse e.a., Antioxidants in chocolate, Lancet, sep. 1996

Di Marzo e.a., Trick or treat from food endocannabinoids?, Nature, dec. 1998

Arts e.a., Chocolate as a source of tea flavonoids, Lancet, aug. 1999

Lazarus e.a., Chocolate contains additional flavonoids not found in tea, Lancet, nov. 1999

Dillinger e.a., Food of the gods: cure for humanity? A cultural history of the medicinal and ritual use of chocolate, J-nutr., aug. 2000

Bruinsma e.a., Chocolate: food or drug?, J-Am-Diet-Assoc., oct. 1999

Marcus e.a., A double-blind provocative study of chocolate as a trigger of headache, Cephalalgia., dec. 1997

Seligson e.a., Patterns of chocolate consumption, Am-J-Clin-Nutr., dec. 1994

Rein e.a., Epicatechin in human plasma: in vivo determination and effect of chocolate consumption on plasma oxidation status, J-nutr., aug. 2000

Chen e.a., The effect of a chocolate bar supplementation on moderate exercise recovery of recreational runners, Biomed-Environ-Sci., sep. 1996

Alberici e.a., Effects of preexercise candy bar ingestion on glycemic response, substrate utilization, and performance, Int-J-Sport-Nutr., sep. 1993

Benton e.a., The effects of nutrients on mood, Public-Health-Nutr., sep. 1999


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