Sacrés Belges: Le concert exceptionnel qui nous fait vibrer au son du rock belge
Après un CD du même nom regroupant les meilleures chansons des artistes belges en vogue, avec Jeronimo, Yel et Vincent Venet en têtes de liste, les «Sacrés Belges» ont époustouflé l’assistance venue en masse au Cirque Royal le 11 mai 2003.
Ce fut en effet un régal de voir ces artistes déambuler pendant trois heures (sans entracte, merci pour ma vessie!) sur la scène pour se rencontrer, se mélanger, se remixer, se duoter, se repriser… pour créer la surprise! Et quelle ne fut pas ma surprise de contaster une fois pour toutes que notre pays n’était pas mort culturellement et qu’il y existait une (grosse) poignée d’irréductibles artistes qui nous rendent encore heureux d’appartenir à notre plat pays.
Premier acte: mise en jambe
Le spectacle commence par l’entrée en scène de la star Vincent Venet, toujours accompagné de son éternel tambourin. Une présence tel un dandy new generation qui ne laisse aucune fille perplexe. Duotant avec Mélanie de Biasio (une émouvante interprétation de «Saintange») ou Johanne de Agent 5.1, la symbiose est toujours présente et les voix se mélangent à l’harmonie pour donner un avant-goût de qualité avant que Marc Morgan ne vienne prêter main forte à Vincent pour enfin déchaîner le public et enflammer les derniers sceptiques présents. La salle se lève alors comme un seul homme pour ne plus jamais se rasseoir avant l’apothéose finale.
Deuxième acte: jubilation
On craint alors le pire, la speakerine nous ayant averti de la pneumonie de Jean-Christophe, la voix de Yel. Mais, dès les premiers éclats de voix, bien aidé par la succulente et éxubérante Claudia de Starving, il nous prend directement à bras le corps pour nous emporter dans les méandres de leur musique (ô combien) énergique et jubilatoire. C’est clair que s’il existe un groupe belge qui, à l’heure actuelle, fait l’unanimité quant à ses diverses performances scéniques, c’est clairement Yel qui transmet à chaque prestation toute leur énergie au public présent (on en a dès lors complètement oublié la pneumonie!). De duos en duos (Pink Satellite, Agent 5.1, Vincent Venet pour un magnifique «Nouvelle vague»), plus possible pour le public de se contrôler: on jumpe devant nos sièges, on danse le doigt en l’air et on chantonne les refrains en choeur. La magie de Yel a encore une fois de plus opéré.
Troisième acte: exaltation
Une arrivée toute timide du grand chef Jeronimo n’aura pas réussi à diminuer la ferveur des spectateurs: il est acclamé tel un politicien en campagne par une audience déjà totalement ralliée à sa cause. Des duos bien emmenés, dont l’émouvant «Si j’avais une fille» avec Johanne, magnifique voix en l’occurrence, «Un été inoubliable» avec Claudia toujours égale à elle-même et «Je reviens de loin» avec son ami Marc Morgan (on ne parlera pas de Nietzsche qui hait «les adolescents»). Dans la chaleur et la moiteur de la salle, Jeronimo arrive à garder les spectateurs en haleine et se donne à fond (la sueur sur son crâne chauve en est la preuve) pour clore cette expérience musicale d’une rare intensité sur une note des plus électrisantes. Tout ceci parsemé de titres de Starving, Agent 5.1 et Nietzsche avant que les «Sacrés Belges» entonnent tous ensemble «Nouvelle vague», chanson totalement appropriée pour l’occasion. Tout était donc réuni pour passer une soirée des plus mémorables, un concert digne de ce nom pour prouver à ceux qui en doutaient encore (et ils ne doivent plus être nombreux!) que la musique belge est sacrément éblouissante et promet de beaux lendemains chantants. Pour ceux qui ont raté l’événement, séance de rattrapage le 16 juillet au Parc des Sept Heures dans le cadre des Francofolies de Spa. Comment encore essayer de résister?
Sacrés Belges
Le 16 juillet aux Francofolies de Spa Parc des Sept Heures
Avec Jeronimo, Vincent Venet, Yel, Agent 5.1, Nietzsche, Starving, Crystal Palace, Pink Satellite, Pierre Surquin, ...
Infos: www.francofolies.be