Interview d'Olivia Auclair
C’est devenu quasiment un rituel. C’est dans la voiture, pour mieux supporter les bouchons matinaux, que je découvre les nouveautés qui seront bientôt déposées dans les bacs de nos disquaires. Olivia Auclair? Connais pas! Jamais vue, jamais entendue. Tout en fixant la route, j’introduis la galette et écoute distraitement. La chanson parle de la chirurgie esthétique. Ensuite, la voix accroche, le texte est plein d’humour. Et puis, les titres défilent. L’album repasse en boucle durant quelques trajets. C’est décidé, je vais essayer de la rencontrer pour vous la présenter.
La sortie d’un album live suit habituellement deux ou trois albums studio, mais ce Olivia Auclair Live se démarque de la généralité. «Il s‘agit de mon premier album. Ce que j’apprécie le plus est le contact avec le public. Je suis comédienne de formation. Un jour, j’ai pris des cours de chant chez Stéphane Delcour qui est devenu mon compositeur. C’est donc tout-à-fait naturel que ce premier album soit un enregistrement public.»
Si le disque est auto-produit, il est toutefois bien distribué. «De ce côté, je n’ai pas à me plaindre. On le trouve dans toutes les grandes enseignes, la FNAC, Extra Zone et Media Markt entre autres.»
Une Linda Lemay à la sauce belge
Comme pour chaque nouveau venu, on dissèque l’objet pour en chercher les influences. La première est immédiate, la Belgique possède à présent sa Linda Lemay. Mais d’autres points de repère nous apparaissent: Bénabar pour le sens de l’humour et sa manière de jouer avec les mots, Patricia Kaas pour certaines intonations de la voix et Anaïs: «Je ne serai pas originale en affirmant que c’est Brel qui m’a influencé le plus. Mais j’aime beaucoup Jeanne Cherhal et cela me fait bien sûr plaisir d’être comparée à Linda Lemay.»
Sans être chauvin, on peut même affirmer que les textes d’Olivia explorent des paysages plus larges que ceux de la Canadienne. «J’ai trois territoires de prédilection pour mes textes. Je les appelle mes 3 couleurs. L’humour: que l’on retrouve dans des chansons comme La chirurgie esthétique, Lapin ou Coup de ciseaux. La tendresse: un registre qui me permet de faire passer plus d’émotion. On retrouve la couleur tendresse dans 10 ans, une chanson pour ma maman ou Bébé-pépé. Et le troisième terrain est celui de la revendication. Des textes plus féministes. Attention, ce n’est pas du féminisme militant, exacerbé et qui rejette le mâle. Que les choses soient claires, j’aime les hommes! Ces chansons parlent de respect (SVP messieurs), de clichés (Tête à claques) ou de surpoids (Trop lourd).»
Encore comédienne
Parallèlement à sa vie de chanteuse, Olivia Auclair poursuit une carrière de comédienne, elle écrit et joue ses pièces. «Pour moi, ces deux activités sont complémentaires. J’ai développé l’écriture grâce aux ateliers d’écriture, en compagnie de Bernard Joyet. Ecrire sur un thème donné en un temps imposé est un bon exercice pour l’écriture de chansons.»
Et bien sûr, la citoyenne de Waterloo prépare son second essai, en studio. «Ce second album, je souhaite vraiment en travailler l’aspect mélodique. Je voudrais que les textes soient accompagnés de compositions plus riches, plus immédiates surtout. Je me donne deux ans pour le sortir. En attendant, je voyage pas mal. En Suisse, au Canada pour des concerts et puis sur les planches pour ma pièce. Mais après je m’y colle.» Ce qui est certain, c’est que le jour où le gentil facteur me livrera le prochain laser de la belle Olivia, le trajet matinal me semblera plus léger, comme son humour ou sa coquinerie… A suivre!