Dr Jos: «Voici un petit résumé de l'histoire de l'évolution: singe – femme – homme»
Un petit préambule: l'interview avec Dr Jos sur la différence entre les hommes et les femmes a été plus ou moins boycottée par Madame Dr Jos, qui est restée présente durant l'entretien, prête à dégainer son rouleau à pâtisserie.
Tu peux retrouver le résultat de cette intimidation scandaleuse sur notre site. Heureusement, nous avons pu rencontrer le docteur quelques heures plus tard dans un café non loin de son cabinet.
«Ma femme pense que j'ai dû venir ici pour un urgence,» nous explique le docteur en prenant place à nos côtés près du bar tout en commandant d'une main deux Trappistes bien fraîches. «J'ai même dû aller garer ma voiture dans le parking de l'hôpital. Elle serait encore capable de venir vérifier, tu sais.» Les Trappistes arrivent et le docteur n'attend pas plus longtemps pour en boire une énorme lampée.
GUIDO: Toutes les choses que vous avez racontées cet après-midi ne sont donc que des foutaises?
Dr Jos: Pas vraiment, mais j'ai quand même passé sous silence un certain nombre de choses. Pourquoi? Parce que les femmes n'en ressortiraient pas indemnes et le rouleau à pâtisserie, ça va, j'ai donné…
GUIDO: Un petit résumé de la situation s'impose donc. Les hommes et les femmes sont totalement différents, c'est clair comme de l'eau de roche.
Dr Jos: En effet. Ceux qui nient ce fait sont encore pires que les créationnistes. Les hommes et les femmes sont totalement différents, pas seulement physiquement, mais aussi à l'intérieur. Tous les organes sont différents chez l'homme et la femme, même jusqu'au niveau cellulaire. Il suffit d'observer une cellule humaine au microscope et en moins d'une seconde, il est possible de dire si elle provient d'un homme ou d'une femme. Il y a des gender differences et des sex differences. Les premières sont des différences psychologiques et sociales. Ce n'est pas mon domaine. Tandis que les deuxièmes sont purement biologiques. Ça, c'est mon domaine de prédilection, de la science pure et dure. Le reste? Du baratin bon pour le Flair.
GUIDO: La différence est même plus profonde que ça: les chromosomes des hommes et des femmes ne sont pas pareils.
Dr Jos: Correct. Les êtres humains possèdent 22 paires d'autosomes et une paire de chromosomes sexuels. Si cette paire de chromosomes sexuels se compose d'un chromosome X et d'un chromosome Y, tu es un homme. Si ce sont plutôt deux chromosomes X, tu es une femme. Mais qu'est-ce donc un chromosome Y? Une partie d'un chromosome qui a évolué d'un chromosome X. Si l'on en croit l'évolution, les hommes sont donc un pas plus loin que les femmes. Voici donc un petit résumé de l'histoire de l'évolution: singe – femme – homme. (rire gras) La femme est un produit fini de l'évolution, mais l'homme s'améliore avec chaque génération. Renouveau? Progrès? Une seule adresse: le chromosome masculin. Nous osons au moins encore muter. Avec tous les risques que cela comprend naturellement, car on trouve alors chez les hommes aussi plus d'anomalies congénitales, ce qui explique en grande partie la différence d'espérance de vie entre les hommes et les femmes. Cependant, c'est grâce à nous les hommes qui prenons ce risque que la race humaine évolue.
GUIDO: Ce midi, vous nous avez dit qu'un chromosome Y contient seulement 80 gènes tandis qu'un chromosome X en contient 1090. Cela ne fait-il pas de nous des êtres plus simples que les femmes?
Dr Jos: (rires) Non, car je n'ai pas révélé le clou du spectacle. Les chromosomes sexuels masculins sont XY. Ce qui fait 1090 + 80 = 1170 gènes au total. Ce qui pourrait laisser penser que les chromosomes sexuels féminins sont équivalents à deux fois 1090 gènes. Faux! Chez les femmes, un de deux chromosomes X est toujours inactivé. Ce chromosome inactif est appelé le corpuscule de Barr, que l'on peut observer au microscope et donc aisément voir qu'on est ici en présence d'un individu de type féminin. Désolé mesdames, nous gagnons à 1170 contre 1090. (grand sourire)
GUIDO: Encore autre chose: vous avez tantôt déclaré que les hommes seraient des demi-autistes.
