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21/07/2008

Rock’n’roll habitude

Interviewé il y a deux ans dans les pages de votre magazine préféré, François, alors étudiant en traduction à Mons, nous confessait sa passion pour la musique et son amour immodéré des marathons festifs et musicaux que sont les festivals rock.

Il a depuis fait du chemin dans sa passion, puisqu’il est désormais le très officiel bassiste de la sensation du rock belge 2007, les brabançons des Tellers. Passé de l’autre coté de la barrière, il nous donne une vision pas forcément reluisante de l’arrière-cuisine du grand cirque rock.

GUIDO: La vie en backstage fait rêver beaucoup de gens, à raison?

François : Une fois que tu as vu l’envers du décors, tu n’as plus cette image rêvée de la vie, forcément très rock’n’roll, des groupes que tu pouvais avoir quand tu étais spectateur. Tu imagines assister à un moment de musique unique. En fait, tu te rends compte que si les groupes viennent, c’est parce qu’ils sont en tournée et qu’ils font le même concert tous les soirs pour présenter le même album. Quand j’étais spectateur, je regardais les gens en backstage en me disant que je voulais être à leur place, pouvoir approcher les groupes, pouvoir assister au concert sur le coté de la scène, taper la discute avec le guitariste ou le batteur de ton groupe préféré. Sauf que tu réalises vite que le staff du festival est pas vraiment là pour taper la discute avec les groupes ou regarder les concerts, ils sont avant tout là pour bosser. Les groupes, c’est pareil. Tu les vois sur scène ou dans les clips et tu dis que tu ferais bien la fête avec eux, et puis tu les vois dans la tente presse en train de chatter sur MSN avec leur copine, ou alors ils font la sieste parce qu’ils se sont tapés 800 kilomètres de car dans la journée et qu’ils sont crevé d’enchaîner un concert par soir…

« Vito, Boulot, McDo»

GUIDO: Quel est le quotidien d'un groupe en tournée?

François : Une semaine type d’un groupe en tournée, c’est super monotone. Tu arrives assez tard dans ton hôtel genre Formule 1 et tu te réveilles assez tôt, histoire de pouvoir profiter du buffet du petit déj. La gueule dans le cul, tu charges le van (pour info, on est pas dEUS ou Radiohead, on ne roule pas dans un tour bus, mais dans un Vito…), t’as pas le temps de t’éterniser parce que t’as 600 kilomètres de route devant toi. T’essaies de rattraper des heures de sommeil dans un van qui sent la mort parce que ça fait un mois qu’on tourne dedans. Deux heures plus tard, tu bouffes sur l’autoroute un truc dégueu et cher, t’as la chiasse à force de bouffer des crasses non stop. Y a des jours où c’est très chiant et le concert est moyen, et puis il y a d’autres jours où il y a une série de détails inexplicables qui font que tu as l’impression de passer une journée extraordinaire. Ce qui est vraiment difficile, c’est le facteur temps. A l’automne dernier, on a fait une tournée de deux mois et demi avec quatre ou cinq dates par semaine. Quand t’as un jour off, c’est souvent parce que tu te tapes un trajet de 1000 kilomètres dans le van. C’est vraiment dur à tenir sur la distance. A un rythme comme ça, tu te rends compte que ton organisme se détériore petit à petit. Mais même si t’en as marre, même si t’es à bout, t’es dans une équipe, tu peux pas baisser les bras, tu peux pas les laisser tomber, tu dois aller jusqu’au bout. Résultat, après la tournée, j’étais vidé et j’ai été malade comme un chien pendant trois semaines.

GUIDO: Tu fais la tournée des festivals cet été?

François : Pour cet été, c’est pas encore très précis, mais je suis impatient de faire la tournée des festivals, notamment en France où on va tourner dans le centre et le Sud. Ça va nous changer de la tournée de l’automne dernier où on avait fait l’Europe du Nord, dans la pluie et dans le froid… Les festivals, c’est non seulement plus relax. Et puis c’est en général mieux payé que quand tu joues en salle. En plus, les temps de prestation sont plus courts et minutés. Tu joues en général une heure, une heure dix maxi. Tu apprends beaucoup en jouant en festival. Tu dois gérer tes horaires, te contenter d’un son qui n'est pas toujours au top (il faut se dire que quand les groupes s’enchaînent à parfois à peine 15 minutes d’intervalle sur une scène, l’ ingé son n’a évidemment pas le temps de faire un soundcheck tip top comme dans une salle de concert). Ce qui est bien, si tu as de la chance, c’est que tu peux vraiment mettre ta journée à profit pour rencontrer des groupes que tu aimes bien et tisser des liens. Ça, c’est vraiment super intéressant. Quand t’as un chouette espace presse avec un chouette café, tu peux en général aller taper la discute, les groupes sont assez accessibles, quand c’est pas Depeche Mode ou Placebo. Et puis de temps en temps, tu te permets d’aller voir un truc ou l’autre, mais sans pression. Comme je suis assez curieux et que je m’intéresse à toute sorte de styles différents, j’aime bien aller voir à droite et à gauche, découvrir des trucs que je ne connais pas. T’es plus dans la position du festivalier type qui doit aller voir ses dix groupes minimum histoire de rentabiliser son billet, t’as ton pass, tes tickets repas, tes tickets boisson. C’est pas la même approche du festival, tu regardes ça en professionnel. Même si, il faut pas se leurrer, un festival c’est plus fait pour ramasser du pognon que pour les gens s’amusent, les organisateurs font attention au site, à l’organisation, à l’accueil. Je crois que le Pukkelpop, c’est probablement le meilleur accueil artiste qu’on ait jamais eu, et qu’on aura sans doute jamais. Tout était réglé au millimètre, avec zéro improvisation. Aux Ardentes également, l’accueil était super sympa, le public aussi. T’étais au vert, à l’ombre sous les arbres, et tu pouvais te poser tranquille sans que tout le monde te marche dessus. C’est important d’avoir un endroit où se poser sans devoir poireauter trois heures en te demandant ce que tu fais là. Que tu t’occupes de rien et que tout est organisé pour toi. La bouffe aussi, c’est super important. Quand tu es en tournée pendant un mois et demi et que sur une semaine, tu as bouffé six McDo et cinq bolos, l’état de tes intestins s’en ressent… Et si tu dois te taper 800 kilomètres dans un van où y en a deux sur quatre qui sont malades, je te dis pas le bonheur…

(AG)


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