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01/06/2009

GHINZU: Le clash parfait entre le minéral et l’organique

Maintes fois annoncé, maintes fois repoussé, le moins que l’on puisse écrire, c’est que la sortie du nouvel album de Ghinzu peut être considéré comme un véritable événement… Epoustouflant de bout en bout, Mirror Mirror met la barre encore plus haut que Blow, offrant son lot de tubes potentiels (Cold Love, Take It Easy que n’auraient pas renié les Strokes), de titres complètement déjantés (Je t’attendrai, surprenant et plein d’humour) ou de véritables moments d’émotion (Mother Allegra).


Leader de la formation bruxelloise, John est un personnage étonnant… Autant il est imprévisible et charismatique sur scène, autant il apparaît calme et réfléchi lorsqu’il répond à nos questions. Rencontre avec Docteur Israël (son vrai nom) et Mister Stargasm...
 
«Je me suis rendu compte que toutes ces chansons étaient des nouvelles, une sorte de zapping de fragments d’un monde un peu anxieux. Il y a actuellement comme un vertige des valeurs. On renégocie avec les valeurs en ce moment. Il y a des fragments, comme un miroir. Il n’est pas rare de zapper à la télévision, de voir les bombes au Moyen-Orient, la page suivante une fille toute nue pour Nivea, ensuite un homme politique interviewé à propos de son livre qui parle de sa maîtresse à une émission de nuit. C’est de ce questionnement qu’est venu le titre de l’album. Aujourd’hui, ce n’est pas possible que les gens ne se posent pas de questions…»
 
GUIDO: Votre passage de Bang! à Pias, c’est afin de mieux pouvoir exporter votre musique à l’étranger?
John: Nous avons toujours eu de très bonnes relations avec Bang!. La proposition de PIAS nous permettait cependant de garder une très grande liberté au niveau artistique mais avec la possibilité d’avoir un meilleur grip sur la Flandres et sur l’international. Sur l’album précédent, il y avait des décalages de plusieurs mois entre le sorties.
 
«Le tube, on ne peut pas le créer de toutes pièces»
 
GUIDO: Il y a eu quelques changements dans le line-up du groupe entre Blow et Mirror Mirror
John: Entre les 2 albums, Jean (Waterlot) de Montevideo nous a rejoints. Jean est un ami, j’avais participé à l’enregistrement de l’album de Montevideo il y a deux ans. Il est venu nous rejoindre pour la scène, mais n’a pas participé à l’enregistrement de l’album. Kris Dane était trop occupé avec son projet solo et n’est pas présent sur cet album-ci ou sur la tournée. Nous avons adoré travailler ensemble dans le passé, il fera toujours partie de notre famille et il est fort probable que nous fassions encore appel à lui dans le futur.
 
GUIDO: L’album ne propose aucun titre aussi évident que Do You Read Me
John: Franchement, je ne suis pas d’accord. Je pense que Mirror Mirror est un album plus direct, plus concis et plus immédiat que Blow. Nous avons choisi Cold Love comme single pour la Belgique et Take It Easy pour la France. D’après moi, nous avons pas mal de titres très catchy qui sont hyper-efficaces, mais il est impossible de dire si l’un d’eux pourrait devenir un hit. Le tube, on ne peut pas le créer de toutes pièces. On est obligé d’attendre et de jouer, de voir les réactions du public. Ce n’est pas une science exacte, et c’est tant mieux. Au départ et pour l’anecdote, nous ne voulions pas mettre le titre Do You Read Me sur l’album Blow car nous le trouvions trop formaté.
 
GUIDO: La sortie de l’album a été plusieurs fois repoussée.
John: Cela nous a pris un peu de temps avant de savoir quel album on allait faire. Durant ces dernières années, nous avons été perméables aux influences musicales extérieures: la musique eighties, l’électro qui gagne de plus en plus de terrain, le rock que l’on dit mort tous les trois mois, mais qui renaît chaque fois de ses cendres. Après avoir enregistré une dizaine de compositions, au tiers ou au quart de l’album, cela a été plus clair. La pochette de Mirror Mirror, c’est une photo du local où nous répétons. Cela semble très froid, comme un laboratoire. Lorsque tu regardes de plus près, c’est un véritable bordel, des fils de tous les côtés. C’est cette rencontre entre le minéral – la côté laboratoire - et l’organique – la sueur, le désordre, l’émotion - qui a été l’enjeu de cet album. Trouver la justesse de ce que nous avions envie de dire. C’est pour cela que l’on a pris beaucoup de temps. On avait également une volonté de se renouveler, faire quelque chose de différent, intemporel mais moderne. Cet album a été une fameuse aventure. Nous l’avons quasi fait en trois ans. Il y a eu des prises à l’ICP, des prises en France dans le Var, dans notre local, au Jet Studio et le mixage a été fait principalement en Angleterre par Nick Perry (producteur des Klaxons) avec qui nous avons beaucoup travaillé sur les textures.
 
«Il y a une personne qui tranche et donne la direction du groupe. Malheureusement, c’est tombé sur moi!»
 
GUIDO: Que penses-tu de la mode des remixes?
John: L’électro est arrivé en avant-plan aujourd’hui. Nous sommes dans une époque fort minérale, même en termes de production. On entend tout bien, tout est lisse, on est très loin des fourneaux de guitares de la période grunge. L’électro arrive, s’inscrit dans cette tendance et le remix a selon moi vraiment sa raison d’être dans cette période. Le remix, c’est prendre un morceau, le séquencer et jouer sur les beats et les gimmicks. Ghinzu est clairement un groupe de scène. Nous aimons que les tempos varient, que des morceaux vivent par leurs imperfections. Mais on ne peut pas faire fi de cette inspiration et c’est extrêmement intéressant d’entrer à la rencontre de cette époque. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls. J’ai été très surpris en écoutant le nouvel album de Franz Ferdinand. Je suis hyper sensible à l’écriture, à la composition. Dans les remixes, c’est plus éphémère et sans doute plus creux mais cela n’en reste pas moins un exercice intéressant.
 
GUIDO: Ghinzu, c’est une véritable démocratie…
John: Une fausse démocratie… Les morceaux sont faits ensemble mais on ne peut pas parler de véritable démocratie au sein du groupe. Il y a une personne qui tranche et donne la direction, c’est moi…  Malheureusement, c’est tombé sur moi.
 
GUIDO: Qu’avez-vous retiré de l’expérience Irina Palm?
John: Lorsque Sam Garbarski - qui vient du monde de la publicité – nous a proposé de composer la musique de Irina Palm, nous n’avons pas hésité une seconde. Sam est clairement un de mes mentors et un second père pour moi. C’est quelqu’un qui a toujours cru en quelque chose et qui s’est donné les moyens. Je trouve personnellement que notre musique est très cinématographique. La composition de cette bande originale a été une expérience passionnante…
 
GUIDO: Un dernier mot avant de se quitter?
John: Tout est dans cet album. On a pris du temps, mais c’est un vrai accouchement. Ce n’est pas parce qu’il fallait le sortir qu’il est là aujourd’hui. Ghinzu est une aventure extraordinaire et cela devient de plus en plus passionnant.
 
(JM)

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