Dr Jos: C'est une hypothèse hein, pas une certitude. L'autisme est à 90% un problème masculin. Ressentir peu d'empathie, rencontrer des problèmes de langage, être trop concentré, éviter le contact visuel… Ce sont des caractéristiques autistes qui sont causées par une trop haute exposition des androgènes dans l'utérus, lorsque le cerveau commence à se former. Le cerveau d'un autiste serait selon cette hypothèse un 'cerveau extrêmement masculin'. Il y a en effet des différences entre un cerveau masculin et féminin. Les hommes arrivent plus facilement à lire une carte, naviguer, se concentrer sur les détails, nous sommes to the point… Cela est dû au fait que les femmes possèdent un corps calleux mieux développé, le pont de transition entre les deux moitiés du cerveau. Mais cela n'a pas que des avantages. Quand elles sont submergées par la globalité d'un problème, les femmes peuvent perdre leur capacité à discerner et évaluer les détails. Elles accusent donc un trop-plein d'émotion, d'empathie, elles ne parviennent plus à se concentrer et en deviennent dépressives. La dépression est dans 70% des cas un problème féminin. Une femme sur cinq doit affronter une dépression lourde au cours de sa vie, alors que chez les hommes, ce chiffre est ramené à un sur dix.
GUIDO: Je suppose qu'il existe encore beaucoup d'autres maladies qui touchent plus spécifiquement les hommes ou les femmes?
Dr Jos: En effet. Des milliers. Chaque maladie a sa propre 'célébrité' selon le sexe. Grosso modo, on peut résumer la différence entre les sexes comme telle: les hommes souffrent de syndromes plus aigus alors que les femmes sont plus souvent malades de façon chronique. Alors que les hommes ont des crises cardiaques, les femmes des arythmies cardiaques. Les hommes souffrent d'infections, les femmes d'allergies. Etcetera. On parlait tout à l'heure de l'espérance de vie plus grande des femmes. Tout est relatif, car nous sommes en train de récupérer notre retard. Par exemple, les femmes fument plus qu'avant. Savais-tu par exemple qu'actuellement les femmes meurent plus du cancer des poumons que du cancer du sein? Ça en refroidira plus d'une hein. En plus, les statistiques actuelles de l'espérance de vie sont encore et toujours faussées par la Deuxième Guerre Mondiale qui a vu périr de nombreux jeunes hommes. Enfin bref, je reconnais la chose suivante: la mortalité des femmes est moins élevée que celle des hommes. Mais leur morbidité est un rien plus haute.
GUIDO: Morbidité?
Dr Jos: Eh oui, tout simplement être malade. Les femmes sont plus souvent malades que les hommes. Les maladies auto-immunitaires, l'ostéoporose, tous les syndromes douloureux possibles, tout cela arrive plus souvent aux femmes. Elles sont plus malades, souvent de manière chronique, et elles vivent plus longtemps. Quel est le résultat? Une femme coûte plus cher à la société qu'un homme. Envoie toutes les femmes en Flandre, cela rendra assurément la Wallonie plus prospère. (ricane et boit à sa Trappiste). En plus, ces gonzesses osent encore se plaindre de gagner moins que les hommes. Le mieux, c'est que les femmes doivent payer des primes moins élevées pour leurs assurances santé. On doit en finir avec ces transferts d'argent des hommes vers les femmes. La solidarité a ses limites quand même.
(RVC)
Dr Jos recommande la lecture des ouvrages suivants:
Federman , The biology of human sex differences, N-Engl-J-Med., apr. 2006
Kimura, Sex differences in the brain, Sci-American., mei 2002
Byrd-Craven e.a., Biological and evolutionary contributions to developmental sex differences, Reprod-Biomed-Online., dec. 2007
Bocklandt e.a., Sex differences in brain and behavior: hormones versus genes, Adv-Genet., 2007
Cosgrove e.a., Evolving knowledge of sex differences in brain structure, function, and chemistry, biol-psychiatry., okt. 2007
Ben-Zaken e.a., The growing burden of chronic obstructive pulmonary disease and lung cancer in women: examining sex differences in cigarette smoke metabolism, Am-J-Respir-Crit-Care-Med., jul. 2007
Lockshin , Sex differences in autoimmune disease, Lupus., 2006
Knickmeyer e.a., Fetal testosterone and sex differences in typical social development and in autism, J-Child-Neurol., oct. 2006
Xu e.a., Sex differences in brain expression of X- and Y-linked genes, Brain-Res., dec. 2006
Wager e.a., Sex differences in the emotional brain, Neuroreport., feb. 2005
Keitt e.a., Understanding the biology of sex and gender differences: using subgroup analysis and statistical design to detect sex differences in clinical trials, Med-Gen-Med., jun. 2003
Makova e.a., Strong male-driven evolution of DNA sequences in humans and apes, Nature., apr. 2002
Marshall, The rise and fall of SRY, Trends-Genet., mei 2002
Haas, The cost of being a woman, N-Engl-J-Med., jun. 2004