Le Photographe: Tome 3
Avant la 4ème page, pas un dessin. Seulement des photos en noir et blanc. Le premier dessin, c’est Didier Lefèvre, le photographe qui est parti de juillet à décembre 1986 faire un reportage sur l’Afghanistan où il est entré clandestinement.
Il est revenu chez lui avec 4000 photos, dont seulement six furent publiées à l’époque. Grâce à cette bande dessinée hors norme, nous pouvons suivre son parcours.
Ce tome clôturant la trilogie, il s’attache à retracer les chemins pris par le photographe pour rentrer chez lui, seul, dans un pays dont il ne maîtrise pas la langue. Emmanuel Guibert, avec un dessin tout en douceur, fait le lien entre les photographies, raconte ce que Didier n’a pu figer sur la pellicule. Il sert à combler les vides, à être la voix de Didier. Un choix étrange, mais le résultat est à la hauteur du risque pris. Touchant, il reste néanmoins objectif dans sa vision de l’Afghanistan, comme si Guibert créait un voile entre l’émotion et son expression.
Cette série mérite qu’on s’attarde dessus, dégageant une sincérité qui est rarement égalée, même dans d’autres reportages dessinés.
Le photographe – Tome 3, Guibert, Lefèvre et Mercier, chez Aire Libre, Dupuis.
(SM)