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13/03/2017

EMILIANA TORRINI & THE COLORIST: Alliance belgo-islandaise

Si vous devez vous rendre à un seul concert cette année, dépêchez-vous d’acheter vos précieux sésames afin de pouvoir assister à l’une des rares dates de la tournée d’Emiliana Torrini & The Colorist. L’Islandaise et son formidable backing band flamand nous proposent bien mieux qu’une simple relecture de son répertoire puisque chaque son que vous entendrez sort d’objets insolites fabriqués maison ou d’instruments traditionnels utilisés de manière non conventionnelle. Ces gars sont dingues, mais une folie qui fait du bien et qui débouche sur une expérience unique. Rencontre avec Kobe Proesmans, Aarich Jespers et Emiliana.


Aarich Jespers: Kobe et moi nous connaissons depuis pas mal de temps. Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises lorsque j’étais actif au sein de Zita Swoon et que Kobe collaborait avec Gabriel Rios. Dans le cadre de créations, nous avons joué ensemble sur des instruments non traditionnels. Des objets, en fait… Très vite, nous nous sommes produits sur de petites scènes. Les réactions ont tout de suite été extrêmement enthousiastes.

Kobe Proesmans: Nous avons alors voulu intégrer ces sons dans les compositions d’autres artistes. C’est ainsi que nous avons pris contact avec Sumie Nagano et Cibelle, deux chanteuses extrêmement talentueuses mais peu connues du grand public. Ces expériences sont restées assez confidentielles mais ont été très intéressantes. Avec Emiliana, il est évident que l’on touche un public nettement plus large…

E-mails, Skype, …

GUIDO: Comment avez-vous rencontré Emiliana?

Emiliana Torrini: En fait, Kobe et Aarich m’ont tout simplement contactée via e-mail. Nous nous sommes ensuite parlés sur Skype. J’étais évidemment intriguée par leur projet… Je leur ai demandé de me proposer une relecture de l’une de mes chansons. C’est ainsi qu’ils ont fait une sorte de remix de Animal Games et j’ai beaucoup aimé. Nous avons planifié une poignée de concerts avant même de nous être rencontrés.

Kobe: Lorsqu’Emiliana est arrivée en Belgique, nous n’avons eu que trois petits jours pour répéter. Nous lui avons présenté les arrangements que nous avions créés, et sur lesquels elle a donc commencé à chanter. Il n’a pas fallu longtemps pour nous rendre compte que cela fonctionnait super bien. Directement après ces trois jours de répétitions, cinq concerts étaient planifiés. Le tout premier a d’ailleurs eu lieu en Belgique, à l’Ancienne Belgique.

Aarich: Le risque de travailler avec quelqu’un que nous ne connaissions pas était évidemment très important. Bien sûr, nous aimons les chansons d’Emiliana mais ce n’est pas parce que tu apprécies le travail d’une personne que tu peux t’entendre avec elle. Dès nos premiers échanges de mails et nos premiers contacts via Skype, nous savions que cela marcherait. Nous avions des choses en commun et nous sentions que cette collaboration serait très organique.

GUIDO: Comment avez-vous sélectionné les chansons que vous alliez retravailler?

Kobe: Nous nous sommes tout simplement assis derrière un ordinateur et avons parcouru le répertoire d’Emiliana. Le but n’était pas de choisir les chansons que nous préférions, mais plutôt celles qui pourraient être les plus intéressantes à retravailler. Au départ, nous voulions réécrire, retravailler huit compositions. Lorsque nous avons fait part de notre sélection à Emiliana, elle s’est tout de suite montrée très enthousiaste et nous a demandé si on pouvait en faire sept de plus. Argh non… (rires)

GUIDO: Cette relecture représente tant de travail?

Kobe: C’est un travail de Titan. La seule chose que l’on garde, ce sont les voix, les mélodies et la structure des chansons. Tout le reste est éliminé. Nous devons évidemment composer de nouveaux arrangements. Mais ce qui est surtout complexe, c’est que nous écrivons de nouveaux arrangements pour des instruments qui n’existent pas. Il nous a donc fallu énormément de temps pour retravailler ces quinze morceaux. C’était un immense défi.

GUIDO: Au départ, vous n’aviez pas planifié l’enregistrement d’un album?

