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25/10/2005

Interview de Christophe Blain

Fleuron de la nouvelle bande dessinée, Christophe Blain nous dévoile la suite des aventures d’Isaac le Pirate. Après bien des péripéties, Isaac en a fini avec la mer mais n’en a pas pour autant fini avec les ennuis. Retrouvera-t-il cependant sa dulcinée?

Dans un style toujours aussi simple que puissant, Blain impressionne toujours autant et, quoiqu’il s’en cache un peu, confirme être un des grands auteurs de l’excellente collection Poisson Pilote.

GUIDO: Comment êtes-vous arrivé dans le monde de la bande dessinée ?
Christophe Blain : Un peu par hasard … Je cherchais un atelier d’illustrateur pour travailler et je suis tombé sur l’atelier où travaillaient déjà David B. (L'ascension du Haut Mal, Hiram Lowatt et Placido ) et Lewis Trondheim (Donjon, Lapinot,…). Et ce sont eux qui m’ont redonné goût à la bande dessinée, goût que j’avais perdu vers l’âge de 16 ans.

GUIDO: Pour quelle raison votre intérêt pour la bande dessinée s’était-il endormi?
Christophe Blain : J’ai lu le Spirou jusque l’âge de 12 ans mais ma culture BD remonte surtout vers le Pilote des années 60-70. Bien sûr, c’est une époque que je n’ai pas connue réellement mais plutôt rétrospectivement. J’étais plus fan de la période Tintin que de la bande dessinée contemporaine. Je suis passé totalement à côté des années 80-90, je pense qu’elles n’étaient pas faites pour moi tout simplement. En fait, je ne m’intéresse pas à l’actualité de la bande dessinée et je pensais avoir fait le tour de ce petit monde. J’ai ainsi abandonné le goût pour la bande dessinée tout en gardant évidemment le goût pour le dessin.

GUIDO: Lors de vos collaborations avec David B. et Joann Sfar, gardez-vous toute votre liberté?
Christophe Blain : Oui, et je dirais même que chacune de ces œuvres m’a permis de m’essayer à un type de dessin particulier. Ce qui fut des plus enrichissants. Mais maintenant j’aspire surtout à raconter mes propres histoires; même si j’aime toujours travailler avec Joann car ça me repose un peu mais aussi car il est un de mes amis les plus proches.  J’ai déjà d’autres scénarios que j’aimerais dessiner mais je ne sais pas encore comment je vais m’organiser pour continuer à travailler en même temps sur mes autres séries. Je ferai au mieux pour que le lecteur ne doive pas attendre trop longtemps. Puis, j’aime toujours essayer de repousser mes limites au dessin, découvrir de nouvelles manières, approches de dessiner tout en gardant le dessin le plus simple, le plus lisible possible.

GUIDO: Dans ce 5 e tome, on quitte les décors marins et les bateaux. Une nouvelle vie à pied s’ouvre-t-elle pour Isaac?
Christophe Blain : En fait, j’en avais juste marre des bateaux, c’est un espace confiné, un huis clos. Après ces 4 tomes, j’avais envie de m’aérer, de retourner sur terre. J’y reviendrai peut-être par la suite mais pour l’instant je n’en ai plus envie.

GUIDO: Peut-on voir de nombreux points communs entre Isaac et vous?
Christophe Blain : Dans Isaac, on retrouve surtout ma fascination d’enfant pour l’aventure. Quand j’étais gosse, j’adorais les pirates un peu comme tous les enfants à cet âge. Tout ce qui tourne autour de la marine vient du fait que quand j’étais jeune, j’étais fasciné par le musée de la marine de Paris, les bateaux du 16 e au 18 e siècle, et aussi car j’ai beaucoup traîné dans les ports pendant les vacances. Ensuite, j’ai pu découvrir ce qu’étaient la marine militaire et la marine marchande. J’ai alors étudié un peu plus ce que pouvait être la vie de marin et je peux maintenant affirmer que ce métier me rebute tout à fait. Mais cela reste un genre de répulsion-fascination. Cette répulsion m’inspire à raconter tout un tas d’histoires à doubles facettes. Quand on est petit, on envie l’aventurier mais on ne voit pas son côté tourmenté. Pourtant, le côté humain est tout aussi intéressant à explorer. C’est ça qui m’intéresse…

GUIDO: Beaucoup ont encore du mal à adhérer au dessin plus simple des séries Poisson Pilote, que leur diriez-vous pour les amener à les lire?
Christophe Blain : Tout simplement que, si on regarde en arrière, les Tintin étaient tout sauf réalistes. Si on devait sortir les premiers Spirou et Fantasio, on les retrouverait dans Poisson Pilote alors que ce sont des classiques. Au final, ce sont surtout des conventions auxquelles on adhère ou pas, c’est une question d’habitude… On voit ça partout donc on lit ça. Maintenant, si on est capable de passer au-dessus de ces conventions et habitudes, et de se rendre compte que le dessin véhicule une histoire et que même avec le minimum de moyens, il peut faire passer au moins autant d’expressions, je qualifierai ce dessin d’intelligent. Et c’est là la force de cette collection.

(SM)


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