LE LESOTHO: Paradis des randonneurs

Le Lesotho n’aurait pas pu s’appeler Népal, parce qu’il se trouve en Afrique, au cœur des imposantes montagnes du Dragon, entièrement bordées par l’Afrique du Sud. The Kingdom In The Sky. En arrivant au Lesotho, tout petit pays en voie de développement, vous serez accueilli chaleureusement par la population avant de vous mêler aux poneys à l’allure fière, d’admirer des paysages à vous couper le souffle et son art rupestre séculaire. Vous l’avez compris, le Lesotho est la destination ultime des grands randonneurs aventuriers.

Le Lesotho, dont la taille n’excède pas celle des provinces de Flandre Orientale et Occidentale réunies, est le pays le plus haut perché au monde. À cause de ses sommets vertigineux, d’une part, mais aussi parce que pas un seul des mètres carrés du Lesotho ne se trouve au-dessous des 1500 m d’altitude.

L’ambiance africaine retrouvée

Le Lesotho peut difficilement être une destination en soi mais le minuscule royaume peut constituer une étape de repos idéale, inoubliable si vous vous lancez dans une randonnée fiévreuse en Afrique du Sud. Ceux qui se plaignent de ne pas trouver l’ambiance africaine qu’ils recherchaient en Afrique du Sud – les infrastructures sont calquées sur celles de l’Europe – auront la possibilité de se ressourcer au Lesotho. Dès avoir franchi la frontière, vous vous retrouvez dans un autre univers. La transition est unique : d’une société à caractère majoritairement occidental, vous pénétrez au cœur de l’Afrique : le Lesotho est un pays très pauvre, la situation sur le plan politique explosive (mais pas de panique : la dernière « guéguerre » remonte déjà à 1998) et surtout : vous ne tombez sur aucun blanc. Le Lesotho n’a jamais été une province de l’Afrique du Sud, le pays est resté un royaume indépendant.

Aux portes du paradis

La meilleure manière pour vous mêler à l’atmosphère unique du Lesotho est de passer quelques jours au Malealea Lodge, un ancien comptoir exploité par un couple de blancs installé au Lesotho (oui, ça existe), transformée en une sorte de pied-à-terre pour randonneurs pédestres à côté du village du même nom. Lorsque vous atteignez le col qui vous permet de gagner Malealea, un panorama défiant toute imagination s’offre à vous. Une inscription a été gravée sur la roche : « Wayfarer, Pause, and look upon A Gateway of Paradise ». Tels furent les mots prononcés par Mervyn Bosworth-Smith qui passait par-là un siècle plus tôt dans le but d’aller fonder un comptoir à Malealea. Cet homme a dit vrai, Malealea est logée au cœur d’un des endroits les plus splendides du Lesotho, avec des paysages que l’on peut sans doute classer parmi les plus magnifiques parmi tous ceux que nous aurons la chance d’apercevoir au cours de notre existence.

Tintin au Congo !

Au Lodge, vous pourrez soit louer une petite hutte, soit camper ou encore passer la nuit au dortoir. Le soir, vous aurez l’occasion de vous réunir avec les autres randonneurs dans le grand réfectoire pour casser la croûte. Au menu, le plus souvent, une côte à l’os qui dépasse de l’assiette ou un morceau de poulet cuit au barbecue. Une chorale locale animée par des enfants vient chanter tous les soirs vers 18 heures et commencent ensuite à swinguer au son des instruments qu’ils ont confectionnés eux-mêmes. Vous pourrez ensuite vous détendre et partager vos impressions à propos de votre voyage au bar des voyageurs, unique en son genre et typique des endroits les plus reculés de la planète.

Mais Malealea est également l’endroit de replis stratégique idéal si vous souhaitez explorer les environs. Il vous offre, en effet, le choix entre une promenade dans le village, une randonnée dans les montagnes ou encore une balade à dos de poney Basotho (une sorte de croisement très robuste entre un cheval et un poney, idéal pour voyager dans les montagnes et les vallées. Si vous portez votre choix sur le village, vous aurez vraiment la sensation de vivre les aventures de Tintin au Congo : à l’école du village, vous pourrez aider les enfants à faire leurs exercices de calcul et de langue (anglais), vous verrez des femmes laver leur linge dans la rivière et découvrirez l’agriculture ainsi que l’artisanat local. La petite vie du village, si vous préférez.

Des poneys et des Bochimans

Des promenades à dos de poney, il en existe pour tous les goûts : un après-midi, une journée complète, ou bien même des balades de plusieurs jours (semaines). Nous avons opté pour un après-midi à cheval. Objectif : trouver d’anciennes peintures rupestres réalisées par les Bochimans. Vous avancez pendant une grosse heure à travers des décors sublimes jusqu’à une crevasse impressionnante, au fond de laquelle vous êtes contraints de descendre à pied pour pouvoir, une fois arrivés en bas, admirer des peintures séculaires remarquablement bien conservées, mettant en scène shamans, animaux et symboles étranges. Un guide ne sera pas de trop : premièrement, vous ne trouverez pas les rochers sans lui, et deuxièmement, il n’est jamais inintéressant de recevoir quelques indications à propos des dessins.

Rester plus d’une semaine à Malealea ne servira à rien, parce que vous auriez déjà vu tout ce qu’il y avait à voir. N’oubliez pas que la température peut tomber assez bas la nuit au Lesotho, même en été (lorsque c’est l’hiver pour nous, donc) et qu’il y tombe parfois de la neige en hiver. Idéal pour recharger vos batteries et continuer votre randonnée en Afrique en direction du Cap. Et si vous savez maintenant, en plus, que Malealea Lodge contribue énormément au développement de la région, vous n’aurez plus aucune raison valable de ne pas vous y rendre.

Herbert De Paepe

http://www.malealea.co.ls

Le Lesotho, en pratique

Pour y aller
Aucun bus ne pourra vous emmener à Malealea, le moyen le plus indiqué reste une voiture de location. Vous trouverez les itinéraires à partir des différents postes frontières sur le site Web du lodge. La seule et autre manière de vous y  rendre, si vous ne disposez pas de votre propre moyen de locomotion, est de partir de Bloemfontein en Afrique du Sud. Le personnel de Taffy's Backpackers sur place (taffys@global.co.za) est en mesure d’organiser le déplacement au Lesotho si suffisamment de personnes sont intéressées.

Argent de poche
L’unité monétaire du Lesotho est le maloti, qui vaut autant que le rand sud-africain. Le rand est accepté à Malealea mais cela ne fonctionne pas en sens inverse. Assurez-vous que vous avez écoulé tous vos malotis avant de quitter le Lesotho.

Où dormir ?
À Malealea, quatre possibilités, classées par ordre de croissant, en partant de bon marché à abordable, à un peu plus cher : Camper, dormir au dortoir, louer une petite hutte avec toilette commune et louer une chambre avec salle de bain. Quelques chambres sont même équipées d’une kitchenette.

Transport
Pas d’autre meilleur moyen de locomotion que le poney Basotho pour circuler dans les paysages de montagne accidentés et érodés du Lesotho. Aucune expérience requise : pour 10 malotis de l’heure, un gamin du village vous accompagnera. Mais un véhicule de location classique suffit également : les routes, construites aux normes africaines, ne sont pas en très mauvais état.

Santé
Le Lesotho se trouve à une altitude telle que le pays est à l’abris des anophèles (moustiques vecteurs de la malaria) : Vous ne devez donc pas vous attendre à être confrontés à beaucoup de problèmes sanitaires propres à l’Afrique. Et en cas de besoin, les hôpitaux d’Afrique du Sud, aux normes occidentales, ne sont pas loin.