SHARKO: Un retour en fanfare
Pionnier de la scène musicale en Belgique, David Bartholomé creuse inlassablement son sillon pop-rock depuis près de 25 ans. Si notre gaillard colore une bonne partie de ses nouvelles compositions de cuivres, ce nouvel album ne devrait pas pour autant désarçonner un public avide de titres pop-rock que l’on peut chanter sous la douche. Rencontre!
GUIDO: Tu fais aujourd’hui figure de pionnier de la scène pop-rock en Wallonie et tu as partagé la scène avec des artistes tels que Arno ou Muse… Tu arrivais à te projeter sur la durée à tes débuts?
David: Euh… Pas vraiment. J’étais un peu candide et idéaliste. Je m’étais dit que je ferais trois albums, et que je serais ensuite repéré pour écrire des chansons et des musiques. Je me voyais plutôt écrire pour les autres, travailler dans l’ombre.
«Ce qui m'anime le plus dans mon métier, c'est l'écriture»
GUIDO: Qu’est-ce qui t’anime le plus, l’écriture ou la scène?
David: Ce qui m’anime le plus dans mon métier, c’est l’écriture. Consolider des petites idées, les structurer. Les construire.
GUIDO: Sharko existe depuis 25 ans, et tu souhaitais marquer le coup…
David: Cela fait 25 ans que j’ai fondé Sharko. Et ce nouvel album est le dixième. Ce double anniversaire, nous le fêterons à l’Ancienne Belgique le 24 mai prochain. Tu as pu remarquer qu’il y a pas mal de cuivres sur le nouvel album (trompette, tuba, trombone et saxophone). C’est la première fois que je fais appel à des musiciens extérieurs en studio. Nous nous produisons toujours en concert à trois (avec Guillaume Vierset à la guitare et Olivier Cox à la batterie). J’avais le rêve de faire venir une fanfare sur scène… mais ce n’est pas évident à gérer. À l’AB, le groupe sera exceptionnellement entouré d’une section de cuivres. Le but, ce n’est pas d’en mettre plein la vue, mais que ce soit délicat et réfléchi. Sur scène, certains anciens titres, comme Motels seront retravaillés pour l’occasion…
GUIDO: Tu as vécu l’avènement du rock dans les années 90. Tu es un peu nostalgique de cette époque bénie?£
David: Je ne suis pas spécialement nostalgique. Je pense qu’il faut vivre avec son temps. Nous avons eu la chance de vivre sur une dynamique portée sur le rock, la pop. Les gens écoutaient, les pouvoirs publics subsidiaient, la radios embrayaient sur ce genre-là. Nous avons eu de la chance de pouvoir vivre cette époque. Il faut s’adapter. Nous ne sommes plus à l’ère de Radio Cité ou Radio 21. Le monde est tellement different.
GUIDO: Il y a 20 ans, le concert de Sharko avec les Girls in Hawaii et Ghinzu à l’Ancienne Belgique avait marqué les esprits...
David: Rétrospectivement, ce concert a marqué un tournant pour la scène pop-rock en Wallonie. À mes débuts, c’était très difficile de s’extirper. Ghinzu, les Girls et Sharko, nous étions des artistes émergents. Et puis, cela a changé assez brusquement. Nous avons tout d’un coup commencé à être pris au sérieux par le public, les radios ont commencé à nous diffuser de plus en plus entre Oasis, Blur et REM.
«Mes chroniques pour la radio ou la presse, ça m'amuse et me nourrit»
GUIDO: Depuis quelques années, on a l’occasion de t’entendre sur les ondes.
David: J’écrivais dans un magazine qui s’appelait Wilfried. Charlotte Dekoker – qui anime notamment la matinale du week-end sur La Première - a lu ce que j’écrivais et m’a demandé si j’étais partant pour faire de la radio. En plus de ma chronique radio sur La Première (Sous les jupes des disques), j’écris également des articles dans La Meuse Luxembourg.
GUIDO: Cette double casquette, c’est assez étonnant, non?
David: Je ne pensais pas que c’était possible de combiner ces deux activités. En définitive, cela se passe extrêmement bien. J’ai toujours aimé écrire, que ce soit des chansons ou des chroniques. C’est un chouette exercice qui m’amuse et me nourrit.
GUIDO: Tu reçois un briefing pour l’écriture de tes chroniques?
David: Absolument pas, et tant mieux. Je sens que l’on me fait confiance, et cela me booste. Que ce soit à travers Sharko, ou par le biais de mes choniques, j’ai l’impression de transmettre une passion, une émotion…
Texte: Christophe Thienpont
Sharko présentera son nouveau spectacle le 24 mai à l’AB, le 29 juin au Manège de Mons et le 19 juillet aux Francofolies de Spa.