UP-RECYCLE: Une mine d'or de matériaux pour les amateurs de récup
Parfois, les étudiants n'attendent pas la fin de leurs études pour se lancer dans l'entrepreneuriat. La preuve dans cette nouvelle rubrique qui met en lumière les futurs décideurs de demain. Dans ce numéro, focus sur Joakim Brison (21 ans) qui a développé l'ingénieux concept de Up-Recycle, une marketplace pour les déchets valorisables afin de favoriser l'upcycling.
L'idée?
Joakim: «Je pratique l’art de la récup depuis tout petit. J’ai commencé avec ma grand-mère et ma maman, en faisant des petits bricolages avec des matériaux de récupération, comme des petits bonshommes en bouchons de liège ou des porte-monnaie en briques de lait. Petit à petit, j’ai découvert une vraie passion pour la pratique et me suis mis en tête de fabriquer du mobilier et des éléments de décoration. Malheureusement, plus on souhaite récupérer et moins on trouve les matériaux dont on a besoin. Par chance, en allant travailler dans un magasin de bricolage en tant qu’étudiant, j’ai découvert qu’il y avait pas mal de matériaux qui pouvaient être récupérés et transformés. Par après, quand j’ai commencé mes études de conseiller en développement durable, j’ai compris qu’il était temps de faire quelque chose pour éviter le gaspillage des ressources. C’est alors que j’ai réfléchi à un moyen de proposer les matériaux à des personnes capables d’en faire quelque chose d’incroyable.»
Le concept?
Joakim: «Up-Recycle est un projet de plateforme web dédié à la pratique de l’upcycling. Il s’agit d’une marketplace pour les déchets industriels valorisables. Le but de ce projet est de localiser les gisements de matériaux à récupérer, pour que les passionnés de récup puissent trouver les matériaux dont ils ont besoin, sans devoir chercher en vain. Il s’agit d’une plateforme en ligne permettant à différents vendeurs de vendre ou de proposer gratuitement leurs matériaux. Une place de marché virtuelle en somme. Sur cette place de marché, les vendeurs (entreprises et particuliers) pourront mettre en vente, ou à disposition gratuitement, leurs déchets valorisables.»
Entrepreneur dans l'âme?
Joakim: «Je ne pensais pas que c’était possible. J’ai découvert l’entrepreneuriat pendant mes études grâce au Young Enterprise Project (YEP). Il s’agit d’un concours de projets d’entreprises fictives (qui peuvent devenir réelles) destiné aux étudiants. C’est notamment grâce à cette expérience que j’ai eu envie de lancer mon projet.»
Facile à combiner avec les études?
Joakim: «Combiner mon projet avec les études n’est pas du tout difficile. En fait, il s’agit d’un sujet qui me passionne et donc je suis plus enclin à trouver du temps pour y travailler. Étant donné que la thématique de mon projet rentre pleinement dans les objectifs de développement durable, et donc de mon bachelier, j’ai pu croiser les idées et les infos vues au cours pendant la réflexion de mon projet. En troisième année, j’ai pu effectuer mon stage dans mon propre projet d’entreprise. C’était une expérience incroyable. J’ai vraiment appris beaucoup de choses.»
Des soutiens?
Joakim: «Mes profs ont été les premiers à me soutenir et à m’aider dans ce début d’aventure. Comprenant qu’il y avait un intérêt au projet, ils m’ont guidé vers le Linkube (incubateur étudiant namurois) dans le but de faire mûrir l’idée et de concrétiser ce projet. En rentrant dans l’incubateur, j’ai également profité de son carnet d’adresses. En effet, ils m’ont rapidement mis en contact avec des personnes capables de m’aider dans le développement de mon projet. Entrer au Linkube, c’est aussi être invité à des évènements qui permettent de développer son réseau et de communiquer autour de son projet. De très bonnes occasions de se faire connaître!»
Des difficultés?
Joakim: «Il y a toujours des difficultés, mais les premières que j’ai rencontrées venaient de moi. Eh oui, étant donné que je n’ai aucune notion en matière de code, il m’était difficile de créer ladite plateforme. Prendre des décisions importantes est également quelque chose de difficile. On craint de se tromper, de mal faire et finalement, on ne prend aucune décision. En plus de cela, je ne suis pas forcément une personne très organisée, je vous laisse donc un peu imaginer comment j’ai réussi à enchainer les rendez-vous. Pour résumé, je peux dire que c’était 'folklorique'. Heureusement pour moi, j’ai pu, et je peux encore, compter sur l’aide de mon incubateur pour m’aider dans cette tâche! Je dirais que le plus important est de garder un rythme et de s’y tenir. Et aussi bien s’entourer et parler de ses difficultés.»
Et après?
Joakim: «Je me vois évidemment à le tête d’Up-Recycle et en train de réfléchir à d’autres idées pour compléter l’offre de la plateforme. J’ai pour ambition de pouvoir créer tout un univers autour du thème de l’upcycling et de la récup. L’idéal serait de pouvoir vivre de ce projet et de composer une équipe de passionnés. Il y a encore beaucoup de travail pour en arriver là, mais je compte bien y parvenir!»
Comme beaucoup d'autres, Joakim a reçu l'aide de la Fondation pour les Générations Futures via leur bourse de prototypage de 3000 euros.