Les années d'études parisiennes de AGATHE LECARON
Des jobs d'étudiants à la pelle, la phobie du bizutage ou une année sabbatique pour commencer l' unif , voici en vrac quelques-unes des étapes du parcours étudiant à Paris de la très sympa Agathe Lecaron.
Agathe Lecaron : Après mon bac (ndlr : Agathe est française et a donc effectué ses études là-bas), une petite erreur s'est produite lors de mon inscription à l'université. A l'époque, on s'inscrivait en effet par le minitel. C'était vraiment les prémisses de ce système. Je m'étais inscrite en langues et je me suis retrouvée… en droit! Ça m'a fait tout bizarre parce que je n'avais pas du tout envie d'étudier le droit. Je n'ai donc pas fait grand-chose au cours de cette première année; je me souviens qu'on allait dans le fond des amphis et qu'on fumait des cigarettes en buvant du thé plutôt que d'écouter les cours magistraux. J'ai donc opté pour une petite année sabbatique au cours de laquelle j'ai quand même passé un diplôme d'anglais de Cambridge. Ce qui m'a permis ensuite d'aller à la Sorbonne pour entamer une maîtrise en Langues et Cultures Européennes.
«Je n'ai jamais été une grande travailleuse»
GUIDO: Pourquoi avoir opté pour les langues?
Agathe Lecaron : Uniquement par facilité. Depuis le début de ma scolarité en secondaire, c'était la seule matière où j'arrivais à avoir des bonnes notes facilement, sans trop réfléchir! Comme ça, je n'allais pas devoir trop me fouler, étant donné que je n'ai jamais été une grande travailleuse. (rires)
GUIDO: Quels souvenirs gardes-tu de ces années à la Sorbonne?
Agathe Lecaron : Je n'en garde pas des souvenirs impérissables parce que c'était vachement difficile de se faire des amis. Lors des cours magistraux, on était en effet 5.000 dans l'amphithéâtre et dans les plus petits cours de travaux pratiques, on ne se parlait pas davantage parce que les personnes changeaient de cours en cours.
GUIDO: Est-ce qu'il y a des cours dont tu te souviens plus que d'autres?
Agathe Lecaron : J'adorais vraiment la Civilisation Américaine parce qu'on s'amusait à décrypter des discours des présidents américains, ce qui nous faisait mourir de rire puisque c'était assez significatif de leur culture en elle-même. Je me souviens aussi du cours de Linguistique Comparée qui était réellement passionnant et très enrichissant.
GUIDO: Tu avais déjà envie de faire de la télé à l'époque?
Agathe Lecaron : J'ai toujours eu envie de faire de la télé, depuis que je suis toute petite. Evidemment, vu qu'il n'y a pas d'études pour ça et qu'on ne sait pas par quel bout le prendre, j'ai fait ces études en langues, un peu pour rassurer mes parents qui étaient alors contents que je devienne prof! Le monde de la télé restait donc quelque chose d'assez virtuel pour moi à l'époque.
GUIDO: L'image de toi que la télé nous renvoie est plutôt celle d'une fille assez fêtarde. Etait-ce le cas lors de tes années d'études à Paris?
Agathe Lecaron : En effet. Mais je n'avais pas l'occasion de faire la fête avec les autres étudiants de la Sorbonne puisqu'on ne se rencontrait jamais. Honnêtement, je n'ai aucun souvenir de fêtes ou d'histoires d'amour à la Sorbonne, rien! Y avait bien le cliché des étudiants se réunissant pour philosopher dans les cafés, ça on le faisait, mais ça ne dépassait pas ce cadre-là.
«Je m'asseyais sur mon capot et je regardais le ciel!»
GUIDO: Tu avais ton propre appartement sur Paris?
Agathe Lecaron : J'avais un petit appartement de 30m² à Paris. Maintenant, c'est devenu impayable, même si à l'époque ça l'était déjà, mais un peu moins! Au début, j'étais un peu paumée parce que je venais de quitter le cocon familial et une fois arrivée à l'université, je n'avais plus de structure qui m'encadrait, je n'étais plus suivie; ce sont donc des souvenirs assez contrastés car cela reste quand même excitant le début d'une nouvelle vie qui commence, en quelque sorte.
GUIDO: Toi qui as effectué tes études à Paris, quelles différences notes-tu entre cette ville et Bruxelles où tu es désormais installée?
Agathe Lecaron : Je ne sais pas comment vivent les étudiants à Bruxelles, mais je sais comment vivent les gens à Bruxelles, c'est-à-dire cent fois mieux qu'à Paris. Je me souviens de l'heure et demie de métro que j'avais à faire pour aller à la fac tous les matins. A la fin, je prenais ma voiture pour aller au cours. J'étais alors à l'arrêt sur les quais et je m'asseyais sur mon capot en regardant le ciel! La qualité de vie est supérieure ici en Belgique, je m'imagine donc que cela doit être pareil pour les étudiants. C'est aussi moins la jungle qu'à Paris, je pense.
GUIDO: On connaît la culture étudiante de Belgique avec ses baptêmes, ses tablards et ses calottes. Qu'en est-il du folklore français?
Agathe Lecaron : Il existe des bizutages selon les facultés. Pour ma part, il n'y en avait pas à la Sorbonne. Généralement, il n'y en a pas dans les sections littéraires, mais plutôt dans les écoles de commerce et en médecine. Cependant, je suis plutôt contente d'y avoir échappé! En effet, on avait tous la phobie du bizutage, due en grande partie aux anecdotes pathétiques que l'on apprend dans les couloirs, comme par exemple un mec qui a été laissé abandonné dans son vomis ou d'autres trucs du genre! (rires)
GUIDO: Te souviens-tu des jobs étudiants que tu as effectués durant tes études?
Agathe Lecaron : Je n'ai pas arrêté de faire des jobs d'étudiants. Comme par exemple assistante de femme de ménage sur le Circuit de Magny-Cours. Je travaillais dans le self-service du circuit et je me souviens encore de ma patronne qui m'engueulait toutes les 30 secondes parce que je rangeais mal les couteaux et les fourchettes! J'ai aussi fait du télémarketing; je vendais des assurances mortuaires à des gens tout au long de la journée! J'ai encore travaillé chez Figaret , un magasin de vêtements hyper chicos situé rue de la Paix. Je n'y ai rencontré que des gens horribles et je n'avais qu'une seule envie: aller pleurer dans les réserves. C'était vraiment l'enfer. Ensuite, j'ai évidemment été hôtesse, comme toutes les filles blondes de mon âge! J'ai donc pas mal gambadé dans les salons de l'alimentation, de l'automobile, etc … Enfin, j'ai travaille chez Häagen-Dazs, avec un petit chapeau d'hôtesse de l'air… J'ai donc vraiment tout fait!
(SD)