Le cri du peuple 3: Les heures sanglantes
Il reste encore un volume pour terminer l’épopée de la Commune mais on sent déjà qu’au décompte final il y en aura un de trop. Difficile pourtant de pas entrer corps et âme dans l’histoire terrible d’un Paris martyr. Les personnages continuent à se déployer, l’étau se resserre sur les communards, bientôt crucifiés par les Versaillais d’Adolphe Thiers, futur premier Président de la IIIème République Française. Le grand mérite de Tardi & Vautrin est de faire remonter à la surface une part d’histoire trop vite enfouie ou résumée en quelques lignes dans les manuels scolaires.
Le choix du noir et blanc est magistral et le récit, traversé de personnages misérables est digne d’un Victor Hugo. Mais il faut bien le dire, cela se traîne un peu confusément dans un entrelacs d’histoires et de destins individuels sans que les enjeux idéologiques de la Commune ne se révèlent vraiment. Restent des bribes de toute beauté, comme cette exécution devant le célèbre Mur des Fusillés ou l’incendie des Tuileries: «ce sinistre palais d’où est tant de fois parti l’ordre de massacrer le peuple».
Le cri du peuple, T3: Les heures sanglantes par Tardi & Vautrin chez Casterman, 78 pp., septembre 2003, www.casterman.com. Prix: 18 €