Alcante: "Cette aventure commence avec curiosité, envie et angoisse"
Pandora Box, c’est une idée comme on aimerait en voir plus souvent dans la bande dessinée. La base est constituée de 7 tomes, reprenant chacun 1 péché capital, la mise à jour d’un mythe grec, le tout saupoudré d’une nouvelle technologie. Viendra enfin cette fameuse boîte de pandore, encore bien mystérieuse.
Les deux premiers tomes viennent de sortir, et l'on peut dire que l'essai est transformé. Espérons que ce jeune scénariste arrivera à garder son originalité, mais c’est en tout cas un début des plus prometteurs. Petite rencontre avec Alcante pour s’en persuader.
GUIDO: Commencer dans le monde de la BD avec une nouvelle série, fer de lance de la nouvelle collection Empreintes de chez Dupuis, ça ne fait pas peur pour un début ?
Alcante : Ca fait surtout très plaisir. J’ai eu tout d’abord quelques petits scénarios chez Spirou mais effectivement, et je suis le premier surpris, commencer avec 8 albums en un an chez Dupuis, je ne l’aurais jamais cru possible. Mais voilà, ça s’est passé comme ça. C’est vrai que ça fait un peu peur, mais c’est surtout beaucoup de boulot; les journées sont bien remplies maintenant car je ne fais pas ça à temps plein. Les deux premiers albums viennent de sortir, six doivent encore sortir, il faut écrire tous les scénarios, recevoir toutes les planches des dessinateurs, coordonner, contacter l’éditeur, … C’est beaucoup de boulot mais je suis très loin de m’en plaindre. C’est une aventure qui commence avec curiosité, envie et un peu d’angoisse…
GUIDO: Ca n’a pas été trop dur d'en arriver là?
Alcante : Tout remonte à 1995 lorsque j’ai participé à un concours chez Spirou car j’aimais créer de petites histoires, notamment de jeu de rôle. Il y avait un concours de scénario. J'ai participé, et boum, j'ai gagné! J'ai même reçu comme prix les 40 albums de Spirou. Ensuite, j’ai été pris par la vie active, je ne me suis plus du tout impliqué du point de vue du scénario. Il y a 5 ans, je me suis dit que comme je n'arrêtais pas d'y penser, il serait temps que je refasse quelque chose dans le domaine. Je me suis donc forcé à réécrire régulièrement des scénarios, j’ai lu des livres sur l’écriture de scénarios, je m’y suis mis sérieusement, j’ai fait un dossier avec des histoires courtes, qui a été accepté par Spirou. Au bout d’un moment, on m’a demandé de faire autre chose que des histoires courtes. Comme j’étais justement en train de développer le projet Pandora Box, je leur en ai parlé. En 2002, je signais le contrat...
GUIDO: Tout ça pour que la série se termine en un an…
Alcante : A l’origine, je ne pensais pas du tout que ça allait être dessiné par plusieurs dessinateurs mais ça permet aussi d’aller plus vite. Au lieu d’avoir un album par an, on a les huit en une seule année. Ca me permettait aussi de rencontrer plusieurs dessinateurs. On leur a présenté le dossier et tous l’ont trouvé intéressant. Et, ce qui est marrant, c’est qu’on a proposé tous les scénarios et chaque dessinateur a choisi un différent, ce qui laisse aussi espérer que chaque scénario soit d’un bon niveau.
GUIDO: Comment vous est venue l’inspiration?
Alcante : La base de la série, c’est vraiment la mythologie grecque. J’ai commencé à rédiger des histoires courtes et de fil en aiguille, je me suis dit pourquoi ne pas adapter des mythes grecs au monde d’aujourd’hui. Un jour, j’avais découvert l’interview d’un psychologue qui disait que «le clonage humain, c’est le comble du narcissisme». Ça a fait tilt! J’ai écrit une histoire sur le clonage adaptant le mythe de Narcisse. C’est ainsi qu’est réellement né le projet Pandora Box.
GUIDO: Une petite info exclusive sur la fin?
Alcante : Pour la fin de la série, on va boucler la boucle, on va retrouver 20 ans plus tard le bébé clone du premier album qui a grandi. Dans mon esprit, c’est un peu l’incarnation des effets pervers de la technologie. Comme le dernier tome s’appelle L’espérance, je voulais montrer comment même un bébé clone peut apporter quelque chose de positif à l’humanité. Et la dernière scène aura des similitudes, mais tout en étant totalement différente, à la toute première scène. ( rires)
(SM)