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08/12/2014

BRNS: Patinage artistique

Un peu plus de vingt ans après l’arrivée fracassante de dEUS sur la scène musicale en Belgique, les Bruxellois de BRNS reprennent le flambeau d’une pop décomplexée et atypique et rêvent déjà d’une carrière internationale. Rencontre avec Tim, César et Diego…


GUIDO: En quelques mois seulement, BRNS a réussi la gageure de s’imposer des deux côtés de la frontière linguistique et de se faire connaître un peu partout en Europe. Patine sera-t-il disponible à l’étranger?
César
: L’album sort dans le Benelux, en France, en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Et ensuite, nous espérons pouvoir le sortir en Angleterre. Peut-être en Europe de l’Est. Ou aux USA.
Tim: C’est clair que nous sommes ambitieux. Nous sommes également conscients qu’on n’a rien sans rien. On a souvent accepté de jouer pour des cachets ridicules à l’étranger. En Angleterre, tu joues pour 100 livres – pas par personne, pour le groupe –, une bière et un paquet de chips. C’est évidemment plus facile de se focaliser uniquement sur la Belgique et la France. Ici, tu es bien reçu, on te file à bouffer, on te paye l’hôtel. Mais nous ne sommes pas dans une logique de rentabilité. Lorsque nous jouons à l’étranger, cela permet de grandir, de progresser… Et tant pis si nous sommes payés au lance-pierre!

«Pendant de nombreuses années, la musique a été bridée par les labels. Aujourd’hui, c’est très différent»

GUIDO: L’ascension de BRNS a été plutôt rapide!
Tim
: BRNS existe depuis un peu plus de trois ans. Après avoir enregistré nos trois premiers morceaux (Mexico, Here Dead He Lies et Clairvoyant), on les a mis sur le net et il y a eu rapidement une sorte de mini-buzz. Et coup de chance: Xavier Daive, qui est programmateur à l’Atelier 210 (une salle de spectacles de la commune d’Etterbeek), nous a contactés pour nous proposer de les enregistrer sur un 45 tours. BRNS n’existait alors que depuis quelques mois…
Diego: À l’époque, on avait seulement ces trois chansons, rien de plus… On a bien évidemment accepté la proposition de Xavier. Les 300 exemplaires du vinyle se sont vendus comme des petits pains et étaient épuisés en quelques semaines. Cela nous a surtout permis d’attirer l’attention de quelques radios. Les quatre autres titres de Wounded ont été enregistrés ensuite un peu dans l’urgence, pour faire face à la demande.

GUIDO: L’éclosion de BRNS doit beaucoup à Internet.
Tim
: Pendant de nombreuses années, la musique a été bridée par les labels. Si tu n’étais pas signé sur un label, il était quasi impossible de pouvoir te faire connaître et de tourner. Aujourd’hui, c’est très différent… Il y a de plus en plus de groupes et d’artistes qui doivent leur notoriété au web. Les Arctic Monkeys ou Arcade Fire par exemple. Grâce à Internet, tu peux très vite partager tes compos. Je pense que cette situation est très saine car elle permet à des groupes a priori moins accessibles de se faire connaître.

GUIDO: Après la sortie de Wounded, vous avez ensuite tourné comme des fous?
César
: Nous avons énormément tourné durant les derniers mois. On a enchaîné plus de 200 dates en trois ans. Dans des cafés, des petites salles et des clubs en Belgique et à l’étranger, mais également dans des festivals (Pukkelpop, Les Vieilles Charrues, Dour, …).

GUIDO: Quand avez-vous composé les morceaux de Patine?
Tim:
 La majorité des titres de l’album sont nés à l’été 2012. Dès que nous avions un peu de temps, nous organisions des sessions à la campagne. Et puis, assez paradoxalement, les tournées nous ont également amené les compos de Patine. Quand on a commencé à jouer à l’étranger, nous n’avions composé qu’une poignée de titres. Le problème, c’est que les programmateurs des salles de concerts nous demandaient par contrat de jouer une heure. On s’est mis la pression pour finaliser rapidement ces nouveaux titres afin de pouvoir allonger la durée de nos sets.

GUIDO: Votre son a beaucoup évolué entre la sortie de l'EP et l’enregistrement de Patine…
Diego
: Avant, nous étions systématiquement dans quelque chose de frontal et d’assez brut. Pour Patine, on a calmé le jeu. Perso, je trouve que le premier album était un peu boursouflé, brut de décoffrage. Patine est fort différent. Plus spacieux, plus nuancé. Pour ces nouvelles compos, on a voulu aller vers quelque chose de plus mélodique.

«Il y a forcément des influences, mais aussi la volonté de se distancier un peu»

GUIDO: Votre musique est très difficile à décrire et impossible à étiqueter.
César
: Tant mieux! Nous écoutons pas mal de styles de musique. Du jazz, des musiques expérimentales, de l’électro, du hardcore, du post-rock ou même du hip-hop. Mais la pop, c’est le dénominateur commun des quatre membres du groupe. Il y a d’office des influences. Il y a des choses que l’on aime plus que d’autres, ou dont on se rapproche peut-être. Mais il y a également la volonté de se distancier un peu.

GUIDO: Parvenez-vous à vivre de votre passion de musicien?
César:
 Cela fait deux ans que nous avons quitté notre job traditionnel et que nous sommes full-time occupés avec BRNS. Nous sommes tous les quatre sous statut smart (statut d’artiste). Et c’est clair que ce statut nous facilite la vie… Aux USA ou en Angleterre, la plupart des musiciens bossent dans des bars entre les tournées. Nous ne menons pas la grande vie, mais avons la chance que ce statut existe. Il vaut mieux en profiter au maximum car avec ce nouveau gouvernement, nous ne savons pas à quelle sauce nous serons mangés.

GUIDO: Comment naît un morceau de BRNS?
Diego
: Les compositions naissent en général à partir d’une idée que l’un de nous apporte, parfois quelque chose de très concis. Une trentaine de secondes par exemple. Et à partir de cette idée-là, on travaille en essais-erreurs. Pour Wounded, les compositions avaient été apportées essentiellement par Tim et Antoine. Pour Patine, nous avons été tous les quatre impliqués de bout en bout. César, qui est arrivé après la sortie de Wounded, nous a également beaucoup apporté à ce niveau-là. Il est musicien… depuis qu’il marche, et son arrivée au sein du groupe nous a beaucoup fait progresser.

GUIDO: La pochette de Patine est plutôt étonnante!
Tim
: On a donné carte blanche à un graphiste que nous admirons beaucoup, Boris Görtz. Je l’ai connu via les études, où il était une année avant moi. Boris a écouté nos chansons et est parti sur une création autour du métal et de sa corrosion. Pour l'EP Wounded, nous avions fait appel au dessinateur Carl. Dans les deux cas, c’est en voyant la pochette que nous avons choisi le nom de l’album.

 

BRNS: Patine (PIAS)

 

BRNS sera en concert aux dates suivantes:

Le 11 décembre au Muziekdroom (Hasselt)
Le 18 décembre au Stuk (Louvain)
Le 10 janvier à la Maison de la Culture (Namur)
Le 28 février au Festival de la Ferme (Louvain-la-Neuve)


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