Interview de BERRY: Qui a dit que les fées n’existaient pas?
Il était une fois une jeune femme brune et gentille qui aimait le théâtre et la musique. Sa voix était grave mais pas vraiment ample et large. Alors, les jolies choses, elle les murmurait.
Et comme ses murmures étaient plus beaux avec de la musique, ses amis lui ont composé des mélodies pour que sa petite voix soit encore plus belle. Mademoiselle était né. Un vrai conte de fées.
De son vrai nom Elise Pottier, Berry a connu ses premières planches à Poitiers comme comédienne. Si elle joue les textes des autres, Berry se prend au jeu d’écrire les siens. L’écriture la rattrape rapidement et la chanson s’impose tout naturellement.
Ses textes simples, efficaces sont déjà mélodieux. Et son ami Madou y colle des musiques. «Toutes les chansons ont été réalisées dans la région de Poitiers, au milieu des champs. On entendait les animaux de la ferme et les oiseaux. Je suis certaine que l’ambiance générale de l’album est imprégnée de cette nature.»
Et voici le début du conte de fées… «Raconter la naissance de l’album relève du surréalisme. Nous étions prêts à affronter le parcours du combattant. Envoyer nos maquettes aux maisons de disques, attendre, espérer… Le frère de Madou travaille dans une crèche parisienne où un employé d’ Universal dépose son enfant tous les matins. A tout hasard, nous lui avons remis une copie. Et voilà que quatre jours plus tard, nous rencontrons les gens d’ Universal pour signer l’album. A partir de ce moment, tout a été très vite. Le choix du manager, du studio d’enregistrement, des musiciens…»
Berry quitte alors Poitiers pour s’installer à Paris mais débarque à Bruxelles au studio ICP pour enregistrer l’album. «Quelle expérience merveilleuse. J’ai découvert Bruxelles, que j’ai adorée immédiatement, et des gens chaleureux. Et en prime, bosser avec Erwin Autrique est un réel plaisir. Chaque fois que je viens en Belgique, je ne manque pas l’occasion de le saluer. Je comprends mieux pourquoi tant d’artistes français passent par Bruxelles pour enregistrer ici.»
Découvrir Bruxelles n’est pas à proprement parler un conte de fées. La promo de Mademoiselle ne laisse personne indifférent et toutes les radios s’emparent du single Le bonheur. On parle de l’autre Carla Bruni, de la nouvelle Françoise Hardy, les superlatifs pleuvent sur les chansons de Berry qui s’inscrivent dans le style néo-folk, la tendance à la mode dans l’Hexagone. «Je ne suis pas réellement consciente de l’engouement. A force de répondre aux sollicitations, je me rendais compte qu’il y avait un intérêt, mais je ne me suis entendue à la radio qu’une seule fois, c’était dans un taxi bruxellois. Donc, je me suis sentie prise dans un tourbillon assez grisant mais sans prendre la température du succès du disque».
Après avoir fait les premières parties de Delpech et Abd Al Malik (entre autres), Mademoiselle Berry se doit à présent de défendre son premier CD toute seule. «Depuis quelques semaines, je vis un challenge quotidien. Les mois qui ont suivi la sortie de l’album étaient bien organisés, mais maintenant, il nous faut recommencer quasiment à zéro les répétitions. Les musiciens des premiers mois ne sont plus libres et il nous a fallu en trouver d’autres. Mais c’est une situation passionnante.»
(JM)
Berry
«Mademoiselle » ( Mercury)
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Douces, mélancoliques, fraîches, fragiles, sensuelles, toutes les chansons de Berry semblent sortir du même univers délicat. Mademoiselle s’écoute comme on lirait le journal intime d’une jeune femme en quête perpétuelle d’amour. Non pas l’amour physique, mais toutes ces relations qui sont imprégnées de ce noble sentiment et qui enrichissent notre mémoire lorsque les années passent. La presse et les radios françaises ont littéralement craqué (nous aussi) pour celle que beaucoup comparent déjà à Françoise Hardy. Il est en tout cas un signe qui ne trompe pas, Mademoiselle Berry tourne en boucle sur toutes les bonnes radios.