Image
04/12/2017

Un tour du monde avec TÉMÉ TAN

Après avoir roulé sa bosse aux quatre coins du monde, Tanguy Haesevoets – Témé Tan à lui tout seul - nous arrive avec un premier opus sautillant sur lequel il marie habillement beats électro avec de la rumba, de la bossa ou de la musique japonaise.  Si ce mélange semble à priori incongru sur papier, force est de constater que ce premier album détonnant à la bonne humeur communicative est l’une des très bonnes surprises de cette fin d’année.


GUIDO: Tanguy, tu as pas mal bourlingué… Pourrais-tu tenter de nous résumer ton parcours?

Tanguy: Je suis né à Kinshasa mais j’ai grandi ici. À 6 ans, j’ai quitté le Congo avec ma mère et nous sommes allés nous installer en Belgique. J’ai fait mes humanités à Landen, près de Saint-Trond. Je suis cependant retourné régulièrement à Kinshasa pour y voir mon père et la famille. Après mes secondaires, j’ai fait des études de langues et littérature modernes à l’ULB. J’adore les langues. En plus du néerlandais et du français, je parle aussi couramment l’anglais, l’espagnol, le portugais… et un peu le lingala et le japonais. Après mes études, j’ai travaillé pour la fondation Les Arts Urbains qui s’occupe de promouvoir tout ce qui est lié au hip-hop: le break, le slam, le graff… J’ai ensuite été engagé au Centre Culturel Flagey où je me partageais entre mes shifts et la musique. J’ai démissionné en 2015 pour me consacrer exclusivement à la musique, le grand saut. Entretemps, j’ai énormément voyagé. Chaque année en fait…

GUIDO: Surtout en Amérique du Sud et en Asie.

Tanguy: Quand j’étais à l’ULB, j’ai passé un peu moins d’un an à Grenade – en Andalousie - dans le cadre de mon Erasmus. À Flagey, j’avais un contrat à temps partiel qui me permettait d’avoir des horaires assez souples que je pouvais combiner avec la musique et pas mal de voyages. J’ai également fait une pause carrière qui m’a permis de partir en Amérique latine pendant quatre mois. Et puis, j’ai été engagé par une compagnie de théâtre pour partir en Guinée. En fait, je pense que j’ai voyagé chaque année. En Afrique, en Amérique du Sud et en Asie principalement.

Littérature néerlandaise et The Beastie Boys

GUIDO: Cette soif de voyages, comment l’expliques-tu?

Tanguy: J’ai besoin de faire des rencontres, de découvrir d’autres cultures et je me nourris de ces expériences pour pouvoir créer, trouver mon inspiration. L’un ne va pas sans l’autre en fait. J’adore découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes, de nouvelles cultures, de nouveaux sons, des nouvelles idées.

GUIDO: Pourrais-tu imaginer écrire et enregistrer un album en restant en Belgique?

Tanguy: Ces voyages, ce n’est pas qu’une question de distances. Tu fais parfois des voyages plus intéressants en découvrant un nouveau quartier ou en rencontrant de nouvelles personnes lors d’une soirée.

GUIDO: Ado, tu rêvais de vivre de la musique?

Tanguy: Pas vraiment. J’ai commencé la musique sur le tard. Ado, j’écoutais pas mal de trucs, mais je ne jouais d'aucun instrument. Je voulais devenir basketteur, dessinateur ou peintre. Mais je n’avais jamais pensé vivre de la musique. Alors oui, j’apprenais les textes de MC Solaar et les chansons de Michael Jackson par cœur. J’aimais bien chanter et rapper en mettant des disques, mais je n’avais jamais pensé en faire quoi que ce soit.

GUIDO: Comment en es-tu arrivé à devenir musicien?

Tanguy: À 17 ans, j’ai fait un exposé à l’école sur un auteur flamand. Plutôt que de réciter ou de lire ma feuille, j’ai décidé de le rapper. Ma prof a trouvé cela original et a approuvé ma démarche. Il se trouve que dans la classe, il y avait un groupe de musiciens et qu’ils cherchaient un chanteur. Ils se sont dits que si je pouvais rapper, je pourrais probablement aussi chanter. C’est ainsi que je suis devenu le chanteur du groupe. On a fait un premier concert, on a été voir les Beastie Boys ensemble à FN…

GUIDO: Un grand moment!

