EMMA BALE: «Si mes parents ne m'avaient pas donné cette liberté, je n'en serais pas là aujourd'hui»
À 21 ans, Emma Bale a déjà tout vécu. Après une participation à The Voice Kids en Flandre à l'âge de 14 ans, la chanteuse est toujours actuellement la plus jeune lauréate d'un MIA (l'équivalent de nos Décibels Awards). Et ses chansons comme Run, Curaçao, Cut Loose et maintenant Greedy font chauffer les plateformes musicales.
GUIDO: De quoi parle la chanson Greedy?
Emma: Cette chanson parle de profiter du moment que tu as avec une certaine personne ou un groupe d'amis. Profiter d'une soirée réussie. Être jeune et profiter du moment.
GUIDO: Tu veux tout cela?
Emma: Non, mais cela signifie aussi que je ne veux pas encore m'engager. Je suis trop jeune pour ça. Les jeunes ont le droit de papillonner, de profiter du moment.
Go for it!
GUIDO: Justement, tu as commencé ta carrière très tôt!
Emma: En effet, et en y repensant, je ferais pareil aujourd'hui. J'ai été obligé de grandir un peu plus rapidement, mais j'ai beaucoup appris en cours de route. Ce processus de découverte de moi-même et de ce que je veux faire n'est pas encore terminé, mais je trouve cela super amusant et intéressant. La passion n'a pas d'âge. Si tu as quinze ans et que tu sais ce que tu veux, pourquoi attendre? Go for it!
GUIDO: En ce qui te concerne, le plus tôt le mieux?
Emma: Je veux plutôt dire: saisis la chance qui t'est donnée. Et fais en sorte d'avoir un bon entourage, qui peut te soutenir mentalement et t'aider si besoin. Si mes parents ne m'avaient pas permis cette liberté, je ne serais pas où je suis aujourd'hui. L'école aussi m'a beaucoup soutenue.
GUIDO: Qu'y a-t-il d'Emma Balemans chez Emma Bale, et d'Emma Bale chez Emma Balemans?
Emma: C'est une bonne question! (hésite) Je pense qu'Emma Bale n'est pas vraiment différente d'Emma Balemans. En tant que chanteuse, je ne suis pas beaucoup plus extravertie que d'habitude, mais sur scène, j'ose me lâcher et dans mes textes, je peux exprimer des choses que je n'oserais pas dire dans la vie quotidienne. Bien que je sois très ouverte avec mes amis proches. Il n'y a donc pas une grande différence entre les deux, même si Emma Bale est peut-être un peu plus désinhibée.
100 millions de streamings
GUIDO: Tes chansons ont déjà été streamées à plus de cent millions de reprises. Un nombre astronomique!
Emma: C'est énorme, j'arrive difficilement à y croire…
GUIDO: On peut donc se demander si tu as encore quelque chose à prouver?
Emma: Je suis peut-être trop modeste à ce sujet, mais j'essaie de ne pas trop tenir compte de ces streamings. Au final, c'est souvent une réaction en chaîne, parce que je me suis retrouvée dans un remix ou autre. Et ma famille et mes amis me streament beaucoup aussi. (rires) Pour répondre à ta question: bien sûr, j'ai encore quelque chose à prouver. Je suis encore loin d'être là où je veux être. Mon premier album est la chose la plus importante pour moi en ce moment.
GUIDO: Tu as eu beaucoup de temps pour y travailler à cause de la crise du coronavirus…
Emma: Encore mieux: sans la Covid, ce ne serait pas devenu un album, un EP au mieux. Je ne voulais pas nécessairement réaliser un album, car cela me met une certaine pression. Mais tout-à-coup, j'ai eu beaucoup de temps et assez de bonnes chansons. Et je suis très satisfaite du résultat. Les planètes se sont alignées. C'est ainsi que cela devait se faire et je suis très heureuse de le faire maintenant découvrir à mon public.
Étudier & chanter: une combinaison impossible?
«Aller en voyage scolaire? Non merci, je dois chanter à Werchter!»
«Pendant mes secondaires, j'ai eu un peu de mal par moments. Quand mes amis sont partis en voyage de fin d'année, je n'ai pas pu venir car je devais me produire à Werchter. Un double sentiment. J'ai également manqué ma propre proclamation parce que j'étais dans un camp d'écriture. Mais il y avait un revers à la médaille: j'ai vécu des choses dont mes amis ne pouvaient que rêver. Comme Werchter et le Pukkelpop, et tous ces autres concerts. Ce sont des souvenirs indélébiles. Donc en fait, je n'aurais pas voulu qu'il en soit autrement.»
«À 2h à la maison, étudier jusqu'à 6 h et examen à 8h»
«J'ai étudié la communication pendant un an et demi à l'Université d'Anvers, ce que j'ai trouvé fascinant, mais j'ai eu du mal à combiner mes études avec ma carrière. J'étais à une sorte de tournant dans ma carrière et j'ai senti que je devais faire un choix clair. Je ne pouvais pas lâcher la musique. À un moment donné, je suis rentrée chez moi à 2 heures du matin après un concert, et le lendemain à 8 heures, j'avais un examen. Cette nuit-là, j'ai pu étudier jusqu'à 6 heures, mais ce n'était pas une situation tenable. J'étais épuisée avant même que la saison des festivals ne commence. J'ai donc arrêté mes études, ce qui m'a heureusement épargné les gueules de bois qui accompagnent la vie étudiante. (rires) Mais j'espère toujours recommencer mes études un jour ou l'autre.»
Photo: © Oriane Verstraeten