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04/08/2008

Emile Bravo nous conte les aventures de Spirou

A l’occasion de la sortie du dernier volume des aventures de Spirou, j’ai eu l’occasion de prendre un verre avec cet auteur grand public encore trop méconnu, pour discuter de son dernier ouvrage, mais de beaucoup plus aussi. Voici un bref aperçu de notre discussion.

GUIDO: Pour vous, quel est l’auteur à avoir le mieux abordé Spirou?

Emile Bravo : Franquin, bien sûr. C’est lui qui a créé son univers, c’est lui qui a fait ce petit personnage. Quand on se rend compte de ce qu’était le personnage de Rob-Vel, c’est un petit farfelu, un petit farceur, assez laid. Pour ceux qui ont suivi, ça a dû être assez difficile de reprendre sa création.

GUIDO: Comment en êtes-vous arrivé au contrôle de Spirou?

Emile Bravo : Si on n’était pas venu me chercher, je ne l’aurais jamais fait. On m’a proposé, au regard de mon travail dans les aventures Jules, de m’atteler au personnage. On a pensé que je pourrais en faire une bande dessinée d’auteur. La collection n’existait pas encore à l’époque. On m’a proposé de présenter ma vision de Spirou, en me laissant carte blanche. Je me suis rapidement demandé ce que je pourrais en faire. J’ai donc voulu répondre aux questions que je me posais quand j’étais enfant: pourquoi il s’habille en groom, alors qu’il ne travaille pas dans un hôtel, la rencontre de Spirou et Fantasio aussi. On les a toujours présentés comme amis et je pensais que ça pouvait être amusant de voir comment ils s’étaient rencontrés. si on explique plus rationnellement : car il y en avait une autre.

GUIDO: Ce tome-ci est aussi le plus "Hergé" des Spirou?

Emile Bravo : Oui, bien sûr. Il y a des similitudes entre Spirou et Tintin. Alors, plutôt que de les mettre en opposition, l’idée était de faire des clins d’œil à cet autre personnage. Ce qui m’intéressait, c’était de replacer Spirou dans un contexte réel. A partir de là, un jeune gars, élevé par des Jésuites, ça faisait fatalement le Petit Vingtième. Et il s’identifiait, même inconsciemment, à Tintin. Alors quand on lui disait de ne plus s’habiller en groom, inconsciemment il s’habille en Tintin. Je me sers de Tintin pour la recherche d’identité. C’est le problème de l’adolescence, on se calque sur celui qu’on aime. Cette tentative d’être lui-même par ses références, c’est ce qui m’intéressait.

GUIDO: Pourriez-vous reprendre la série principale?

Emile Bravo : Non, je ne crois pas. Eventuellement, une deuxième histoire, la suite, qui se passerait durant l’occupation. Ça reste dans l’avant-Franquin. Mais pas reprendre la série. J’ai déjà un personnage, il s’appelle Jules, et il faut que je m’occupe de cet enfant…Et même du vivant de Franquin, je n’aurais pas osé reprendre son personnage, c’est lui qui l’a construit. Et c’est plus intéressant de créer son personnage, même si reprendre celui d’un autre est un bon vecteur pour faire passer un message.

GUIDO: Vous pensez qu’il y a encore une place pour la bande dessinée grand public?
Emile Bravo
: Oui. La bande dessinée a été créée pour des enfants. Ça me parait donc logique de m’adresser à eux. Ensuite, l’enfant que j’étais a grandi et je continue à aimer la bande dessinée, et je veux que ça me parle, qu’une bande dessinée pour enfant me parle. De la même façon que lorsque j’étais gamin, mon père lisait des bandes dessinées, et riait avec moi. Et du coup, il riait à des moments où je ne comprenais pas très bien pourquoi il riait et j’étais très fier, parce que c’était ma bande dessinée et il aimait ça. Il y avait du mystère, parce que je ne comprenais pourquoi il riait lors de ces passages. C’est le seul moyen d’expression qui se partage comme ça en famille. Qui a tant de degrés différents de lecture. Je comprends néanmoins pourquoi il n’y a plus ce genre de bandes dessinées. Dans les années 70, ce média a voulu faire son adolescence, sa révolution sexuelle et ça dure encore aujourd’hui. Finalement, ces dernières années, des BD pour adultes ont été faites. Des livres qui parlent à des adultes, mais qu’on peut lire à l’école. Des livres comme Maus ou Persepolis, des enfants peuvent les comprendre. Ces auteurs parlent à tout le monde, et c’est fantastique. Et ça, pour moi, c’est de la BD grand public.

Emile Bravo, Une aventure de Spirou et Fantasio, Tome 4, Le journal d’un ingénu (Dupuis)

(JCVH)


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