PLACEBO: «Nos tournées? De la folie pure!»

Après trois ans d’absence, c’est en toute grande forme que les Britanniques de Placebo nous reviennent avec un septième album qui sent la poudre. Rencontre super sympa avec Steve, leur jeune batteur tatoué, qui revient sur son intégration au sein du groupe et la genèse de l’album.

Steve: C’est le second album sur lequel je travaille avec Placebo. Pour le premier album, c’est clair que j’étais nettement plus effacé… Je n’étais encore qu’un gamin de 21 ans, alors que Brian et Stefan avaient tous les deux environ 35 ans et une fameuse carrière derrière eux. Sur Battle For The Sun, j’ai pu apporter des idées concrètes pour deux ou trois morceaux. Sur ce nouvel album, je me suis nettement plus investi dans la création des morceaux. Et on a vraiment pris notre pied (rires). En fait, je m’amuse comme un fou avec Brian et Stefan. La plupart des morceaux du nouvel album ont été écrits lors de jams. C’est vraiment un album de band!

GUIDO: La différence d’âge entre vous, comment est-ce que vous vivez cela?

Steve: Attention, j’aurai 27 ans dans quelques jours (rires). J’ai rejoint le groupe quand je n’avais que 21 ans. La différence d’âge, on ne s’en rend pas vraiment compte au quotidien. Ils aiment faire la fête, ce sont des kids et mes meilleurs amis! Et puis, c’est évident que j’ai mûri à leur contact. Je pense que mon arrivée a permis d’apporter un vent de fraîcheur sur le groupe. Apparemment, les relations étaient très tendues durant l’enregistrement de Meds… Quand j’ai rejoint le groupe, j’étais un peu timide, mais cela a pas mal changé depuis! (rires). Ils me charrient souvent en disant que j’avais dix ans quand le premier album de Placebo est sorti. C’est un peu surréaliste quand on y pense!

«J’ai apporté un vent d’optimisme et de jeunesse au groupe »

GUIDO: Tu t’es fait tatouer open-minded sur tes phalanges…

Steve: En effet! Lorsque Brian et Stefan se sont mis à la recherche d’un batteur pour remplacer l’ancien Steve (ndlr: Hewitt, qui a été derrière les fûts pendant plus de dix ans), ils cherchaient clairement une personne optimiste et ouverte d’esprit. Stefan m’a un jour confié que je les ai aidés à sortir de leurs crises de trentenaires! Je pense en tout cas que j’ai apporté un vent d’optimisme et de jeunesse au groupe.

GUIDO: Vous avez sorti un EP de manière assez confidentielle il y a quelques mois…

Steven: Oui, c’était un cadeau pour nos fans. On voulait leur donner quelque chose avant de sortir un album. Il y a une reprise d’un groupe assez obscur dessus (ndlr: I Know You Want To Stop de Minxus). C’est Brian qui nous a proposé de bosser dessus et je trouve que notre version est vraiment top. Cet EP nous a permis de faire connaissance avec Adam Noble, notre nouveau producteur. Cela s’est super bien passé avec lui, dans une atmosphère chaleureuse et productive, et c’est finalement lui qui a reçu les clés du studio pour l’enregistrement de l’album après la mini-tournée promo de B3.

GUIDO: Durant la dernière tournée qui est passée par la Belgique, tu as assuré la première partie du groupe. C’est un peu dingue, non?

Steve: C’est complètement fou! J’ai refait cela il y a quelques jours à Singapour. Je suis un dingue de batterie – sans aucun doute mon instrument préféré – mais je suis également singer-songwriter. J’ai d’ailleurs d’autres projets musicaux à côté de Placebo. Je suis au chant et à la guitare dans mon autre groupe. Quand Brian et Stefan m’ont proposé de faire la première partie du groupe, j’ai vraiment eu une poussée d’adrénaline. C’est incroyable!

GUIDO: Comment se passent les tournées avec Placebo?

Steven: C’est de la folie pure. Tout s’accélère… J’adore! Mais en même temps, cela crée des tensions et on est heureux lorsque cela prend fin. Nous passons tellement de temps ensemble que, lorsque nous faisons des breaks, on a besoin de prendre un peu de recul. Quand on se retrouve ensuite, c’est chaque fois absolument fantastique. Nous serons six sur scène, histoire de pouvoir étoffer le son.

GUIDO: Votre tournée passera par la Belgique, au Sportpaleis…

Steven: Et on compte bien mettre le feu! L’album est explosif et taillé pour la scène. On le jouera probablement dans sa totalité. Maintenant, j’ignore si on refera Pure Morning par exemple car je pense que Brian est lassé de la jouer en concert.

GUIDO: Le titre Too Many Friends fait clairement référence aux réseaux sociaux…

Steven: Oui, c’est vrai. Brian aime traiter de sujets actuels. J’adore ce titre. Et je le rejoins lorsqu’il dit que tu peux avoir des milliers d’amis sur Facebook tout en restant cloîtré chez toi devant ton ordinateur. De manière paradoxale, les réseaux sociaux isolent les gens. C’est fou, non? Brian écrit surtout au sujet des relations et de la manière dont les gens interagissent.

GUIDO: Le premier single est assez efficace et rock. Sur plusieurs titres, les fans seront cependant désarçonnés…

Steven: Tant mieux! Ce nouvel album est fort différent de son prédécesseur. On a voulu prendre des risques, nous éloigner de ce que nous avions fait précédemment. Les deux derniers titres de l’album par exemple sont nettement plus expérimentaux. Bosco est une chanson vraiment triste, qui évoque l’addiction à l’alcool, et les conséquences que cela peut avoir sur une relation de couple. J’adore ce morceau! C’est triste, vulnérable… mais je pense que c’est un titre absolument formidable aussi bien au niveau de la mélodie et de l’instrumentation qu’au niveau du texte. Et c’est également un morceau qui laisse entrevoir de nouvelles pistes pour le groupe…

Placebo: Loud Like Love (Universal)

Placebo sera au Sportpaleis d’Anvers le dimanche 7 décembre