The Bony King of Nowhere: Me and my guitar...
Un peu plus d’un an après la sortie d’Eleonore, Bram Vanparys fait déjà son retour avec un troisième opus. Fort classique dans la forme, ce nouvel album éponyme évoque tour à tour Leonard Cohen, Nick Drake ou Bob Dylan. Rencontre avec Bram Vanparys, Bony King à lui tout seul…
GUIDO: Ce nouvel album est fort différent du précédent. C’est un disque sobre qui contraste très fort avec les compositions plus arrangées d’Eleonore…
Bram Vanparys: Le premier titre que j’ai enregistré pour ce nouvel album, c’est Accross The River. Je l’ai écrit presque immédiatement après la fin des sessions de studio d’Eleonore. C’est une chanson importante pour moi, l’une de mes préférées dans mon répertoire. J’ai eu des échos très positifs sur ce morceau, et cela m’a donné envie d’enregistrer un disque tout seul, un album de folk acoustique. Je n’ai fait appel à aucune aide extérieure pour ce nouvel album. Ce sont des compositions sans grands refrains, ni chœurs, ni batterie. La musique est plus que jamais au service des textes.
GUIDO: Ce troisième album sort peu de temps après le précédent.
Bram: C’est amusant que l’on me fasse cette remarque. 18 mois... Personnellement, je trouve cela plutôt long. Nous sommes en 2012 et tout va de plus en plus vite. Par contre, on s’étonne dès qu’un artiste sort un album par an. C’est marrant, non? En fait, j’écris sans cesse et je ne suis donc jamais à sec. Je travaille vite. Comme j’ai tout fait moi-même pour ce nouvel album, sans groupe et sans producteur, j’ai pu aller très vite. L’album a été enregistré en un temps record, au mois de juin.
GUIDO: Quand as-tu découvert que tu ne ferais pas un métier traditionnel?
Bram: J’ai toujours su que je ferais un métier hors normes. Je n’aurais pas pu travailler 40 heures par semaine dans un bureau… Jusqu’à mes 14 ans, je dessinais chaque jour. C’était vraiment obsessionnel. Ce n’est qu’ensuite que j’ai commencé à faire de la musique. Je n’ai pas fait d’études supérieures. Après mes études, j’ai travaillé quelques mois dans un call center. C’est d’ailleurs avec l’argent que j’ai gagné avec cela que j’ai acheté mes premiers instruments.
«Certains font du yoga afin de trouver leur équilibre. Moi, je travaille dans une ferme bio»
GUIDO: Tu as donc commencé à t’intéresser à la musique sur le tard?
Bram: Oui et non. Jusqu’à mes 18 ans, je n’avais jamais joué d’instrument ni chanté, mais j’écoutais beaucoup de musique. Et j’allais également souvent à des concerts. J’ai appris la guitare seul, sur Internet. Et j’ai tout de suite écrit des mélodies et des textes.
GUIDO: Ta bio indique que tu travailles régulièrement dans une ferme bio. C’est une nécessité financière ou un besoin?
Bram: Si c’était uniquement pour des raisons financières, je bosserais dans un bar. Non, c’est important pour moi. J’ai besoin de faire un travail physique et d’être en contact avec la nature. Le corps et l’esprit sont étroitement liés. J’aime beaucoup travailler dans cette ferme biologique. Je n’y vais pas chaque semaine; tout dépend des concerts et de mon agenda. Mais je dois bien reconnaître que cela m’aide à trouver l’inspiration. Certains font du yoga afin de trouver leur équilibre. En ce qui me concerne, j’ai besoin d’être en contact avec la nature et de faire un travail manuel.
GUIDO: Tu as une voix exceptionnelle, à la fois vibrante, douce et puissante…
Bram: Merci pour ce compliment. Mes chanteurs préférés ne sont pas ceux qui ont une voix exceptionnelle, mais ceux qui s’expriment avec leur cœur, leurs tripes... Certains chanteurs sont extrêmement doués techniquement, mais ne parviennent pas à faire passer une émotion.
The Bony King Of Nowhere, The Bony King Of Nowhere (PIAS)