MAURANE: «Mes Antipodes? Bruxelles quand je suis loin de chez moi»
Claudine Luypaerts, alias Maurane, est incontestablement une valeur sûre de la chanson française et une merveilleuse ambassadrice de notre pays et surtout de sa capitale.
Si aujourd'hui, son dernier opus, respire la sérénité et au travers des 13 titres de l'album, on sent une artiste apaisée, rassurée. Rencontre avec une artiste bien de chez nous.
GUIDO: Si aujourd'hui est disque d'Or. Je suppose que tu en es fière?
Maurane : Même si le sentiment de fierté existe, je suis surtout rassurée. En vingt ans, je n'ai sorti que quelques albums. Et à chaque fois, c'est la même chose. Je stresse à chaque coup. C'est pas la crainte du flop commercial. Non, c'est un sentiment très personnel, une sorte d'angoisse de ne pas avoir un album qui soit à la hauteur de mes attentes. J'avoue être à présent rassurée. Si les ventes sont bonnes, c'est que le disque plaît.
GUIDO: Tu sembles sereine, bien dans ta peau…
Maurane : C'est tout à fait exact. J'ai 46 ans, j'ai une vraie vie de famille heureuse. Des amis que j'aime. Un métier que j'adore. Tout me sourit. Et tous ces sentiments transpirent dans l'album. Mais c'est inconscient, naturel .
GUIDO: Combinais-tu études et chanson au début de ta carrière?
Maurane : (éclatant d'un large rire) Oh que non! J'étais pas vraiment assidue. En fait, j'ai laissé tomber l'école à 16 ans pour chanter dans les rues, dans les bistrots. Et j'ai eu de la chance d'avoir des parents qui m'ont laissé faire, qui m'ont permis de me laisser vivre ma vie comme je l'entendais. Qui m'ont fait confiance. J'ai eu vraiment de la veine, parce que cela aurait pu mal tourner, j'aurais très bien pu être paumée. Mais je devais avoir une bonne étoile. J'ai été repérée et j'ai pu enregistrer un premier disque qui a été bien accepté. Parfois, quand je vois ma fille, il m'arrive de penser que je suis passée à côté de pas mal de choses. Je l'entends parler de ses cours, de ses études, une période de la vie que je n'ai pas connue. Mais je n'ai aucun regret.
GUIDO: Revenons à ce nouvel album. Tu as collaboré avec Daran à Bruxelles…
Maurane : Je ne connaissais pas bien Daran . J'ai appris à le connaître au fur et à mesure qu'avançait notre collaboration. J'ai découvert un très bon musicien, un homme de goût, raffiné. Nous avons travaillé de manière très harmonieuse. Il a aussi une grande rigueur dans le travail. Tout l'enregistrement a été réalisé à Bruxelles, au studio ICP. C'est un lieu attachant dans lequel les artistes bénéficient d'un grand confort. Et puis, il y a John, Edwin et Phil Delire . Des gens qui ont fait de ce studio l'un des plus prisés d'Europe. Et surtout, c'est à côté de chez moi!
GUIDO: Pourtant, l'une de tes chansons parle des antipodes. C'est où les antipodes pour Maurane?
Maurane : C'est surtout dans la tête que cela se passe. Les antipodes cela peut être n'importe où. A l'île Maurice ou en Corse quand le ciel est gris en Belgique, mais c'est aussi Bruxelles quand la Belgique est loin et me manque.
GUIDO: Philippe Lafontaine signe également deux titres de l'album.
Maurane : Philippe, c'est un ami de toujours. Ses deux chansons sont à son image, ensoleillées. Philippe respire la bonne humeur et la joie de vivre, comme ses chansons.
GUIDO: La chanson cachée nous parle de dikkenek et nous dit qu'«on ne fera jamais de l'or avec du vlek ». C'est la maison de disques qui n'a pas voulu la mettre dans les titres ‘officiels'?
Maurane : Je dois avouer que c'est exact. Mais cela ne m'empêchera pas de la chanter en France.
GUIDO: A propos de scène, nous te verrons lors des festivals?
Maurane : C'est pas vraiment mon truc les festivals. Chanter en plein air devant un public très varié… Je devrais normalement être à Spa, aux Francofolies, le 19 juillet (ndlr : présence confirmée entre-temps). Mais pas question d'être sur la grande scène. Si j'y viens, ce sera au Casino. Je préfère les salles et un public assis. Ma salle préférée reste le Cirque Royal.
(JM)