Deux Gallagher sinon rien!
A voir la tournure des événements, on en arriverait même à ne pas regretter d’avoir connu le split d’Oasis. Certes le «plus grand groupe du monde» (dixit Noel Gallagher) nous a livré des pièces pop incontournables qui resteront autant de classiques pour les générations à venir. Wonderwall fédérera encore longtemps et sera à tout jamais le titre emblématique de la brit-pop de la fin du millénaire.
Petit retour dans le rétroviseur: après de multiples prises de bec, concerts annulés, interrompus ou littéralement bâclés, les deux frères ennemis se séparent après une dernière dispute homérique en août 2009. Les mois qui suivent voient Liam balancer dans la presse les pires insultes et autres saloperies à l’égard de son frère Noel.
Une fin malheureuse pour ce groupe créé sur les cendres de The Rain et qui, pendant quinze ans, a glané tous les succès. Si le public considère qu’Oasis est avant tout le groupe de Noel Gallagher - auteur et compositeur de 90% des titres du groupe – et dans une moindre mesure celui de son frère Liam, chanteur et frontman du band, c’est un peu vite oublier que les deux frères sont arrivés après la formation du groupe.
En effet, c’est à l’âge de 19 ans que Liam remplace Chris Hutton au sein de la formation The Rain, qui deviendra bien vite Oasis, un autre groupe portant le même patronyme. A cette époque, Noel, le frère aîné, officie en tant que roadie des Inspiral Carpets. Et même s’il apprécie la présence scénique de son cadet, il trouve Oasis un mauvais groupe. Il le rejoindra pourtant et lui apportera toutes ses compos tout en s’octroyant la place de guitariste et de leader.
Oasis, sans les chansons
Moins d’un an après la disparition d’Oasis, Liam Gallagher annonce la création de son nouveau groupe. Beady Eye est composé de tous les anciens oasiens, sans Noel bien entendu. Avant même la sortie de l’album, tous les concerts du groupe sont sold out et l’accueil réservé à la sortie du laser est excellent, comme le seront les ventes. Tous les ingrédients oasiens sont toujours omniprésents et Liam semble libéré au sein d’une formation dont il a pris les rênes. Un bémol toutefois: on ne retrouve pas dans les compositions les mélodies immédiates et imparables qui restent ancrées dans la tête. Ce qui fera dire à beaucoup d’entre nous que Beady Eye, c’est Oasis sans les chansons
Les chansons d’Oasis, sans la voix
Et voici qu’à présent Noel sort de sa retraite, où plutôt de studio, pour nous présenter Noel Gallagher’s High Flying Birds. Un premier album solo qui sort quasiment seize ans jour pour jour après la déferlante de (What’s The Story) Morning Glory, le second opus d’Oasis, celui de la confirmation, de la consécration internationale et qui renferme probablement le meilleur du groupe.
Voilà que le compositeur, le musicien discret, presque effacé, va devoir affronter le public en première ligne. Le rôle dévolu à son frère. A l’heure d’écrire ces lignes, nous avons eu l’occasion de parcourir l’album, mais sans réellement pouvoir nous en imprégner. Ce qui s’en dégage en premier lieu est un sentiment de mélancolie. Une impression qui trouve une explication dans le fait que l’écriture de l’album a été réalisée en grande partie alors que Noel évoluait encore au sein d’Oasis. Et puis les arrangements: nous n’étions pas habitués à la présence de trompettes et des nuages de cordes. Mais les mélodies sont bien présentes et les hits bien en vue. Au point que Noel Gallagher nous prépare un second album pour l’année prochaine.
Que reste-t-il de nos amours?
Assez curieusement, le seul lien qui relie encore les deux frangins est leur société de management. En effet, la société qui gérait les intérêts d’Oasis, veille encore à ceux de Beady Eye comme à ceux de Noel. C’est également PIAS qui distribue le nouvel album de Noel, comme il distribue la galette de Beady Eye… A quand le dernier divorce?