BALIMURPHY: La culture du paradoxe
Le 16 juin, alors que vous en terminiez avec votre session d’examens, l’ancien groupe de Marie Warnant sortait son second album. Deux mois et quelques festivals plus tard, nous avons rencontré François Delvoye, guitariste et auteur du groupe bruxellois pour nous parler de ce nouveau bébé.
GUIDO: On parle du second ou du troisième album de BaliMurphy?
François Delvoye : C’est vrai qu’il y a eu La valise, un album autoproduit qui est notre premier essai. Et puis en 2006, celui que l’on considère comme notre premier album, L’Homme descend du tram. Et puis maintenant, Poussière, notre petit nouveau. C’est aussi le premier qui a été réalisé de manière vraiment professionnelle. Nous avons occupé le studio Pyramide à Beersel pendant un peu moins de 4 mois et travaillé avec l’ingénieur du son Renaud Houben (Eté 67, Mud Flow, Jeff Bodart, …). On n’a pas bossé dans l’urgence. Les bandes ont été masterisées à Paris.
GUIDO: Dès la première écoute de l’album, on est interpellé par les textes. Pas toujours des plus comiques d’ailleurs…
François Delvoye : Nous attachons énormément d’importance à l’écriture, c’est la base de nos chansons. Il est vrai que nos textes ne sont pas toujours joyeux, mais en chantant le quotidien, on plonge inévitablement dans les grandes questions de l’existence: si on parle de l’amour, il y aussi les séparations, et si on parle de la vie, on ne ferme pas les yeux face à la mort, la dernière étape.
GUIDO: Par contre, votre musique est particulièrement festive…
François Delvoye : Voilà le paradoxe que nous adorons cultiver. A Esperanzah, c’était extraordinaire de voir 6.000 personnes danser sur notre musique alors que les paroles de la chanson disaient que nous terminerons tous le crâne entre les genoux.
GUIDO: Si les textes sont signés Delvoye et Catala, les compositions sont attribuées au groupe. Comment travaillez-vous?
François Delvoye : Lorsque j’apporte un texte, il est souvent accompagné d’une ligne mélodique grattée sur ma guitare. Mais quand il est soumis au groupe, la plupart du temps, Cédric (chant et guitare) le reprend, le retravaille en profondeur pour enfin nous en proposer une nouvelle version qui est répétée et finalisée lors des répétitions.
GUIDO: Si tu devais coller une étiquette et donner des points de repères, où situerais-tu BaliMurphy?
François Delvoye : Brel et Ferré dans une moindre mesure pour les textes. Et musicalement, on évolue dans un monde dans lequel on retrouve les Têtes Raides, les Orgues de Barback, Debout sur le Zinc, Louise Attaque et même Noir Désir. Mais il est difficile de se cataloguer soi-même.
GUIDO: On vous a beaucoup vus durant l’été. Comment se présente le futur proche?
François Delvoye : C’est vrai qu’on a beaucoup tourné. Les Francos, Esperanzah, Tilly, … La prochaine échéance importante est fixée au 25 septembre. Nous avons un concert au Botanique et ce sera la première fois que nous jouerons devant notre public bruxellois depuis la sortie de l’album. Ce sera donc un concert de présentation. Avec une surprise. Mais je ne la dévoilerai pas… Nous sommes aussi en négociation pour une distribution sur la France et le Canada.
(JM)
BaliMurphy
«Poussière» (AMG)
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L’ancien groupe de Marie Warnant nous apporte la meilleure surprise belge, voire francophone de l’été. En s’appuyant sur des textes de grande qualité et des orchestrations étonnantes de modernité, les cinq Bruxellois s’inscrivent dans la lignée de ce qui se fait de mieux dans l’Hexagone. Si le propos – pas toujours joyeux - nous rappelle le grand Jacques, la présence du violon nous emmène sur les traces des Tarmac et Louise Attaque et le festif de leur musique nous raccroche aux orgues de Barback. Du bel ouvrage que vous pourrez apprécier le 25 septembre à la Rotonde du Botanique.