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27/10/2014

FAUVE: «On tient à garder notre anonymat»

Impossible de passer à côté du phénomène Fauve! Omniprésent durant les festivals d’été, le collectif français est devenu en quelques mois à peine le porte-étendard d’une génération en manque de repères. Adulé par des milliers de fans, détesté par une frange du public qui les voue aux gémonies, force est de constater que Fauve ne laisse personne indifférent… L’occasion nous a été présentée de rencontrer deux membres du groupe une grosse heure avant un concert à guichets fermés dans un Cirque Royal en ébullition. Interview-événement!


Fauve: Nous sommes amis depuis assez longtemps. Certains d’entre nous depuis notre petite enfance, et en tout cas pour la plupart d’entre nous depuis une bonne dizaine d’années. Nous étions tous potes avant de faire de la musique ensemble. Et puis, on s’est retrouvé ensemble autour de textes que l’un d’entre nous avait écrits et voulait mettre en musique. On avait l’envie de faire quelque chose d’autre, quelque chose qui nous passionnait plus que les boulots que l’on faisait tous les jours. Durant les premiers mois, nous nous sommes retrouvés ensemble les soirs et les week-ends pour écrire. On s’est rendu compte que cela nous faisait du bien, beaucoup et de plus en plus de bien de nous réunir. Et c’est ainsi que l’on a construit le projet à la base. Au début, nous étions trois… et c’est très naturellement que le quatrième et le cinquième membre nous ont rejoints. Et tout aussi naturellement, on a commencé à travailler sur l’image.

Pas de cible

GUIDO: Qu'est-ce qui constitue Fauve aujourd’hui?
Fauve
: Il y a un noyau de cinq personnes. Mais autour de ce noyau, il y a pas mal de monde qui gravite. Aujourd’hui, le projet est constitué d’un ensemble de personnes qui ne sont pas tout-à-fait définies. Évidemment, au niveau musical, on s’arrange pour être toujours le même nombre. Mais pour nous, la musique n’est qu’un élément. Fauve, c’est beaucoup plus large. En plus des textes et de la musique, il y a tout l’aspect image, les vidéos. Et pour tout cela, il y a pas mal de personnes qui collaborent au sein du collectif. Parfois jusqu’à vingt ou trente personnes… On peut dire que notre collectif est à géométrie variable en fonction des besoins et des envies.

GUIDO: Le concert au Cirque va démarrer dans une heure. On retrouve beaucoup d’ados devant les portes, mais également pas mal de quadras. À qui s’adresse Fauve?
Fauve
: Il n’y a pas de cible. On n’a jamais vraiment pensé à qui écouterait notre musique quand on a commencé à travailler sur le projet. En fait, on ne pensait pas que quiconque écouterait nos compos… à part peut-être nos amis pour nous faire plaisir. On a tous travaillé sur d’autres projets avant Fauve, et aucun d’entre eux n’est sorti de l’anonymat. On ne pensait pas que les gens s’intéresseraient à nous. Je pense même que c’est le projet pour lequel on a le moins pensé aux oreilles extérieures.

GUIDO: Comment naît une chanson de Fauve?
Fauve
: Au niveau de l’écriture, on commence toujours par les textes. Il y a surtout une personne parmi nous qui se charge de cela, ou qui officie un peu comme une sorte de 'greffier en notant les idées'. Ensuite, on se réunit à plusieurs afin de retravailler les textes pour qu’ils soient utilisables dans une chanson et on définit ensemble les thématiques et le style de musique (rock, rap, hip-hop, …). C’est à partir de ce stade que l’on commence à travailler sur la musique. La chanson va être retravaillée en groupe, ou elle va passer de main en main… On va ensuite adapter les textes, qui à la base sont très bruts. On va les façonner ensemble. Il va être découpé, retravaillé. Quand on a une phrase forte, on va par exemple l’utiliser pour en faire un refrain. On fait le choix des instruments après. Cela peut sembler un peu compliqué ou confus, mais tout cela se fait de manière très naturelle. Parfois, on discute juste entre nous et on se rend compte que l’on vient de créer une chanson…

Des fétichistes des mots

GUIDO: Vieux frères, blizzard, … Certains mots reviennent sans cesse dans vos textes.
Fauve: 
C’est vrai qu’on est un peu fétichistes des mots. Lorsque l’on trouve un terme qui nous semble intéressant, pertinent… Ou bien justement lorsqu’on ne parvient pas à en trouver, alors on va en choisir un afin de lui donner un sens particulier. Le mot 'infirmière', par exemple, tu le retrouves dans plusieurs morceaux. L’avantage du texte parlé par rapport au texte chanté, c’est qu’il n’y a pas vraiment de contrainte. On peut utiliser le mot juste, car on ne doit pas faire attention aux rimes. Pour Vieux frère, on cherchait un mot qui fasse référence à l’ancienneté, pour montrer que cela fait longtemps que cela se passe comme cela. C’est encore quelque chose qui est venu sur le tapis de manière assez naturelle. Blizzard, c’est la déprime, le trou…

GUIDO: Vous tournez comme des fous, mais pourtant un second album est prévu dans quelques mois.
Fauve: 
Nous avons beaucoup de matière au niveau des textes. Lorsqu’on a enregistré Vieux frères, nous avions beaucoup de morceaux en chantier. On aurait pu enregistrer un album de vingt titres, mais cela aurait été très vite indigeste. L'EP Blizzard est assez intense et assez lourd à digérer. Avec beaucoup de paroles. On ne voulait pas faire quelque chose d’indigeste et transformer cela en un album de 15 ou 20 titres. On s’est dit que plutôt que de faire un double album, nous trouvions plus malin de sortir un premier disque plus aéré. Et laisser le temps aux gens de digérer celui-là avant de sortir un autre, même si les morceaux pourraient être finalisés assez vite.

GUIDO: La marque de fabrique de Fauve, c’est cette idée de dire les textes plutôt que de les chanter…
Fauve
: Quand on a commencé Fauve, il y avait des chansons chantées. Mais c’était nettement moins percutant. C’est l’une des sources de frustration qui ont abouti aux compositions de Fauve. Il y avait un côté étriqué qui ne nous plaisait pas. Il y a deux ans, nous avions enregistré plusieurs morceaux chantés. Mais le résultat ne nous a pas convaincus. On a quasi tout jeté… Franchement, nous étions dans une impasse. Le déclic est venu lorsque Quentin (le chanteur) a commencé à jouer des accords tout en parlant. En général, ce qui est chanté est lié à des contraintes. À partir de ce moment-là, tout est devenu plus évident, plus fluide. Ensuite, c’est clair que les Pixies ont souvent fait cela sur des morceaux. Nous ne sommes pas les premiers à tenter cela.

GUIDO: Vous évitez que vos noms apparaissent et qu’on puisse vous reconnaître sur des photos. Pourquoi?
Fauve
: Nous sommes très ouverts vis-à-vis de notre public. Après les concerts, on va vers les gens, on se montre. Nous n’essayons pas d’éviter de rencontrer notre public. Au contraire… Notre rapport vis-à-vis des médias est différent. On tient à garder cet anonymat pour plusieurs raisons. D’abord par rapport aux textes, pour une question de pudeur à l’égard de nos familles. Et puis, cela me semble incompatible de véhiculer une image de rock star avec les textes de Fauve qui traitent de la banalité de nos vies, de nos difficultés à trouver notre place dans la société. Dès le départ, on ne voulait pas avoir l’image d’un groupe de rock traditionnel. On essaie d’être cohérent, et de se protéger.

Fauve: Vieux frères partie 1 (Warner)


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