Pascale Picard: Réellement "écœurant"
Révélation québécoise en 2008, Pascale Picard débarque sur le vieux continent auréolée d’un premier album certifié Or dans son pays d’origine. C’est d’autant plus remarquable quand on connaît l’attachement des Québécois à leur langue. Entre un avion et un TGV qui emmenait le groupe vers Paris, nous avons rencontré les Canadiens, presque par hasard…
GUIDO: En se promenant sur le forum de discussion, nous avons retrouvé régulièrement le mot "écœurant". Quel est sa signification pour vous?
Pascale Picard: Oh, écœurant! Chez nous, il a une double signification. Il y a l’aspect négatif du mot, bien sûr. C’est le côté péjoratif. Mais on peut le traduire par merveilleux, magnifique. Nos fans l’utilisent souvent à la suite de nos concerts. Ils ont apprécié l’ambiance, ont beaucoup aimé. Pour eux, c’était écœurant.
GUIDO: Me, Myself and Us est-il votre premier album?
Pascale Picard: Oui, le band existe depuis 2005. Mais dès l’âge de 13 ans, je chantais dans les bars. Et puis, on a fait le tour de tous les clubs de notre pays. C’est le passage obligé de tous les groupes au Québec. Et puis, comme tout le monde, on a envoyé nos démos aux maisons de disques et ils sont venus nous voir sur scène. La chance nous a souri puisqu’on a signé avec l’une d’elle.
GUIDO: C’est qui le us du titre de l’album?
Pascale Picard: C’est à la fois nous, le groupe et nous, personne dans la globalité de tout le monde.
GUIDO: Pascale Picard est donc avant tout un groupe, mais seulement une chanteuse?
Pascale Picard: Oh non, je suis la chanteuse d’un groupe. C’est vrai que je suis en frontline et devant un micro, que c’est moi qui écris les textes, mais derrière il y a les autres membres. Ils composent et nous formons vraiment un bloc. C’est le Pascale Picard Band.
GUIDO: Le single Gate 22 fait un malheur.
Pascale Picard: Oui, ça a été le détonateur. On a eu de la chance d’avoir ce titre pour nous faire connaître au grand public. C’est lui qui nous permet certainement de nous rencontrer aujourd’hui, nous ouvre les portes de l’Europe et nous donne l’occasion de venir nous produire ici.
GUIDO: Pourtant, l'album couvre différents styles…
Pascale Picard: Notre territoire de prédilection est bien entendu le folk-rock. Mais on ne s’enferme pas dans un style. On est aussi très rock, voire carrément punk sur certains morceaux. Et puis, les textes influencent pas mal les arrangements. Mes textes sont presque des photos de la vie quotidienne. Ils racontent des émotions journalières, les relations humaines, l’amour et la haine.
GUIDO: Vous avez fait la première partie de Paul McCartney?
Pascale Picard: Un tout grand Monsieur. J’étais fan des Beatles, à cause de mes parents. Alors, faire la première partie de Sir Paul a été un grand honneur. Nous avons assisté à son soundcheck et l’avons rencontré. Il faut dire aussi qu'avant l’enregistrement de notre album, nous faisions un medley des chansons des Beatles sur scène.
GUIDO: La presse vous compare volontiers à Patti Smith et à Alanis Morissette… Si on vous offrait la possibilité d’un duo de rêve, qui choisiriez-vous?
Pascale Picard: C’est bien beaucoup d’honneur (quel bel accent chantant) que de me comparer à Patti Smith et à Alanis. Mais cela fait grand plaisir à entendre. Pour répondre à la question du duo, si je pouvais, ce serait soit Tom Waits ou Leonard Cohen. Ce ne sont pas des petits jeunes mais quelle classe!