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17/10/2007

Comment lancer son entreprise?

En tant que jeune diplômé, on pense souvent immédiatement à postuler, à se lancer sur le marché du travail et décrocher son premier emploi. Cependant, il existe une autre possibilité.

Une poignée de jeunes rêvent de lancer leur propre entreprise et ont assez de cran pour le faire directement après l'obtention de leur diplôme. GUIDO a donc rendu visite à trois jeunes entrepreneurs qui ont réussi à monter une entreprise florissante afin d'en savoir plus.

Trois jeunes entrepreneurs

Nom: JEAN-SÉBASTIEN GOSUIN

Etudes: gestion d'entreprise

Entreprise: SUSEIA

Secteur: marketing actif

Lieu: Bruxelles

Site Internet: www.suseia.com

Nombre d'employés: 5

 

Nom : CÉDRIC DUMONT

Etudes: droit

Entreprise: MATTER CLOTHING

Secteur: vêtements pour parachutistes

Lieu: Espagne

Site Internet: www.matterclothing.com

Nombre d'employés: 8

 

Nom: LAURENT QUITTRE

Etudes: commerciales

Entreprise: ISSOL

Secteur: panneaux solaires

Lieu: Verviers

Site Internet: www.issol.eu

Nombre d'employés: 10

GUIDO: Comment tout cela a-t-il commencé?

Jean-Sébastien: Dès mes études, l'entreprenariat a commencé à couler dans mes veines. Avec d'un côté, la création d'un kot-à-projet : le Kot Aventure à Namur, d'un autre, la présidence de l'Assemblée Générale des Etudiants qui organisait entre autres les grands bals (des Bleus, …) et qui était l'organe représentant auprès du recteur et enfin le scoutisme qui m'a appris à gérer des troupes. Ça m'a donc toujours attiré d'être coordinateur, de mener une équipe et de veiller à ce que des participants à un quelconque projet s'amusent bien. Après mes études en Sciences de Gestion (option gestion d'entreprise) et avant de monter mon entreprise, j'ai commencé mon parcours professionnel chez Unilever et chez Emakina (chef de projet pour les sites Internet). C'est là que j'ai acquis de l'expérience en communication et en marketing. La passion l'a ensuite emporté sur la raison: cela fait donc quatre ans que j'ai démissionné afin de créer Suseia .

Cédric: En 2000, j'étais déjà passionné par le parachutisme et j'ai commencé à imaginer des pantalons de surf. J'en ai vendu de plus en plus en Belgique et j'ai donc remarqué qu'il y avait quelque chose à développer. J'avais envie de créer une marque dans ce domaine car rien n'existait jusqu'à présent. Comme le surf dans les années 60, ce milieu est en train de grandir et de se créer une identité propre. Les personnes qui s'y retrouvent veulent se différencier des autres avec leurs propres vêtements, il y avait donc quelque chose à faire. En commençant par de simples pantalons, on développe aujourd'hui des combinaisons et d'autres choses. Mais ça reste très basique, ce n'est pas de la haute couture!

Laurent: A l'origine, je n'ai aucun rapport avec le photovoltaïque. J'ai travaillé durant quinze ans en banque, pendant sept ans en tant qu'employé. Ensuite, je me suis mis à mon propre compte en tant que consultant indépendant. Comme j'ai commencé à en avoir un peu marre de la routine, je me suis mis en tête de faire quelque chose par moi-même. Vu que le photovoltaïque se développait de manière très soutenue en Espagne ( ndlr : le pays où il vit la moitié du temps ) et qu'il ne se passait pas grand-chose en Belgique, je me suis lancé dans l'aventure. Quand j'ai présenté mon projet, un certain nombre de personnes ont été très réceptives à celui-ci. Je me suis fait aider par des organisations, je me suis entouré d'un autre investisseur qui avait une vraie expérience industrielle que je n'avais pas.

Se faire un trou

GUIDO: Quelles sont les traits de caractère à développer pour être un bon entrepreneur?

Jean-Sébastien: Selon moi, le trait principal doit être l'enthousiasme. Quand on monte une entreprise, on est confronté à beaucoup de freins, de difficultés. Si on n'est pas enthousiaste, et même un peu fou, le stress est trop grand et on a vite fait d'abandonner. Il faut aussi prendre du recul et avoir une vue sur le long terme.

Cédric: Il faut beaucoup d'instinct. L'idée d'une marque, c'est d'avoir un vrai concept. Il faut se demander pourquoi un T-shirt Matter Clothing se vendrait plus qu'un autre. C'est surtout parce que les gens s'identifient au concept en question, à l'image sous-jacente au vêtement. En gros, la plus-value de tes vêtements est donnée par l'image du sport qu'il y a derrière.

GUIDO: Faut-il trouver une niche sur le marché avant de lancer son entreprise?

