Tribulations d’une Japonaise en France
Les intérimaires et toutes autres formes d’intermittences dans le spectacle font la joie des scénaristes, télé ou bédé. Que demander de plus? Un «héros» exerce une fonction d’instituteur itinérant, de flic ou de médecin aux urgences: bref, n’importe quoi qui justifie à chaque épisode un changement de décor, de nouveaux personnages, des situations inédites et hop, à la fin du feuilleton ou de l’album on secoue le tout comme les boîtes à dessin sur sable de notre enfance et on recommence à zéro.
Oki, c’est un peu ça. En plus tarabiscoté dans le genre. Une jeune fille au pair, japonaise et un peu veuve d’un fiancé mort dans un accident de voiture, propose ses services à des familles françaises. Cela nous vaut une incursion dans le château d’un mafieux, tuteur légal d’une nièce de quinze ans. Scène de viol totalement gratuite (et je sais qu’en écrivant cela, les ventes augmentent…), intrigue quelque peu tirée par les cheveux. Reste le visage d’Oki, disgracieux et magnifique à la fois.
Oki, souvenirs d’une jeune fille au pair – T5: Le fantôme du fond du parc par Eric Juszezak & Christian Godard, chez Glénat, 48 pp., octobre 2002, www.glenat.com. Prix: 8,99 €