ALONN: «Mes études m'ont surtout permis d'évoluer dans la musique, pas vraiment dans le reste»
Ne l'appelez plus Alec... Le gagnant de la 10ème saison de The Voice Belgique a sorti son premier single (le très lumineux Happy Over Sad) sous le nom d'ALONN. L'occasion pour nous de revenir sur son parcours.
GUIDO: Dans quel état étais-tu avant de présenter ton premier single au public?
ALONN: On peut dire que j'étais excité mais aussi stressé. Excité parce que c'est ce que j'ai toujours voulu faire. La musique a toujours occupé une grande place dans ma vie. Et ça me fait énormément plaisir évidemment de pouvoir sortir un morceau. D'un autre côté, sortir un premier single, c'est aussi dévoiler une face de sa personnalité qu'on n'a pas l'habitude de montrer, se mettre dans des zones d'inconfort parfois. Ce qui peut générer du stress parce que c'est tout nouveau pour moi.
GUIDO: Happy Over Sad est un titre lumineux et très positif. C'était une volonté de ta part de partir sur cette tonalité?
ALONN: J'ai réalisé pas mal de sessions en studio pour essayer de trouver une patte artistique qui me correspondait. J'avais envie d'un premier single qui donnait une bonne vibe. Comme j'ai décidé de faire passer ma solitude dans mon nom de scène (ndlr: ALONN est tiré de l'anglais alone qui est traduit par seul en français), je n'avais pas spécialement envie de la faire passer dans ma musique. En tout cas pas directement, peut-être un peu plus tard, on verra bien…
GUIDO: Apparemment, l'idée de ce titre t'est venue sur une aire d'autoroute aux Pays-Bas…
ALONN: En effet! J'étais en route pour une session en studio quand j'ai vu une vidéo qui expliquait que peu importe les problèmes qu'on peut rencontrer dans la vie, il y a toujours moyen de s'en sortir et de voir le côté positif des choses. Je me suis dit que ça pourrait être une bonne idée de chanson!
GUIDO: Vu ton parcours à The Voice Belgique, on se doutait que tu te dirigerais vers l'anglais!
ALONN: Ma culture musicale, c'est principalement l'anglais. J'ai plus de mal à m'exprimer en français dans ma musique. Il n'y avait donc pas trop de doutes à sortir ce single en anglais.
GUIDO: Cette solitude a toujours fait partie de toi?
ALONN: J'ai toujours eu besoin d'avoir des moments où je me retrouve seul pour pouvoir réfléchir et me remettre en question. C'est très important pour moi de prendre du temps pour être avec moi-même. Après, j'ai aussi évolué et j'ai rencontré plein de personnes…
GUIDO: Justement, depuis l'aventure The Voice Belgique, tu dois forcément être entouré d'une grosse équipe. Ce n'est pas trop difficile pour quelqu'un de solitaire comme toi?
ALONN: Je ne pense pas être quelqu'un de solitaire, j'ai toujours été entouré de beaucoup d'amis. Mais, à quelques moments dans ma vie, j'ai eu besoin de cette solitude. Pendant The Voice, il y avait 1500 personnes autour de nous! Il m'arrivait donc souvent de rentrer à l'hôtel après les répétitions ou les lives pour me poser. J'ai en quelque sorte un quota social à atteindre. Ensuite, il me faut un temps seul pour reprendre de l'énergie avant de voir les gens qui m'entourent et que j'aime.
GUIDO: Tu es encore étudiant actuellement…
ALONN: Je suis des études en chant pop à l'IMEP. J'ai eu un parcours assez compliqué, dans le sens où je n'ai pas toujours pris les bonnes décisions par rapport à mes études. J'ai toujours voulu faire au mieux sans forcément savoir à quoi m'attendre. J'ai donc eu des mauvaises surprises dans mon parcours scolaire qui ont fait que ça a pris un peu plus de temps que prévu. (sourire) J'ai décidé de terminer mon Bac cette année pour obtenir un diplôme. Mes études m'ont surtout permis d'évoluer dans la musique, pas vraiment dans le reste.
GUIDO: Comment ont réagi les autres étudiants pendant ton aventure télévisuelle?
ALONN: Il y a beaucoup d'étudiants qui m'ont soutenu pendant mon aventure, l'école m'a beaucoup soutenu aussi.
GUIDO: Participer à The Voice implique également une célébrité fulgurante. Cela n'est pas trop compliqué à gérer?
ALONN: Ça n'a jamais été un problème pour moi. J'ai toujours su qu'en participant à The Voice, mon visage serait affiché sur les écrans de la Belgique entière. Je suis toujours ouvert à prendre une photo ou à engager une discussion avec les gens. Tant que ça reste bienveillant et qu'ils ne rentrent pas dans un cercle privé trop intime.
GUIDO: Comment résumerais-tu cette aventure?
ALONN: The Voice, c'est très intense. C'est une émission de télé où on dit chercher la plus belle voix, mais on y forme davantage des professionnels à la musique. Il y a beaucoup d'équipes qui gravitent autour de nous, mais on court tellement partout qu'on n'a pas le temps de penser à tout ce qui nous entoure. Cette aventure incroyable m'a permis de beaucoup évoluer, autant musicalement que sur le plan de l'expression scénique. C'est la plus belle expérience que j'ai pu faire jusqu'à maintenant.
L'après-The Voice Belgique
Pour conclure l'interview, nous avons soumis les parcours atypiques de certains candidats de The Voice Belgique à ALONN. Serait-il prêt comme eux à embrayer vers une nouvelle expérience inédite?
Participer à l'Eurovision comme Blanche ou Jérémie Makiese?
«J'y réfléchirais beaucoup. Mais bien sûr, ça m'intéresse, comme tout musicien qui débute dans sa carrière. L'Eurovision reste le plus grand concours de chant d'Europe, si pas du monde. Après, faire l'Eurovision, c'est s'exposer à toute l'Europe, et donc prendre un gros risque. Je ne sais pas si j'oserais le faire tant que je ne suis pas certain que ma chanson est très solide. Je me remettrais beaucoup en question avant d'accepter.»
Tourner au cinéma comme Alice on the roof?
«J'y ai déjà pensé mais je n'ai jamais eu l'opportunité de le faire. Mais si une chouette proposition m'est offerte, pourquoi pas. Même si je ne sais pas si je serais bon.»
Participer à Danse avec les stars comme Loïc Nottet?
«Là par contre, vous ne m'aurez pas du tout! (rires) Je préférerais faire Le Meilleur Pâtissier que Danse avec le stars!»
Tenter l'aventure The Voice France comme Théophile Renier?
«Non, ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse. The Voice France, c'est plus une énorme firme qu'autre chose.»
Être coach de The Voice Belgique comme Loïc Nottet?
«Je pense qu'il y a un grand parcours à accomplir pour devenir coach dans l'émission! Mais si d'aventure on me le proposait dans 3-4 ans, je pense que j'accepterais. C'est quelque chose qui pourrait être chouette. Si je devais donner un seul conseil aux talents, ce serait de se laisser aller, de montrer qui vous êtes et qui vous avez envie de devenir.»
Rejoindre le casting d'une comédie musicale comme Lili Gin?
«Dans l'immédiat, non. Peut-être plus tard, mais actuellement, je préfère chanter ma propre musique. L'univers des comédies musicales m'a toujours plu. Mais à l'heure actuelle, ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse.»
Être chroniqueur radio comme Julie Compagnon?
«Non, je ne pense pas, je préfère me concentrer sur ma musique.»
Photo: © Noortje Palmers