Jean-Sébastien: Dans mon cas, j'ai vraiment trouvé une niche sur le marché: le fait de créer mes propres concepts. Il y a en effet peu d'acteurs en Belgique qui osent créer leurs propres concepts, comme le Stepstone First Job Challenge ou le Francorchamps Professional Day . Si je n'avais pas eu le sentiment que je pouvais réussir dans cette niche du marketing actif, j'aurais eu du mal à créer mon entreprise. Je connais également d'autres entrepreneurs qui ne partent pas d'une idée, mais de leurs capacités, et qui s'associent ou rachètent une entreprise qui a déjà eu l'idée. Tout est donc possible.

Cédric: Oui et non, beaucoup d'exemples montrent des entrepreneurs qui ont crée un marché qui n'existait pas, mais dans la plupart des cas, un bon plan financier est nécessaire.

Laurent: Dans mon cas, il y avait vraiment une opportunité à prendre, avec un secteur qui n'était pas du tout connu en Belgique. Maintenant, c'est un peu différent évidemment, mais il y a deux-trois ans, on n'entendait pas parler du photovoltaïque. Tout le monde croyait que ça ne fonctionnerait pas en Belgique, du fait du manque de soleil de notre pays.

GUIDO: Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés lors du lancement de l'entreprise?

Jean-Sébastien: En soi, je ne pense pas qu'il n'y ait eu d'embûche ou de grands pièges. Il y a surtout eu la difficulté avec un associé que j'ai eu après m'être lancé tout seul. Je dois avouer que ce fut un moment difficile de me séparer d'un associé. Au niveau commercial, il est important aussi de ne jamais se décourager ou de se réjouir trop vite. Sinon, si on est prudent et que l'on fait bien attention, il n'est pas si difficile de surmonter les embûches.

Cédric: Parfois, on tombe sur des gens valables, mais il y a également des personnes peu scrupuleuses. Après moins d'un an, j'avais déjà seize salariés. Comme je devais voyager régulièrement afin de promouvoir ma marque, je n'étais pas souvent dans mon atelier ni dans mon stock. Je n'avais pas un énorme contrôle sur mes employés. Au début, je me suis donc fait voler énormément d'argent. J'ai alors licencié tout le monde! Je suis donc alors reparti de presque zéro. J'ai discuté de ce genre de choses avec des gens qui ont monté leur propre société et souvent, ils ont eu les mêmes expériences malheureuses. C'est donc lié à tout début d'entreprise, il faut veiller à bien s'entourer. Ce sont les gens qui font la société.

Laurent: Notre première embûche a clairement été l'approvisionnement en matières premières. Il y a une telle demande au niveau mondial de silicium qu'il faut se lever tôt avant d'obtenir une telle fourniture. J'ai également rencontré certains partenaires avec lesquels je ne me suis pas très bien entendu parce qu'ils avaient des objectifs qui ne pouvaient pas être compatibles avec tout le monde. C'est pour ça que je dirais qu'une des choses essentielles est de bien s'entourer et de trouver les bons partenaires. Enfin, créer un réseau commercial et obtenir une crédibilité sur le marché est aussi très important.

Go for it!

GUIDO: Un indépendant travaille-t-il vraiment sept jours sur sept? Jean-Sébastien: C'est clair qu'un indépendant a des horaires très lourds. Cependant, en ce qui me concerne, cela s'améliore, j'essaie de faire des efforts. Au début, je travaillais pratiquement six jours sur sept. Vu que certaines pressions sont permanentes, dans le fond, je suis occupé pratiquement 24 heures sur 24, en pensées en tout cas, par mon activité. Cependant, je pense qu'il a moyen de s'organiser pour avoir une vie privée, un minimum de loisirs en dehors du travail.

Cédric: Quand on sort du travail, on travaille encore, il n'y plus vraiment de limites entre la vie privée et la vie professionnelle. Il faut énormément de discipline pour arriver à faire la part des choses. Personnellement, je pense que j'y arrive petit à petit.

Laurent: Il faut essayer de mettre des barrières parce que je dois m'occuper de ma famille. Boulotter, il faut boulotter, c'est certain, mais il faut essayer de pouvoir intégrer au maximum sa vie professionnelle et sa vie privée. C'est clair qu'il y a des jours où je travaille jusqu'à deux heures du matin, mais il y a en a d'autres où j'aurai l'occasion de partir à 16 heures, tout est une question d'organisation.

GUIDO: Comment avez-vous appris à gérer votre personnel?

Jean-Sébastien: J'ai vraiment pu créer par moi-même mon environnement de travail, mon équipe. J'ai commencé tout seul. Mais, étant donné que je ne suis pas un solitaire dans l'âme, une équipe est rapidement venue me compléter parce que je ne suis aussi pas compétent dans tout ce que je dois faire au niveau du travail, comme la communication, la production, … Je pense avoir réussi à enthousiasmer autour de moi une équipe exceptionnelle.

