BED RUGS: Psyché Killers!
En dehors des modes et des tendances, les Anversois de Bed Rugs proposent avec Cycle un troisième album particulièrement bien troussé qui évoque aussi bien les mélodies et les harmonies vocales des Byrds que les compositions aux couleurs psyché des formidables Tame Impala. Adoubés par Noel Gallagher himself, nos gaillards ne se prennent pas la tête et continuent de considérer la musique comme l’occasion de faire la fête… Rencontre avec Noah Melis (batteur) et Stijn Boels (guitare-chant).
Noah: Nous avons commencé à jouer ensemble il y a un peu moins de dix ans. À l’époque, le groupe avait pour nom The Porn Bloopers. Musicalement, c’était très différent de ce que nous faisons aujourd’hui avec Bed Rugs. Nous étions plus proches des Queens of the Stone Age ou Mclusky par exemple. Donc, c’était assez noisy et cela avait l’avantage de masquer nos limites techniques (rires). Avec le temps, nous nous sommes améliorés en tant que musiciens et notre son a bien entendu pas mal évolué. Du coup, il nous semblait logique de changer le nom du groupe qui ne correspondait plus du tout à notre démarche. C’est ainsi que Bed Rugs est né.
GUIDO: Vous avez appelé l’album Cycle. Ce disque correspond au début ou à la fin d’un cycle?
Stijn: Absolument pas. Durant les sessions d’enregistrement de l’album, nous avons enregistré un morceau complètement dingue qui reposait sur une boucle. Cette session reste un souvenir unique. On adorait le résultat mais cela ne correspondait pas à la couleur du reste de l’album. Et nous avons donc décidé de ne pas le garder. D’une certaine manière, on rend ainsi hommage à un morceau que nous n’avons pas, ou pas encore, décidé de sortir. Et puis, nous trouvions également que Cycle sonnait bien comme titre d’album.
GUIDO: Le nom du groupe tire son origine du film The Big Lebowski…
Stijn: Nous avons vraiment ce film dans la peau! Les dialogues sont extraordinaires. C’est marrant, parce que c’est un film qui n’a pas vraiment marché à sa sortie et est devenu culte au fil des années. Alors oui, je le conseille vivement si tu ne l’as pas encore vu. Je pense que la philosophie du film est assez proche de la nôtre. Nous n’aimons pas les prises de tête et vivons à fond le moment présent.
GUIDO: Comment s’est passé le travail en studio pour l’enregistrement de l’album?
Noah: Dans l’ensemble, les morceaux étaient quasiment finalisés au moment d’entrer en studio. Ce qui ne veut cependant pas dire que le son n’a pas évolué en studio; Ce qui était intéressant, c’était justement que, contrairement aux titres du EP Rapids, nous avons passé pu passer plus de temps à peaufiner le son.
GUIDO: Vous avez confié la production de l’album à Niels Hendrix, guitariste de Fence.
Noah: Niels partage notre vision de la musique et adore expérimenter, suivre différentes pistes. C’est également quelque chose que nous adorons faire. Nous avions déjà travaillé avec lui sur Rapids et il n’y avait pas de raison de ne pas lui confier à nouveau les clés du studio.
GUIDO: Bed Rugs, cela représente un job à temps plein pour chacun d’entre vous?
Noah: Non, malheureusement pas. Nous avons tous une activité professionnelle et ce n’est évidemment pas toujours évident de tout gérer de front. Nous répétons parfois entre 1h et 4h du matin, et devons être au boulot quelques heures plus tard. Et puis, certains d’entre nous ont des enfants.
Stijn: Seul Yorgos fait de la musique à temps plein, mais il joue dans plusieurs autres groupes, entre autres The Hickey Underworld et Hazy Hands.
GUIDO: La pochette de l’album est l’œuvre d’un artiste bruxellois (voir encadré), David Crunelle. Comment l’avez-vous rencontré?
Noah: C’est vraiment le hasard. Le groupe Goat avait lancé un appel aux artistes en herbe via leur page Facebook. Leur objectif était d’obtenir des photos qui pourraient être susceptibles d’être utilisées pour l'artwork de leur dernier album. Yannick et moi avions eu l’occasion de voir les différentes propositions et nous avons tous les deux flashé sur ce que David avait envoyé. Nous avons donc pris contact avec lui par e-mail et il nous a répondu instantanément. En plus, il aurait pu habiter en Chine ou aux USA. Eh bien non, il s’est avéré qu’il habitait Bruxelles et qu’il connaissait Bed Rugs. Il nous a envoyé une dizaine de propositions et nous avons pu choisir le visuel que nous préférions. En plus, il nous a offert l’artwork. Nous n’avons pas payé un cent.
Bed Rugs: Cycle (Waste My Records)