ADMIRAL FREEBEE: "L'intensité de mes concerts, c'est un minimum. Je ne sais pas faire autrement."
C'est reparti pour un tour: de Werchter à Dour, du Pukkelpop à l' Octopus Rock Festival ou de Nandrin aux Francos, la saison des festivals approche de nouveau à grands pas. Voici donc des interviews des groupes que tu pourrais rencontrer lors de ta tournée des festivals. Première de cette série: Admiral Freebee.
GUIDO: Tu participes à trois grands festivals cet été?
Freebee : Werchter, Cactus et Belgian Rhythm and Blues Festival. En fait, je ne les ai pas choisis moi-même. C'est surtout une décision de notre bookeur.
GUIDO: 2003 fut ta première fois à Werchter?
Freebee : J'avais déjà joué devant pas mal de monde à Dranouter, mais le public de Werchter est très spécial. C'est un public qui a envie d'y aller franchement, et ça, tu peux très aisément le ressentir.
GUIDO: Tu vas aussi souvent dans les festivals juste pour le plaisir?
Freebee : L'année passée, je suis allé à Werchter pour assister aux concerts que j'avais envie de voir. J'ai trouvé Wilco vraiment très bon, mais j'ai aussi été écouter Joss Stone. Que j'ai trouvée ni bonne, ni mauvaise. Un mauvais groupe l'entourait, mais elle était parfaite. Les musiciens n'étaient pas à leur affaire, elle si.
GUIDO: Te souviens-tu de ton premier festival?
Freebee : C'était Werchter. J'y allais toujours tout seul et je savais très bien à quel concert je voulais assister. J'y allais pour les groupes, pour la musique. Je faisais même un plan pour savoir qui je devais voir et à quelle heure. C'était magique, je pouvais me perdre dans cette musique. Je ne disais jamais ce que j'avais pensé d'un concert à la fin de celui-ci, mais je préférais me rendre au prochain et de nouveau écouter, profiter. Maintenant encore, je trouve cela difficile d'aller avec quelqu'un d'autre à un festival. Alors que le premier veut rester plus longtemps pour voir un groupe, l'autre en a complètement marre, c'est donc difficile de faire un choix. Tu peux seulement profiter des concerts sans pour autant te sentir obligé d'avoir à exprimer son avis dessus. Lors de l'un de ces premiers festivals, j'ai vu Neil Young au Pukkelpop et à Werchter, et ce fut incroyable. Surtout au Pukkelpop où il jouait avec le Crazy Horse. Sonic Youth à Werchter fut aussi une expérience marquante.
GUIDO: Qu'est-ce qu'un bon concert te procure comme émotion?
Freebee : Il me fait tout oublier et m'emporte avec lui dans sa magie. Surtout si le soleil est en train de se coucher et qu'ils jouent une chanson calme juste entre deux morceaux plus musclés.
GUIDO: Est-ce que tu fais cela également pour ton public?
Freebee : J'essaie évidemment de faire en sorte que ce soit toujours d'une bonne qualité. Mais tout dépend de l'heure à laquelle tu joues et avant ou après quel artiste tu te produis. Si par exemple je devais jouer avant Sonic Youth, je ressentirais que la plupart des spectateurs seraient en train de les attendre, ne me considérant que comme un vulgaire passant.
GUIDO: Tes prestations sont toujours très intenses. Est-ce pour toi le plus important dans la musique?
Freebee : En fait pas du tout. Cela ne me manque pas du tout de ne pas me produire pendant quelque temps. Je préfère écrire mes chansons, je ne saurais pas m'en passer. Quand je suis sur le podium, j'essaie toujours d'être le plus intense possible, mais pour moi, ce n'est qu'un minimum, je ne sais pas faire autrement.
GUIDO: Quel serait ton line-up idéal?
Freebee : Elvis en tête d'affiche, avec Bob Dylan juste avant. Ensuite Willy Deville avec Ry Cooder à la guitare, Paul Westerberg, Sun-Ra, Thelonious Monk et enfin le bigband de Duke Ellington. C'est plus que suffisant, je crois. Non, encore Van Morrison avec The Band!
GUIDO: Et avec qui aurais-tu envie de te produire sur scène?
Freebee : Jimi Hendrix.
(LD)