Fabian Le Castel, le Hurlu multi-voix: «Michaël Gregorio et Véronic DiCaire, ce sont des parasites!»
Dans la masse des humoristes et imitateurs qui tentent de percer, certains réussissent de manière fulgurante. C’est le cas de Fabian Le Castel, une des recrues du prolixe Kings of Comedy, un vivier de talents qui a déjà révélé Alex Vizorek, Walter ou Dan Gagnon. Rencontre avec ce jeune Mouscronnois pétri de talent.
Connaissez-vous Fabian Le Castel? Si ce n’est pas le cas, cela ne devrait plus tarder. À seulement 26 ans, l’humoriste-imitateur grimpe les échelons à une vitesse supersonique. Alors qu'il arpentait encore les petits festivals de jeunes talents il y a trois ans encore, on le retrouve aujourd’hui en radio, à la télé ou à l’affiche de gros spectacles, tels que La Revue 2013, où il a remplacé Richard Ruben. Un succès qu’il doit au travail, à la chance, et à un… incroyable talent.
Des débuts tardifs mais remarqués
S’il déclare que sa première imitation fut celle du pleur de bébé lors de sa naissance (prestation selon lui applaudie par toute la salle!), c’est vers 12-13 ans que Fabian De Vriendt (son vrai patronyme; Le Castel étant la version francisée du nom de sa mère Vandecasteele) commence à se rendre compte de son don.
Débutant par les sempiternelles imitations de ses profs, il intègre également la chorale de son école où il ne peut se retenir de prendre la voix de l’artiste interprété. Mais ses vrais débuts arriveront sur le tard. Son premier concours? Il le passera à l’âge de 21 ans. Une première prestation qui ne passe pas inaperçue puisqu’il y est primé. S’ensuivront d’autres succès, notamment quatre récompenses lors du festival des imitateurs de Tournai et l’obtention, à 23 ans, du Luron d’Or.
Des reconnaissances qui font de lui la nouvelle star de la région mouscronnoise, la presse locale lui consacrant un article dès qu’il a une actualité professionnelle. Deux autres trophées sont également à noter: un dans le Nord de la France, un autre dans le Sud, près de Toulouse. Un vrai plébiscite, puisqu’il remporte des prix venant aussi bien de jurys professionnels que de la presse ou du public. Pourtant, la meilleure récompense reste pour lui l'admiration que lui porte son public. D’autant plus que Fabian l’affirme avec fierté: «Ce que je fais, c’est du populaire, dans le bon sens du terme. Il n’y a rien de plus populaire que l’imitation.»
Un enchaînement idéal
Depuis lors, l’humoriste-imitateur enchaîne les opportunités. «Ces festivals m’ont permis de faire les premières parties d’humoristes confirmés tels que Tex, Elliot ou encore Gustave Parking. Cela me donnait 10-15 minutes de prestation, mais je ne croyais pas pouvoir en faire mon métier. C’était mon rêve, mais j’avais un manque de confiance en moi dans ce domaine,» explique Fabian. Mais son entrée au Kings of Comedy, rendue possible grâce à une vidéo envoyée pour s’inscrire à… des cours de stand-up, l’a projeté sur le devant de la scène. Fabian s’essaye durant un an sur des courtes prestations lors des Kings of Comedy Show, à Ixelles. Une période concluante ponctuée par un contrat garantissant la mise en place de son propre spectacle. Une chose incroyable pour celui qui n’a pour objectif que de pouvoir vivre de sa passion.
Son show sera en tout cas assurément personnel: ses actuels "collègues de l’imitation", il ne les écoute jamais! «J’essaie de ne pas écouter Michaël Gregorio ou Véronic DiCaire. Ce sont des parasites pour moi… Mais pas pour la société hein!,» s'amuse-t-il. Il continue: «En fait, je risque plus d’être déçu en me disant que telle chose a déjà été faite, que je devrais donc éviter de le refaire. Mais attention, j’écoute avec plaisir du Thierry Le Luron, qui est à la base du vrai spectacle d’imitation. Depuis tout petit, je suis aussi fan de Laurent Gerra. C’est sans doute cette passion qui m’a poussé vers cet art.»
Un véritable touche-à-tout
Non content d’être reconnu comme une nouvelle valeur sûre du Kings Of Comedy, Fabian souhaite varier ses activités. C’est ainsi qu’on le retrouve en radio, sur Vivacité, aux côté de Jérôme de Warzée, dans sa capsule Un cactus dans le waterzooi. Une collaboration entre les deux hommes qui marche du tonnerre! «J’ai toujours voulu travailler avec Jérôme,» avance Fabian. «Il a déjà collaboré avec André Lamy et Angélique Leleux (une imitatrice, également à l’affiche de La Revue 2013). Il aime coopérer avec des imitateurs. Je l’ai contacté, il a déclaré aimer ce que je fais et c’est parti ainsi.» Des apparitions qui se font de plus en plus régulières. Jusqu’à la création d’une propre séquence? Possible. Un pilote devrait être enregistré. A charge de la RTBF d’accepter ou non la proposition.
Mais notre ami ne s’arrête pas là et s'essaie au petit écran. Notamment via La France a un incroyable talent. Un passage remarqué: il y aura reçu les louanges du jury (composé de Gilbert Rozon, Dave et Sophie Edelstein) et sera sélectionné parmi les trente demi-finalistes. Mais la suite de son parcours au sein de cette émission sera avortée. La faute à un changement de date par rapport à ce qui était prévu initialement. Du coup, la demi-finale coïncidait… avec une de ses représentations à La Revue. Impossible donc de se rendre à Paris pour tenter d’accrocher la finale. Une situation cocasse que Fabian a pris avec philosophie. «Ce n’est pas une déception, car j’ai dû décliner l’invitation pour du travail! Je ne vais pas me plaindre quand même!,» plaisante-t-il.
Quid d’une autre émission pour continuer à se faire connaître chez nos voisins d’outre-Quiévrain? Beaucoup d’entre nous pensons évidemment à l’émission de France 2, On ne demande qu’à en rire, qui a lancé la carrière d’humoristes tels que Jérémy Ferrari ou Arnaud Tsamère. La réaction de Fabian est catégorique: «Non, ça ne m’attire pas du tout, car je suis presque sûr que je m’y planterais. Je ne suis pas un humoriste pur et dur… De plus, le producteur du plus grand imitateur et performeur vocal (Michaël Grégorio), c’est Laurent Ruquier,» conclut-il.
Plein de projets en tête!
Outre les planches, dont La Revue qui vient de se terminer après deux mois de représentations, Fabian aimerait continuer la radio, tout en faisant connaître un projet qui lui tient à cœur: un quatuor international d’imitateurs. Sous le nom de projet 4 pays, 4 imitateurs, 400 voix, il preste en compagnie du Suisse Yann Lambiel, du Français Laurent Chandemerle et du Québécois Steve Diamond. Un groupe qui se produira bientôt chez nous: lors du Festival du Rire de Rochefort le 4 mai, et à Bruxelles quelques jours plus tard. On pourrait également le retrouver, dans le cadre de ce spectacle à quatre, sur le plateau des Années Bonheur de Patrick Sébastien. Mais qu'on se rassure: son rêve ne bougera, quoi qu’il en soit, pas d’un iota: vivre de sa passion, remplir les salles et continuer à faire plaisir et à se faire plaisir…
Plus d'infos sur www.kingsofcomedy.be