2009: année Beatles!

Après de nombreux mois d’errance dans quelques clubs d’Hambourg et la (devenue) mythique Cavern de Liverpool, John, Paul, George et Ringo sortent enfin Please Please Me, un premier album qui regroupe l’essentiel de ce que le band jouait à cette époque en concert. Nous sommes en 1963 et au début d’une aventure musicale intense. Suivent 12 autres '33 tours' qui tous participent à la légende des Fab Four.

 

Car, que l’on ne s’y trompe pas, Les Beatles ont marqué de leur empreinte quatre décennies de musiciens et ils sont toujours nombreux à se reconnaître comme les héritiers spirituels de McCartney et consorts. Et pas seulement les imbibés Peter Doherty ou les frères Gallagher, mais aussi les nouveaux venus de la britpop comme Franz Ferdinand, Kaiser Chiefs ou Supergrass. En France et chez nous aussi (comme dans le reste du monde d’ailleurs), de nombreux artistes s’imprègnent de la culture Beatlesienne. Si Voulzy ne cache pas son admiration, la liste est longue pour énumérer les reprises et les adaptations réalisées par les artistes francophones. De Noir Désir à Girls in Hawaii.

 

Depuis plus de 4 ans, Allan Rousse et une équipe de techniciens-producteurs travaillent sur le projet de restauration de cette intégrale.

Pour que les choses soient claires, Rousse et son équipe n’ont pas touché à la moindre note des enregistrements originaux. Il n’y a donc ni bidouillage ni remixage tel que celui connu il y a quelques années pour la bande musicale du spectacle du Cirque du Soleil. Les notes restent en place, de même que le chant, les chœurs et les arrangements. Mais les enregistrements ont été nettoyés minutieusement de quelques bruits de studio ou de manipulation de bande, un peu à la manière de raviver une peinture exposée depuis bien longtemps. Les premiers albums enregistrés en mono nous arrivent à présent en stéréo et la remasterisation bénéficie bien évidemment d’une technologie qui n’a plus rien à voir avec celle que l’on connaissait il y près de 50 ans.

 

Pour les plus anciens qui ont connu les golden sixties (un terrible cadeau de fin d’année…), il s’agit de redécouvrir des albums au sillon devenu presque une autoroute inaudible. Et pour nous, de plonger intensément dans ce qui sera considéré par nos arrières petits enfants comme de la musique classique à l’image de Ravel, Beethoven, Mozart et les autres.

Ce qui est tout à fait incroyable est de se rendre compte que toute la carrière du plus grand groupe de l’histoire de rock et de la pop tient à peine en 525 minutes d’écoute, soit un peu plus d'une journée de travail pour le commun des mortels. Après le p’tit déj on se prend Please Please Me dans l’oreille, on fait un break en 1966 après Revolver et on recommence l’après-midi avec le summum Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band pour terminer repu, heureux et comblé en 1970 avec Let It Be.

 

Ainsi, en une journée on aura visité les années Beatlemania et les filles hurlant aux concerts, la période folk/rock (Rubber Soul), l’époque psychédélique et ses références à la drogue et enfin les longues années de dissidence et de disputes internes marquées par les créations individuelles, les engagements personnels, l’influence de Yoko Ono…