Kjeld Fort: «Les entreprises doivent satisfaire nos envies professionnelles»
«Ma génération a des envies professionnelles qu'il est difficile de satisfaire. C'est le défi des entreprises de satisfaire ce besoin.» Kjeld Fort travaille depuis trois ans en tant que consultant pour le cabinet d'audit BDO. Il y avait déjà signé un contrat alors qu'il n'avait pas encore décroché son master de management public à l'UGent.
Avec ‘Youth Talent in Action’, la FEB vise une meilleure harmonisation des jeunes, de l'enseignement et de la vie d'entreprise, afin d'améliorer les chances d'emploi des jeunes. Pour Fort, cette harmonisation n'était déjà pas un problème.
Fort: Mon premier contact avec BDO s'est fait de manière traditionnelle, lors d'un salon de l'emploi. Je connaissais le nom BDO. En Belgique, il y a 9 antennes employant 600 employés, dans le monde 60.000 employés dans 150 pays. Cela montre la hauteur de l'ambition. Les attentes des employés ne sont pas à sous-estimer. À ceci s'ajoute la culture de BDO: la valeur humaine est très importante. C'est un cliché, mais nous ne sommes pas un numéro ici. C'est très important pour moi, d'être considéré comme une personne. Ici, on reçoit tous sa chance. Une chance que tu peux saisir, des défis que tu peux entreprendre. C'est très central dans la philosophie de l'entreprise. Quand j'ai entendu cela - une entreprise ambitieuse, avec des valeurs humaines - mon choix a été vite fait. Jusqu'à présent, je suis convaincu d'avoir fait le bon choix. La réalité de cette entreprise a dépassé mes attentes.
GUIDO: Comment s'est déroulée l'intégration dans l'entreprise?
Fort: Dès le jour 1, il y avait de l'implication. Dès le début, il y avait des réunions d'équipes, on pouvait faire des présentations, répondre à des offres. Et très rapidement, j'ai acquis une certaine responsabilité. Je suis ici depuis trois ans maintenant et ces responsabilités et opportunités n'ont cessé de croître. Ici, on peut dès le départ, en tant que jeune employé, prendre ses responsabilités. Je tiens à mettre l'accent là-dessus, c'est une histoire de pouvoir et savoir, et non de devoir. Moi-même, je veux prendre ces responsabilités, je vois cela comme une façon de saisir ma chance. D'un autre côté, si on parle de responsabilités et de chances, il faut savoir alors que ta journée de travail commence souvent très tôt et finit tard. Mais ce n'est pas un problème, chez BDO, on appelle ça 'l'extra mile pour le client'.
GUIDO: De cette façon, les entreprises peuvent motiver les jeunes?
Fort: Selon moi, il faut donner aux jeunes de l'oxygène en suffisance, afin de grandir personnellement et intellectuellement. Il faut exploiter au maximum son capital humain. Au plus, au mieux. Chez BDO, il y a une croissance personnelle dans le job, mais on investit également en toi. Cela commence dès le début des semaines de formation. L'année prochaine, je commence une formation en management financier. C'est apprécié. Autre chose de très important: j'ai toujours joué au football. Quand j'ai commencé chez BDO, je jouais à Coxyde, en troisième division. Ce que je veux démontrer, c'est qu'il est possible de trouver un bon équilibre entre le travail et la vie privée avec un bon planning. Oui, nous travaillons beaucoup, mais au final j'ai encore le temps d'aller jouer au football de trois à quatre fois par semaine.
GUIDO: Es-tu satisfait de ton choix d'études? Étais-tu suffisamment préparé au marché de l'emploi?
Fort: Oui. Quand tu fais des études supérieures, ta capacité d'apprentissage est suffisante pour interpréter des textes correctement, pour traiter une certaine quantité de matière. Surtout en management public, les compétences communicatives et pour travailler ensemble sont bien développées. En apprenant tout cela à l'université, tu t'adaptes plus rapidement dans un environnement professionnel. Tu n'as pas peur de parler devant un groupe, tu n'as pas peur d'entamer poliment des discussions avec ton supérieur ou un client.
GUIDO: Tu parles d'envie professionnelle chez les jeunes, du besoin d'oxygène, que tu retrouves dans cette entreprise. Ça se passe de la même manière pour tes camarades d'études, ont-ils les mêmes souhaits et sont-ils aussi heureux?
Fort: Dans mon cercle d'amis, ces envies professionnelles sont partout. C'est une caractéristique de la génération actuelle: on veut aller de l'avant. Ce qu'on remarque, c'est que les entreprises font face à cela de différentes façons. Selon moi, BDO a le bon comportement. D'autres entreprises optent pour une solution différente et cela provoque souvent de la frustration chez les jeunes. Parce qu'ils n'ont pas l'espace, l'oxygène nécessaire. On le remarque quand ils changent d'emploi.
GUIDO: Et parmi les amis de ton équipe de football? Là, la diversité est plus grande, aussi bien niveau de l'orientation que du niveau d'études.
Fort: J'y vois la même tendance. Ce sont tous des personnes ambitieuses, motivées. Des gens dans un autre secteur, des indépendants, des personnes avec une formation technique. Ces personnes travaillent aussi de tôt le matin à tard le soir et viennent ensuite à l'entraînement. Je pense que c'est une caractéristique de la génération. J'ai un cercle d'amis très ambitieux, qui veulent toujours plus, recherchent des défis et des opportunités, n'ont pas peur de sortir de leur zone de confort. Au contraire, ils voient cela comme un pas en avant, comme un processus de croissance.
GUIDO: Une dernière question pas très originale: que conseillerais-tu aux jeunes qui ont presque fini leurs études?
Fort: Les entreprises et les jeunes doivent entrer en contact l'un avec l'autre aussi tôt que possible, afin que les étudiants sachent aussi vite que possible comment vivent les entreprises. S'ils le savent, ils peuvent se former dans cette direction. Cela se passe encore trop tardivement. Les stages, par exemple, se déroulent souvent en dernière année. Le lien entre le marché de l'emploi, les jeunes et l'enseignement doit avoir lieu plus tôt. Également via des cours pratiques. C'est la clé pour motiver les jeunes. De leur côté, les jeunes doivent se montrer suffisamment enthousiastes et ambitieux, et prendre des initiatives.
La chasse aux talents a ses avantages
Sur le marché belge, encore beaucoup de jeunes éprouvent des difficultés. C'est pour ceux-ci que ‘Young Talent in Action’ (YTIA) a été imaginé en premier lieu. Il y a toutefois aussi de plus en plus d'entreprises et de secteurs qui ont difficile à engager les jeunes. Des jeunes avec la bonne formation et la bonne attitude tirent ici leur avantage. Les entreprises les recherchent activement et les adaptent ensuite à leur organisation. Tout comme BDO (prestataire de services d'affaires comme la consultance, conseil fiscal, expertise comptable). Ils vont bientôt commencer le programme ‘Youngster’, qui permet aux jeunes des différentes agences d'entamer un dialogue avec les patrons sur base régulière. La direction de l'entreprise entend ainsi avoir une meilleure vue sur les aspirations des jeunes. Chaque année, quelques dizaines de jeunes diplômes commencent leur carrière chez BDO. BDO est un des partenaires du programme YTIA de la FEB.