HIPPOCAMPE FOU: Fantasquatique!

Nouveau venu sur la scène hip-hop, Sébastien – alias Hippocampe Fou – est un drôle… d’oiseau! Découvert grâce au succès de sa chaîne YouTube, notre gaillard a ensuite réussi à imposer son univers burlesque et son flow inimitable durant des "aquashows" endiablés. Rencontre avec Hippocampe Fou au moment de la sortie de son premier opus.

GUIDO: Tu te présentes comme le fondateur du rap aquatique!

Hippocampe Fou: Je m’exprime en rap, car c’est ma culture et cela me permet de m’amuser, mais les thèmes que j’aborde sont variés. Mon flow étant assez coulant, je trouvais qu’il évoquait très bien la mer. C’est pourquoi j’ai donné cette étiquette de rap aquatique à ma musique. Un peu en opposition au rap underground... Je ne fais pas de rap engagé politiquement. Ce n’est pas trop mon truc de dénoncer. Je préfère aborder des thèmes différents, plus ludiques… Parler de tout et n’importe quoi, passer d’un thème sérieux à quelque chose de surréaliste. Et puis, j’adore utiliser l’humour dans mes textes.

«La technique, on s’en fout complètement quand on écoute une chanson»

GUIDO: Tu as trouvé refuge sur un label belge... C’est surprenant, non?

Hippocampe Fou: Plusieurs personnes du label 30 février étaient venu voir un aquashow à Lille, et ils ont visiblement été séduits. Je sens d’ailleurs que les gens de la promo se décarcassent pas mal pour moi en Belgique car la couverture médiatique dont je bénéficie chez vous est plus importante qu’en France, où je suis distribué par PIAS France.

GUIDO: Comment est né le projet Hippocampe Fou?

Hippocampe Fou: Au départ, ma grande passion, c’est le cinéma. J’ai fait des études de cinéma à Paris. Je m'étais destiné à devenir réalisateur, c’était mon rêve. J’ai réalisé quelques courts-métrages et écrivais en parallèle… Et finalement, c’est l’écriture qui m’a mené vers la musique. J’aime la culture du hip-hop. C’est très ouvert, aussi bien au niveau musical qu’au niveau des thèmes que l’on peut aborder.

GUIDO: Quand as-tu concrètement fait tes premiers pas dans ce milieu?

Hippocampe Fou: En sortant de la fac il y a six ans, je me suis rapproché de la scène slam. J’y ai rencontré la Secte Phonétik, un groupe de hip-hop 100% vocal. J’ai fait partie de la Secte jusqu’en 2011… et nos routes se sont séparées. Nous avions tous des idées intéressantes, mais ce n’est pas facile de naviguer lorsqu’il y a trois capitaines à bord. J’avais d’autres envies, et c’est ainsi que je me suis lancé dans le projet Hippocampe Fou.

GUIDO: Tu es assez impressionnant au niveau technique…

Hippocampe Fou: Wow, merci pour le compliment. Tu sais, la technique, on s’en fout complètement lorsqu’on écoute une chanson. Mais c’est clair que je bosse la technique et qu’il y a pas mal de boulot derrière.

«J'adore quand ça fait des vagues!»

GUIDO: Tu es aussi assez connu dans le milieu geek pour tes vidéos…

Hippocampe Fou: En effet! (rires) Il y a quatre ans, j’ai aussi eu envie d’explorer mes propres thèmes à travers la vidéo. C’est ainsi qu’est né la web-série Vidéo Rap qui a fait un petit buzz sur la toile avec Chez moi y a un lama. Ce petit succès m’a surtout permis de me rendre compte qu’il était possible de lier vidéo et texte.

GUIDO: Ce pseudo est pour le moins étonnant, non?

Hippocampe Fou: À l'origine, mon pseudo était juste Hippocampe. Quand j'ai voulu déposer le nom, c’était trop tard. Je me suis rendu compte qu’il était déjà pris. C’est pourquoi j’ai rajouté le fou… qui colle pas mal à ma personnalité et sonne bien avec le pseudonyme.

GUIDO: Les shows de Hippocampe Fou sont paraît-il plutôt surprenants!

Hippocampe Fou: Vraiment? (rires) Lorsque j’ai démarré seul, je demandais toujours une table à repasser lors de mes aquashows ! La plupart des DJ’s utilisent une table de mixage froide et impersonnelle. Et comme j’ n’avais pas envie de faire comme tout le monde, je posais mes platines sur une planche à repasser! Bon, je ne fais plus cela. Mes shows se sont pas mal professionnalisés entretemps. Il y a deux ans, j’ai rencontré Céo à l’occasion d’un featuring et, comme nous étions sur la même longueur d’ondes, je lui ai proposé de m’accompagner sur scène. Il chante et rappe très très bien, et sa présence apporte une énergie qui manquait lorsque je me produisais seul. Et récemment, nous avons été rejoints par un troisième aquacolyte, Deska… Pas DSK, Deska (rires), un DJ. Aujourd’hui, les aquashows sont moins bricolés, avec une scénographie nettement plus en place. Et sincèrement, j’ai bien l’intention de pousser cela encore bien plus loin.

GUIDO: Quelles sont tes influences?

Hippocampe Fou: J’ai énormément d’influences… et pas uniquement dans le rap. J’aime aussi bien Eminem, les Fugees et IAM… que Jacques Brel, Katerine ou Bobby Mc Ferrin… Au niveau du flow, Eminem est probablement le rappeur que j’admire le plus. Même s’il a une énergie assez rock sur certains morceaux, il glisse sur l’instru la plupart du temps. Et j’adore cela. J’adore quand ça fait des vagues! (rires)

GUIDO: Très logiquement, tu as aussi pas mal d’ influences cinématographiques…

Hippocampe Fou: Oui, c’est vrai et je pense que cela s’entend dans ma musique. Je citerai Miyazaki, Von Trier, Kubrick, mais aussi l’animation. J’adore les décors en carton, le monde des pirates de Disney, et je suis un grand fan de South Park!

Hippocampe Fou: Aquatrip (30 février/PIAS)