B.B. Brunes: «On ne réfléchit pas!»
Après un premier album écoulé à plus de 300.000 copies, alors qu’ils avaient à peine 16 ans lors de l’enregistrement, les B.B. Brunes sortent leur second CD en cette fin d’année. Promo oblige, ils étaient de passage dans nos murs pour présenter leur nouveau bébé. Rencontre avec Félix Hemmen et Karim Réveillé, respectivement guitariste et batteur du groupe le plus apprécié des ados boutonneuses de l’Hexagone…
GUIDO: Après un tel succès, on appréhende la sortie d’un second album? La pression monte?
Félix: Non, il n’y a pas véritablement de pression. On a surtout hâte de le voir sortir et de connaître les réactions. De toute manière, nous, on est heureux et satisfaits du résultat. C’est le disque que l’on souhaitait, il est spontané. D'ailleurs, on ne réfléchit pas, on fonce.
GUIDO: Le titre de l’album n’est-il pas un peu tiré par les cheveux? Nico Teen Love…
Félix: Il ne faut pas faire une fixation sur le titre. Comme pour notre premier album, on a choisi une des chansons pour donner le titre. On a choisi Nico Teen Love qui parle d’addiction aux drogues. Mais il ne faut pas prendre cela pour une prise de position ou un engagement.
GUIDO: En écoutant l’album, on a le sentiment que les ados sont devenus majeurs. Et que votre musique a pas mal évolué. Les compositions sont beaucoup plus mélodieuses et les textes bien plus sombres.
Karim: Il n’y a rien de calculé, ce n’était pas un objectif. Je crois que c’est une évolution naturelle. Après notre premier disque, on a beaucoup tourné et tous ces concerts nous ont soudés. Les compositions venaient naturellement et nous répétions certains nouveaux morceaux avant les concerts, pendant les balances. Sur scène, on jouait cinq titres du nouvel album. Ce qui nous a permis de juger de la réaction du public. Ensuite, nous avons bossé avec un super réalisateur. Entre Antoine Gaillet et nous, le courant est très vite passé. C’est lui qui nous a conseillé d’ajouter des cordes sur deux morceaux ou quelques touches de synthé. On a beaucoup aimé. Et c’est vrai que cela fait évoluer notre musique.
GUIDO: Toutes les chansons sont en français alors que, sur scène, vous interprétez certains titres en anglais…
Félix: Nous avons prévu d’enregistrer en décembre un EP (6 à 8 titres) avec uniquement des chansons anglaises. La sortie est prévue au début de l’année prochaine. D’ailleurs, Adrien (qui écrit tous les textes) travaille ses textes plus facilement en anglais.
GUIDO: Le premier single est Dynamite et celui qui prendra le relais sera Lala Love You, deux styles bien différents?
Karim: Dynamite est une chanson qui nous ressemble. On voulait un premier single qui arrache. Il est sorti avant l’album et c’était une manière d’annoncer notre retour. Bref, typiquement du B.B. Brunes. Lala Love You est une adaptation française d’une chanson de Hangover, notre premier groupe. Le tempo est nettement plus lent. C’est un peu le reflet de notre évolution.
GUIDO: On vous a vu au prime de la Star Ac, vous avez été les invités de Taratata et vous avez reçu une Victoire de la Musique. Trois moments importants de ce début de carrière?
Félix: En ce qui concerne la Star Ac, on s’est fait un peu baiser. En clair, on a été fortement poussés dans le dos par notre maison de disques pour qu’on accepte l’invitation. Taratata correspond bien mieux à nos souhaits. Oui, c’est clairement un honneur d’être invité à cette émission. La Victoire de la musique aussi nous a énormément fait plaisir. C’est une sorte de reconnaissance du travail accompli. Nous, on prend notre pied sur une scène, mais savoir que cela donne du plaisir aux gens qui viennent nous voir, c’est super chouette.
GUIDO: Lors de votre passage au festival de Dour, vous avez été hué, on vous a jeté des ordures et vous avez écourté votre concert de 15 minutes. Si on vous propose de revenir l’an prochain, vous signez?
Félix: Oui, et les yeux fermés. Pour trois raisons. D’abord, parce que les spectateurs ont été influencés par une presse qui nous présentait comme des gamins qui jouaient pour des lycéennes en manque de sensations. Je pense qu’on prouve que si nous avons toujours ce public, il s’élargit quand même fortement. Ensuite parce que Dour est un très chouette festival et que nous aimerions y prouver que le public s’est trompé à notre sujet. Et enfin, parce que jouer est notre raison d’être, quel que soit le lieu et le public.
B.B.Brunes – Nico Teen love (Warner)
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La sortie d’un second opus reste particulièrement délicate, surtout lorsque le premier essai a été transformé en disque de platine. On se sent partagé entre le désir de suivre l’évolution naturelle qui offre plus de maturité à sa musique et la crainte de ne pas satisfaire un public qui a accroché à un style punk pour lycéennes faussement rebelles. On peut affirmer que les quatre Parisiens n’ont pas choisi, ou plutôt qu’ils ont pris l’option de se diversifier. Ainsi, à l’image du single Dynamite, on retrouve le quatuor des débuts. Nerveux, sautillants et musicalement très (punk)rock, les B.B. Brunes chantent le mec qui sort de la classe et qui rêve de se faire sauter dessus par une copine en chaleur… Et puis, on retrouve les mêmes, bien plus sombres dans le propos, un tempo plus lent et accompagnés de violons. A la recherche d’une identité ou en quête d’une reconnaissance?