Archive: Violently Happy!
Basé entre Londres, Paris et Brighton, Archive s’est imposé au fil des ans comme l’un des groupes les plus passionnants de la scène pop-rock anglaise. Quinze ans après le majestueux Londinium qui hésitait entre trip-hop sombre et rap, With Us Until You’re Dead évoque tour à tour les univers de Massive Attack, Radiohead, Unkle ou Pink Floyd. Epique, sombre, soul et expérimental, le huitième album du groupe est une petite merveille. Rencontre avec Darius Keeler et Pollard Berrier.
GUIDO: L’album a été précédé du single Violently. Pourquoi avoir choisi ce morceau en guise de carte de visite?
Darius Keeler: C’est sans conteste l’un de mes titres préférés sur l’album. Et puis, on y retrouve Holly au chant... C’est le premier album qu’elle enregistre avec Archive. Violently est l’une des chansons les plus sombres et puissantes que nous ayons écrites. On ne vise pas les radios, on sait très bien que nous ne correspondons pas à ce qu’ils recherchent. On a donc choisi un titre qui provoquerait une réaction. Par son contenu, et aussi par cette voix très soul qui est nouvelle chez Archive.
«Changer de voix nous permet de ne pas sombrer dans la routine»
GUIDO: Holly est nouvelle au sein du collectif, mais occupe déjà une place centrale. Comment parvenez-vous à gérer le fait qu’Archive change si souvent de chanteur/chanteuse?
Darius Keeler: Les changements, c’est à la fois difficile… et très excitant. Notre objectif, c’est d’être honnêtes et d’enregistrer de bons disques. Si le public suit, tant mieux. Sinon, c’est évidemment dommage. Lorsque Graig a quitté Archive, cela n’a pas été facile, mais nous avons évolué, progressé. Intégrer une nouvelle voix est toujours une prise de risque, c’est clair, en même temps, cela t'offre de nouvelles possibilités musicales et cela nous permet de progresser en tant que groupe et de ne pas sombrer dans la routine.
GUIDO: Comment avez-vous rencontré Holly Martin?
Darius Keeler: Notre rencontre s'est faite à travers nos éditeurs. Sa voix nous a immédiatement séduits. Elle n'a que 21 ans mais possède une très forte personnalité et beaucoup de maturité. Et puis, elle a été ravie de constater que l'on n’était pas là pour la diriger. L’intégration au sein du collectif a été très facile.
GUIDO: Rosko John, qui avait pourtant apporté quelques bonnes combinaisons rock/rap à Controlling Crowds, ne fait par contre plus partie du casting de ce nouvel album. Il a quitté le navire?
Darius Keeler: Non, non, il fait toujours partie du collectif. Il n’est pas sur l’album tout simplement car les compositions s’y prêtaient moins bien que sur Controlling Crowds. Il est probable qu’il soit à nouveau présent sur le prochain album.
GUIDO: Avez-vous toujours des contacts avec Suzanne Wooder ou Craig Walker?
Darius Keeler: Suzanne a une formidable voix, mais elle n’était pas faite pour ce type de vie. Les tournées, ce n’était pas du tout son trip. Elle aspirait à une vie calme et équilibrée, ce qui est absolument impossible dans un groupe tel que le nôtre. Quand elle a quitté Archive, on n’a pas gardé de contacts avec elle. Les rapports avec Craig étaient devenus très tendus avant qu’il ne quitte le groupe. Pour être honnête, il ne me manque absolument pas.
«Nous expérimentons en permanence»
GUIDO: Ce nouvel album est terriblement riche et impossible à étiqueter. C’est votre disque le plus ambitieux?
Darius Keeler: Oh, je ne sais pas! C’est un album à la fois orchestral et électronique. Très soul et progressif. Il est imprégné d’émotions. Chaque disque que nous enregistrons est ambitieux, nous expérimentons en permanence.
GUIDO: Au niveau de l’écriture, les textes sont plus personnels que sur Controlling Cowds…
Darius Keeler: En tant que collectif, nous avons toujours écrit des chansons à propos de problèmes sociaux ou politiques. Sur ce disque, je voulais que les compositions soient plus personnelles, des chansons d’amour en fait. Mais qui évoqueraient ce thème à la manière non-formatée d’Archive.
GUIDO: Après plusieurs concerts sold-out en 2009 et 2010 à l’Ancienne Belgique et aux Halles de Schaerbeek, ou plus récemment au Cirque Royal accompagné d’un grand orchestre, vous fixez cette fois rendez-vous à vos fans à Forest National (Club). C’est un fameux pas en avant, non?
Pollard Berrier: L’Ancienne Belgique est une salle magnifique, on adore jouer là-bas. En fait, c’est notre tour manager qui gère les dates et les lieux où nous nous produisons en concert. C’est quelque chose que nous ne gérons absolument pas. Et OK, merci pour la pression! Je ne connaissais pas du tout Forest National. On sera ravis de relever le défi...
Archive: With Us Until You’re Dead (V2)