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21/04/2022

Le réalisateur Fabrice du Welz nous parle de son nouveau thriller 'INEXORABLE'

Le Bruxellois Fabrice du Welz fait figure d'électron libre dans le paysage cinématographique belge. Depuis 2004 et son premier film Calvaire, il nous provoque avec des thrillers bizarres à la limite de l'horreur et de la perversion. Son nouveau long-métrage Inexorable ne fait pas exception à la règle.


«Enfant, les Ardennes me faisaient peur. C'est pour cette raison que je situe la majorité de mes films dans cette région»

GUIDO: Dans Inexorable, on suit un écrivain en mal d'inspiration dans un immense château dans les forêts ardennaises. Ça nous a immédiatement fait penser à The Shining et Misery de Stephen King…
Fabrice:
On peut faire beaucoup de comparaisons, peut-être plus qu'avec mes films précédents, car cette fois le scénario est d'une construction plus classique. Cela m'a permis d'approfondir mes personnages et de créer une tension. J'ai aussi tiré profit du lieu. Enfin, j'espère que ça fonctionne. On peut soupçonner toutes sortes d'influences, et elles sont souvent exactes, mais j'espère qu'Inexorable est, avant tout, mon propre film. C'est tout ce qui compte.

GUIDO: Absolument. Si quelqu'un d'autre avait filmé ce scénario, on aurait eu un film bien plus classique.
Fabrice:
Je suis content de te l'entendre dire. Pour moi, le cinéma doit être la voix d'un réalisateur. Un bon film est l'expression d'un artiste visuel. Cela me manque dans le monde du cinéma actuel. Regarde Netflix et Amazon: tout ce qu'on y voit se ressemble. Des produits industriels. Attention, je ne suis pas naïf, l'industrie du cinéma a toujours été une industrie, bien sûr, mais j'essaie de l'aborder différemment. À un certain moment de ma carrière, j'ai fait des films où il était presque impossible d'imposer ma propre vision. Je ne veux plus de ça. Je préfère réaliser un film moins cher où je peux faire ce que je veux.

Diabolique et hostile

GUIDO: Quand j'ai découvert avec un grand sourire la chorégraphie macabre de la jeune fille, si sinistre et inattendue, je me suis dit: c'est exactement ce que je veux voir dans un film de Fabrice du Welz.
Fabrice:
Ah, mais c'est super! Dans cette scène, que l'on ne va pas développer pour éviter les spoilers, je voulais dépeindre la rage totale du personnage. D'ailleurs, la jeune actrice a joué cette scène toute seule, sans aucune doublure.

GUIDO: Une autre scène qui m'a donné la chair de poule: on voit la façade d'un hôtel reculé, le soir, et une fête est en cours à l'intérieur. Je pensais vraiment qu'on allait y retrouver les danseurs bizarres du café de Calvaire!
Fabrice:
(rires) Bien vu! J'essaie toujours de créer des sortes de ponts entre mes films.

GUIDO: Comme beaucoup de vos autres films, Inexorable se déroule dans les Ardennes. Comment cela se fait-il?
Fabrice:
Enfant, j'ai passé des années en internat dans les Ardennes. J'ai été très impressionné par le paysage: mythique et poétique, mais en même temps diabolique et hostile. Aujourd'hui, je prends encore souvent le train pour m'y balader.

GUIDO: Et le paysage vous inspire pour imaginer de sombres histoires?
Fabrice :
Mes histoires sont toujours sombres. C'est dans ma nature, quel que soit le lieu. Mais le décorum de la région est très inspirant. Les Hautes Fagnes, on ne les appelle pas la Petite Sibérie pour rien. Il y a là un microclimat, avec des hivers rigoureux. Enfant, j'avais peur des gens qui vivaient là. Ils sont devenus des personnages pour moi. Les Ardennes ont quelque chose de mystérieux. C'est difficile à expliquer, mais on peut le ressentir dans mes films.

Video nasties

GUIDO: Travailler avec une star comme Benoît Poelvoorde, ce n'est pas trop difficile?
Fabrice:
Oh, mais il ne se comporte pas du tout comme une star. Au contraire! Travailler avec Benoît a été un pur plaisir. Je suis fou de ce gars, vraiment. Pour moi, il est l'un des plus grands acteurs que nous ayons et je ne peux qu'être reconnaissant qu'il veuille jouer dans mes films. Il est sans aucun doute l'acteur le plus exceptionnel avec lequel j'ai travaillé. De loin.

GUIDO: À partir de quel âge avez-vous ressenti une attirance pour les films de genre?
Fabrice:
Très tôt déjà. Quand j'étais en internat dans les Ardennes, on avait le Ciné-Club tous les jeudis. Ils nous ont montré toutes sortes de choses: des films de guerre avec John Wayne, des films avec Chuck Norris… Pour moi, c'était le point d'orgue de la semaine. Plus tard, à l'adolescence, j'allais au vidéoclub tous les week-ends. C'était l'époque des video nasties: des films d'horreur bon marché, super violents, qui ne sortaient qu'en vidéo. Ceux-là aussi m'ont beaucoup influencé. Ces films trashs ont stimulé mon imagination autant que la littérature de Lovecraft et Poe, que je n'ai découverte que plus tard.


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