Le peuple des endormis - Tome 1
Tronchet n’est pas un débutant dans le milieu de la bande dessinée. Connu et primé surtout pour des livres d’humour, l’auteur a décidé, comme le personnage central, de partir à l’aventure.
Dans une grille de six cases par pages, un format que l’on rencontre assez fréquemment dans la nouvelle bande dessinée, l’auteur a décidé d’aborder un récit d’aventure, «dans la grande tradition des romans de Stevenson» précise l’éditeur. Très loin de son terrain de jeu habituel en d’autres mots.
Et son trait a lui aussi pris le large. Ici aussi, on pense à la nouvelle bande dessinée. Mais pas question de copier pour vendre, il s’agit d’une expérience pour l’auteur, qui a envie de sortir du carcan dans lequel on l’a placé. Naturellement, cette expérience n’est pas toujours parfaite, mais depuis quand la notion d’esthétisme a encore une place dans l’art? Nous parlons de dynamisme, d’ambiances et de sentiments. A ce niveau là, aucun reproche.
Il faut aussi signaler la réussite de la colorisation pour créer une l’ambiance poisseuse et sale. L’histoire, même si elle est assez classique – aventures, bateau, … - est traitée d’une façon assez originale pour pouvoir traiter l’humain, et ce de l’amour à la mort. Et finalement, ce qui aurait pu être tourné sur l’action se trouve détourné vers ces personnages hauts en couleur. Bien.
Le peuple des endormis, de Tronchet, d’après le roman de Frédéric Richaud, chez Dupuis, collection Aire Libre.
(SM)