Moby Dick
Ce récit de la lutte du capitaine Achab contre Moby Dick, cette baleine blanche que tout le monde connaît. A l’origine, il y a Ismahel, qui veut vivre la grande aventure de la pêche à la baleine, et qui sera témoin de la déraison de cet homme.
Nul besoin de s’attarder sur cette histoire que tout le monde connaît – à défaut d’avoir lu le texte de Melville. C’est avec un brio que l’on rencontre rarement dans l’adaptation d’un roman sous la forme de petites cases que Jean Rouaud a scénarisé ce livre. Cet homme de lettre nous propose un récit à couper le souffle. Dense, sombre, torturé, on ne peut qu’accrocher à cette histoire d’apprentissage et de folie destructrice. Le dessin de Denis Deprez est également très dense. Avec ces aquarelles, dans une palette des plus sombres, il crée cet univers poisseux et sale de la chasse aux cétacés. Parfois descriptif, parfois suggestif, son dessin épouse le récit, dont le point culminant sera l’apparition de cette baleine à la blancheur éblouissante, traversant les pages pour détruire. Bande dessinée d’une rare maturité, elle mérite mes louanges sans aucune réserve.
Moby Dick, de Denis Deprez et Jean Rouaud, chez Casterman
(JCVH)