Tanguy: Je dois bien avouer que je me suis pris une énorme claque du haut de mes 17 ans. Quelle énergie! Ce concert a changé ma vie. J’ai commencé la guitare un peu plus tard. J’ai ensuite déménagé de Landen à Bruxelles pour faire l’unif. Et c’est à cette époque que j’ai écrit mes premières compos. Ma mère m’a acheté un dictaphone pour que j’enregistre mes cours et que je puisse les retranscrire à la maison. C’est le dictaphone que tu vois dans le clip d’Amethys. J’ai commencé à faire mes propres démos, à m’enregistrer et à capter des sons que je réutilisais après pour agrémenter mes productions. À la base, je ne jouais que de la guitare car j’aimais la musique brésilienne et j’avais eu un coup de foudre pour la bossa nova et en particulier Gilberto Gil. J’ai ensuite découvert d’autres instruments. J’ai monté un nouveau groupe lorsque je suis arrivé à Bruxelles et j’ai ensuite commencé à me produire seul un peu plus tard. À ce moment-là, la musique a commencé à occuper de plus en plus de place dans ma vie. J’ai fait beaucoup de guitare, puis beaucoup de basse, j’ai découvert le sampling et je n’ai jamais arrêté.

Seul en scène

GUIDO: Quels sont les artistes qui ont nourri ta démarche, ton parcours?

Tanguy: Il y en a pas mal… Les Beastie Boys bien évidemment. Pas mal de hip hop. J’ai écouté beaucoup de musique brésilienne, de la musique malienne (Afel Bocoum, Ali Farka Touré, Salif Keita, …). Et puis, il y a les artistes congolais de la vague Congotronics que tu retrouves sur le label Crammed (Konono Nº1…). J’ai été fort touché par cette musique et cela m’a également permis de renouer avec mes racines congolaises. Dans un autre style, je suis fasciné par Serge Gainsbourg. C’est quelqu’un qui n’avait pas peur de changer de style et qui se réinventait tout le temps.

GUIDO: Tu te produis généralement seul sur scène. Un choix financier ou une volonté artistique?

Tanguy: Ce premier album est une initiative solo. Les musiciens que tu entends sur l’album ont enregistré des lignes que j’avais déjà écrites. C’est donc un album hyper personnel, un projet solo. Cela étant dit, si je dois organiser une tournée avec des musiciens à un moment donné, j’ai envie de le faire avec eux et personne d’autre. Je les adore et je ne me vois pas travailler avec d’autres personnes. Pour le moment, je bouge beaucoup. Je n’ai pas vraiment de tournée hyper logique et constante. Une date en Hollande, une date en France, une date en Belgique… En fait, je vais là où l’on me manifeste de l’intérêt. Je viens de jouer au Waves Festival en Autriche par exemple, j’ai une date à Zurich… Les frontières, cela n’existe pas vraiment pour moi. (rires) Seul, je suis léger, indépendant, spontané. Avec des musiciens, c’est impossible de vivre la vie que je vis. Lors d’un concert, je ne viens pas pour jouer mes chansons mais pour vivre un truc avec les gens. J’aime interagir avec le public. Et c’est hyper agréable. J’aime bien aussi aller boire un verre et discuter avec les gens après le concert.

Photos: © Miko/Miko Studio


PROMENADE: Une balade au fil des statues à Louvain-la-Neuve

On t'emmène en balade à Louvain-la-Neuve. Suis notre itinéraire et découvre ses 14 points d'intérêt. [...]

Un nouveau lieu pour prendre le brunch à Bruxelles

Après avoir ouvert ses deux premières enseignes dans le quartier du Châtelain et près du Parvis Saint-Pierre, [...]

  • Slider
  • Slider

Topmovies

SOCIAL

Jobs in the picture

  • Slider
  • Slider
  • Slider


Deux légendes de l'animation présentes au festival 'Made in Asia'

Du 7 au 9 mars, le rendez-vous incontournable de la culture asiatique refait escale à Bruxelles. Et cette [...]

23/01/2025

5 incontournables de la gastronomie ardennaise

Tu pars pendant quelques jours dans les Ardennes? Voici 5 spécialités auxquelles goûter absolument! [...]

22/01/2025

Le NRJ Happy Bus pour lutter contre le 'Blue Monday'

Ce lundi 20 janvier, c'est le Blue Monday! Le troisième lundi de janvier est en effet le plus déprimant [...]

20/01/2025

GUIDO SA est l'entreprise média de niche numéro 1 en Belgique vers le groupe-cible des jeunes (les étudiants en particulier), les écoliers et les young starters.

Bruiloftstraat 127, 9050 Gentbrugge
Tel.: +32 (0) 9 210 74 84