Cédric: Avec des gens motivés, cela se passe toujours bien. Dans le cas contraire, c'est un vrai cauchemar! Aujourd'hui, j'essaie de me limiter au strict minimum; je préfère une petite entreprise rentable avec peu de personnel que le contraire qui devient vite ingérable.

Laurent: J'essaie de voir cela d'un côté plus éthique; j'emploie par exemple deux personnes handicapées, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Le côté éthique de mon entreprise est quelque chose de très important pour moi. Avec mes employés, je garde un contact, même à distance, quand je suis en Espagne, grâce aux télécommunications. Quand quelqu'un me téléphone, il leur est impossible de savoir si je suis en Espagne ou en Belgique.

GUIDO: Quels conseils donneriez-vous aux étudiants désireux de lancer leur propre entreprise?

Jean-Sébastien: Personnellement, je pense que monter son entreprise à 22 ans est un peu trop tôt. Il faut ce que je me permets d'appeler une période d'incubation. Moi-même, j'ai eu la chance de faire du sponsoring et de la communication au sein de mon kot-à-projet . Les expériences que j'ai eues entre mes 20 ans et mes 28 ans ont été nécessaires pour ensuite créer mon entreprise. Dans l'absolu, cette période d'incubation est très importante. Il n'y a pas de durée en temps définie, on se lance quand on se sent prêt, mais je pense qu'il est très important de développer des activités annexes lors de ses études afin de collecter un maximum d'informations et d'expériences qui serviront plus tard lors de la création de l'entreprise.

Cédric: Il faut faire preuve de beaucoup de persévérance, il faut y croire et avoir une réelle vision globale de ce que l'on veut faire. Quoi qu'on fasse, il faut s'accrocher, même lorsque l'on passe par des moments de doute. Il faut aussi avoir un brin de chance et rencontrer les bonnes personnes au bon moment . 

Laurent: En premier lieu, je dirais qu'il ne faut jamais perdre espoir, quoiqu'il arrive. Il faut aussi ne pas avoir peur. Des opportunités, il y en a beaucoup et malheureusement, à l'école, on n'est pas formé pour prendre des opportunités. Quand on sort de l'université, c'est clair qu'il est plus facile d'aller travailler pour une grande entreprise que de se lancer dans cette aventure. On a en effet plus tendance à chercher la facilité, comme travailler au Luxembourg ou dans des grandes sociétés. Cependant, je pense quand même que c'est bon de travailler pour un patron avant de se lancer.

(SD)

Quel chef d'entreprise es-tu?

La Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) a récemment lancé une campagne afin de stimuler les jeunes à lancer leur propre entreprise. A cet effet, un site Internet ( www.ta-propre-entreprise.be ) rassemble des pistes et des témoignages. Si tu surfes sur ce site, tu auras peut-être l'occasion de gagner un voyage pour New York et, via le test en ligne, tu découvriras quel genre de chef d'entreprise tu es.

Le test est basé sur l'album d'Astérix, Obélix et compagnie , dans lequel la relève vient d'arriver au camp retranché de Babaorum . Le nouveau centurion harangue ses troupes: il s'agit de restaurer l'autorité bafouée de Rome et de raser le village gaulois! C'est le début d'une aventure où se croiseront l'ambitieux centurion , Jules César , Abraracourcix le chef gaulois et Saugrenus , ingénieux conseiller de César. Quatre personnages qui incarnent quatre modèles de leadership.

Nous avons donc demandé à nos trois chefs d'entreprise de réaliser ce petit test.

Jean-Sébastien Gosuin de Suseia semble être du type Jules César. «Je me retrouve beaucoup dans les résultats du test bien que certaines nuances soient à développer et que tout n'est pas toujours parfait! Je pense en effet avoir une grande qualité d'écoute et être le levier créatif de la boîte. La 'loi du bébé' est la partie la plus exacte des résultats du test. Bien que j'aie eu auparavant quelques difficultés pour déléguer, je suis maintenant devenu un leader qui aime donner des responsabilités de A à Z à mes collaborateurs.»

Cédric Dumont de Matter Clothing est selon le test un centurion autoritaire: Quand le chef parle, les collaborateurs écoutent et ils exécutent ensuite. Homme de décision, mais pas de dialogue, le centurion ne se pose pas beaucoup de questions, et il en pose encore moins à ses collaborateurs. «Même je ne suis pas d'accord sur tout, je dois quand même reconnaître que cela me correspond dans l'ensemble».

Tout comme Cédric Dumont, Laurent Quittre de Issol est également du type du centurion. Autre caractéristique de ce chef d'entreprise: si il est très clair sur les objectifs (raser le village gaulois pour restaurer le prestige de l'empire) il est d'autre part directif sur la manière d'y arriver (l'ordre de bataille).

Quel chef d'entreprise es-tu?

Fais le test sur www.ta-propre-entreprise.be


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