Une Gaume ensorcelée
Servais revient. Et il y avait de quoi avoir peur. Née en 1979, des œuvres de Jean-Claude Servais et de Gérard Dewamme – ce dernier est aujourd’hui en retrait – , la petite sauvageonne, abandonnée à sa naissance dans une ferme de Margut, avait, nous semble-t-il, montré tous les paysages de Gaume et épuisé tous les ressorts du récit.
C’est oublier la force des nouveaux personnages et leur capacité à renouveler notre imaginaire. Lucye est une vieille rebouteuse, vaguement copine avec Violette, … quoiqu’un certain air de parenté… et qui va s’attacher, tout au long des pages, à « désorceler » (désenvoûter) la jeune femme.
Cela dit, l’album tourne un peu en rond, alternant gentiment entre l’érotisme de bon aloi (toutes les occasions sont bonnes pour dévêtir la Violette) et le naturalisme gentillet en compagnie des petits animaux de la forêt. Les plus accrocs ne manqueront pas, dans la foulée d’une sortie commerciale bien préparée, le petit opuscule « A propos de tendre Violette », une interview de Servais signée Stephan Caluwaerts et Philippe Wurm (également chez Casterman).
Tendre Violette – T5 : Lucye par Servais, chez Casterman, 57 pp., janvier 2003, www.casterman.be. Prix : 12,50 €