SUAREZ en six dates

 

«J'ai fait une licence en sciences éco à Mons. Même si j'étais calme et pas un gros sorteur, je n'allais pas souvent aux cours. Mais, quand il s'agissait d'étudier, je le faisais, j'étais donc studieux à certains moments. Ce qui m'a permis de réussir mes quatre années sans problème. J'étais déjà musicien à l'époque; j'ai joué dans mon cercle d'étudiants et c'est d'ailleurs grâce à la FUCaM que j'ai rencontré mes amis (ndlr: les trois autres membres du groupe, tous les trois malgaches) avec qui j'ai immédiatement sympathisé. ça a commencé par une relation amicale avant de devenir une collaboration musicale. Le studio d'enregistrement était juste derrière l'unif, ce qui était plutôt pratique. Pour moi, les études signifient le début d'une nouvelle vie, l'entrée dans l'âge adulte, une période de découvertes, de rencontres, d'apprentissage et de liberté. Ensuite, j'ai enseigné pendant un an avant d'organiser des formations pour enseignants. J'ai donc été devant un public au cours de toute ma vie, que ce soit devant des gamins ou devant des adultes. Je pense que j'y ai appris beaucoup de choses de mon métier actuel.»

 

«La première fois que notre chanson On attend est passée en radio, sur PureFM, j'ai ressenti une émotion bizarre. Ce qui nous a donné un été hyper chargé grâce à ce single qui marchait pas mal. C'était une vraie surprise, mais également une récompense par rapport au travail fourni en amont. Cela nous a permis de découvrir ce qu'était une médiatisation. Etre sous les feux des projecteurs est assez déstabilisant tout en restant excitant. Même si ce n'était pas moi qu'on arrêtait dans la rue, mais plutôt mes collègues. Ils sont plus reconnaissables que moi! Des blacks afro, il n'y en a pas à tous les coins de rue. Donc, dès qu'on en voit un, on sait que c'est Suarez! Ensuite est venu le premier album. Assez facilement. Je pense en effet qu'un premier album ne doit pas être quelque chose de trop calculé et doit venir du cœur, spontanément. Le calcul, on le laisse pour les autres!»

 

«J'ai voulu aller à Madagascar pour voir d'où venaient mes collègues. Il n'y a en effet qu'en allant dans le pays qu'on peut comprendre ce qu'il se passe dans la tête de quelqu'un d'une autre culture. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce voyage fut assez déstabilisant. Ce pays est rempli de paradoxes; il est à la fois super riche (au niveau des ressources naturelles) et à la fois super pauvre (dans la capitale règne une pauvreté extrême). On observe la mauvaise gestion des ressources naturelles ou le mauvais impact de la colonisation. Je pense que j'en suis revenu un peu changé. C'est aussi pour cette raison que j'ai insisté auprès de mes trois compères pour qu'il y ait plus d'eux (le côté malgache) dans notre deuxième album. ce qui se ressent vraiment dans cet album.»

 

«Cet album s'est fait hyper vite, mais avec beaucoup plus d'expérience et de maturité. Après deux ans de tournées et de voyages, on prend davantage conscience de qui on est et de ce qu'on doit faire transpirer dans notre musique. Ainsi que des lacunes du premier album. On a donc été plus loin dans les textes tout en restant fidèles à nous-mêmes musicalement. On travaille à deux, avec mon guitariste, pour la musique et j'ai eu la chance de collaborer avec pas mal de paroliers pour les textes. Cet album va d'ailleurs ressortir en novembre prochain; ce sera un double album live en principe, j'espère d'ailleurs sortir un nouveau single pour accompagner cette sortie.»

 

«C'est toujours un grand moment de jouer sur la Scène Pierre Rapsat. C'est d'ailleurs aux Francos que tout a commencé pour nous. J'en garde encore un meilleur souvenir cette année, car c'est là qu'on a reçu notre Disque d'Or. C'est impossible de décrire le sentiment que cela procure de recevoir une telle récompense. A la fin des études, on reçoit un diplôme; à la fin de notre tournée, on reçoit un Disque d'Or. C'est juste énorme. Le 21 juillet 2011, on a joué avant Calogero. Même si on n'a pas eu l'occasion de se voir en coulisses, il a demandé un album auprès de notre agent et évoqué l'idée de faire sa première partie en France. Mon meilleur souvenir, cela reste quand même Yannick Noah avec qui on a fait un bœuf après un concert à Bayonne. C'était un grand moment, inexplicable.»

 

«On sera le 17 novembre en concert à l'AB. L'Ancienne Belgique, c'est la salle de tous les rêves! C'est là que j'ai assisté aux plus beaux concerts, c'est la plus belle salle de Belgique. En plus, dans le registre de la chanson française, on n'est pas habitué à faire des concerts là-bas, c'est un peu atypique. Pouvoir le faire et remplir la salle, c'est déjà un rêve. Il y aura évidemment des surprises, on ne peut pas y faire un concert 'normal', comme on le fait partout. Il y aura quand même deux mille personnes, on se doit donc de faire quelque chose de spécial. Ce concert conclura notre tournée en Belgique, avant de repartir en France. Même si on est parfois fatigué pendant ces tournées, on retrouve toujours le même punch une fois qu'on remonte sur scène, on oublie tout et on fait ce qu'on a à faire. Il n'y a pas de routine qui s'installe, le plaisir est toujours là. L'énervement et les prises de tête, c'est avant et après, mais jamais pendant le concert.»