Emiliana: Après les cinq concerts, j’étais vraiment triste. D’abord parce que l’on s’entend super bien. Kobe, Aarich et les six autres musiciens sont absolument formidables. Je n’avais aucune envie de les quitter. Et puis aussi parce que ce projet avait représenté énormément de travail et que cela n’avait pas de sens que si peu de personnes puissent découvrir le résultat. C’est ainsi qu’est née l’idée d’enregistrer un album live enregistré durant ces cinq dates, sur lequel il y a même un titre complètement inédit que nous avons co-écrit ensemble et que j’adore (When We Dance). En février, nous démarrons une véritable tournée à travers l’Europe.

Ici et maintenant

GUIDO: Emiliana, pourquoi avoir accepté cette aventure avec des musiciens que tu ne connaissais pas?

Emiliana: Le projet avec The Colorist est arrivé au moment idéal pour moi. Bien sûr, j’ai toujours continué à composer et je faisais des concerts de temps en temps. Mais rien n’était vraiment planifié. Je venais de collaborer avec des gitans à Cordoue, un groupe de jazz expérimental à Berlin et un orchestre symphonique islandais. Je cherche à me surprendre et sortir de ma zone de confort. Ce qui me motive le plus aujourd’hui, c’est de découvrir, expérimenter, apprendre en toute liberté. Avec Kobe, Aarich et les autres musiciens, nous profitons du moment présent et prenons énormément de plaisir. C’est ça le plus important. Ici et maintenant.

Aarich: C’est très courageux pour une artiste reconnue de se lancer dans un projet tel que celui-ci. Emiliana ne nous connaissait pas et elle ne connaît probablement que très peu d’artistes belges. Je trouve assez formidable qu’Emiliana ait eu le courage de se lancer dans un projet qui sort des sentiers battus.

GUIDO: Kobe et Aarich, lorsque cette aventure aura pris fin, vous comptez travailler avec d’autres artistes?

Kobe: Oui, nous aimerions continuer à collaborer avec d’autres chanteurs ou chanteuses dans le cadre de The Colorist. Nous sommes en contact avec des artistes et nous entamerons probablement une collaboration telle que celle-ci l’automne prochain. Cela dit, ce n’est pas encore certain et il est donc trop tôt pour en parler. La philosophie restera identique. S’il y a un clic, on peut passer à l’étape suivante. Nous n’avons pas de deadlines. Et puis, nous avons la chance que de grandes salles nous soutiennent. Sans même savoir avec qui nous allons collaborer, elles nous ont ainsi confirmé que nous pouvions venir. Nous travaillons également sur un album instrumental.

GUIDO: Emiliana, tu as d’autres projets sur le feu?

Emiliana: Je ne sais pas ce que je ferai demain… Enregistrer des albums n’est pas une fin en soi. Le plus important à mes yeux, c’est la découverte, apprendre de nouvelles choses. Je suis ouverte à tout. Il est possible que je m’éloigne très fort de ce que j’ai fait jusqu’à présent… C’est possible également que j’enregistre un nouvel album et redevienne normale.

GUIDO: Vous êtes neuf sur scène et vous avez besoin de conditions très particulières afin de pouvoir vous produire.

Aarich: En fin de compte, les événements auxquels nous nous produirons devront être très particuliers, exclusifs. Pour pouvoir jouer quelque part, pas mal de conditions doivent être réunies. Au niveau de la qualité du son qu’offre la salle bien sûr. Mais également au niveau de la largeur de la scène, qui doit accueillir beaucoup d’instruments. Le transport des instruments qui sont faits maison est également complexe. Nous recevons pas mal d’offres que nous sommes malheureusement obligés de décliner.

GUIDO: Comment un projet tel que celui-ci peut-il être viable financièrement?

Kobe: En fait financièrement, ce projet n’est pas viable… Nous le savions dès le début et avons décidé de ne pas tenir compte du facteur économique. Le son que nous avons sur scène correspond à ce que nous rêvions d’obtenir. Nous n’avons pas fait la moindre concession ou voulu éliminer des instruments afin de rentrer dans les frais. Pour mettre les instruments en place, nous avons besoin de deux heures et demi alors qu’en festival, nous ne pouvons pas obtenir plus de trente minutes. En fait, ce projet est un véritable tour de force. Nous avons tous l’impression de participer à une aventure unique.

The Colorist & Emiliana Torrini (Rough Trade/Konkurrent)


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