VENUS: Une planète s‘est éteinte

Vénus, la deuxième planète du système solaire est aussi la plus visible dans le ciel. Pour nous aussi, fan du groupe de Marc Huyghens, Vénus a pendant quelques années été la lumière la plus scintillante du rock made in Belgium.

Vénus, l’étoile du berger, a également tracé le chemin et ouvert la porte d’une certaine reconnaissance internationale aux Ghinzu, Girls in Hawaii et deux ou trois autres. Après dix ans et quelques albums de haut vol, Marc Huyghens nous a annoncé que l’étoile ne brillerait plus. En guise de bilan, il nous apporte un double CD et un tête-à-tête d’au revoir.  

GUIDO: Maintenant que cette décision est prise, dans quel état d’esprit te trouves-tu?

Marc Huyghens: Tu sais, cette décision ne date pas d’hier. Nous en avons fait l’annonce via notre site quelques jours avant notre concert à l’AB du 23 mars. Mais pour répondre à ta question, dix mois après la dissolution du groupe, je me sens plus léger, plus libre et sans la pression que je connaissais avec un groupe. Nous avons tenu 10 ans, sorti 3 albums studio et 1 live avec l’ensemble Musiques Nouvelles, mais si, humainement parlant, vivre au sein d’un groupe est vraiment super, en être l’unique frontman est réellement épuisant.

GUIDO: Quels ont été pour toi les moments forts de la carrière de Vénus?

Marc Huyghens: Les bons souvenirs sont nombreux. Cela part de la mise en place du line up et des premières répétitions (quand on se rend compte que la sauce prend) et les débuts en concert dans des petits clubs. Et puis, il y a eu des grands souvenirs comme celui de se retrouver sur la scène principale de Werchter. On ressent là un véritable plaisir physique. Mais je crois que ce sont les rencontres qui sont les meilleurs souvenirs. Les échanges avec d’autres artistes croisés lors des tournées, des festivals, des concerts. Comme par exemple croiser le regard d’une grande pointure du rock venue assister à un de nos concerts.

GUIDO: Je suppose qu’il a du y avoir aussi quelques frustrations?

Marc Huyghens: Bien sûr. On n’abandonne pas pour des raisons d’échec commercial, même si nous avons été remerciés par la major qui nous avait signé. Cela s’est fait dans le contexte économique du marché du disque. Je crois que ce qui a été le plus difficile, c’est de ne pas avoir pu profiter d’une seconde voix au sein de Vénus. D’avoir été obligé d’assumer tous les vocaux, seul. Je suis certain qu’on aurait pu aller plus loin dans la créativité.

GUIDO: Tu dois te douter de ma prochaine question…

Marc Huyghens: Je parie que tu vas me demander ce que je prépare! Eh bien, je n’ai pas encore une idée très précise de ce que j’ai envie de faire. Mais je sais précisément ce que je ne veux plus faire. Je ne veux plus vivre une nouvelle expérience de groupe. Là, j’ai donné, je ne veux plus négocier. La musique n’est pas une affaire de compromis. Quant à ce qui me plairait, ce serait tenter une expérience avec Françoise Vidick, celle qui partage ma vie depuis quatre ans. Elle est choriste de Zap Mama, de Manou Gallo et on pourrait donc nous partager les voix. J’imagine des arrangements beaucoup plus épurés et un duo qui pourrait être entouré de musiciens nous rejoignant selon les besoins. Mais il n’y a rien de précis. Je n’ai d’ailleurs rien dans mes tiroirs. Les compositions sont nécessairement différentes lorsque l’on est deux.

(JM)