A la recherche des derniers hippies à KATMANDOU

A la fin des années 60, la capitale du Népal était une véritable Mecque pour les hippies occidentaux qui venaient y chercher l'illumination spirituelle. On pouvait s'y procurer du hasch très librement, la vie y était très on marché et les gentils Népalais fraternisaient facilement avec les flower children européens et américains.

Est-ce que cette ambiance hippie persiste encore de nos jours à Katmandou? Guido a mené l'enquête.

Le Népal de 2004 n'est malheureusement plus synonyme de Never Ending Peace And Love. Depuis 1996, une guerre civile sévit entre l'armée et les rebelles Maoïstes et depuis la tuerie du Palais Royal en 2001 (lors de laquelle le prince héritier Dipendra avait assassiné presque toute la famille royale), la stabilité de ce pourtant merveilleux pays situé au pied de l'Himalaya est sévèrement mise en défaut.

Honnêtement parlant, toutes ces distorsions ne sont pas omniprésentes à Katmandou. Les attaques Maoïstes ont principalement lieu dans la campagne éloignée, et vu le nombre important de grèves, tu n'as rien à craindre en tant que touriste. Katmandou reste une ville mythique où l'histoire fascinante et séculaire est couplée d'un chaos typiquement asiatique et celle-ci est encore et toujours l'une des villes les plus relaxantes du continent.

Nepalese Temple Balls

Les touristes qui traversent à l'aide d'un taxi ce dédale étouffant de rikschas, mobylettes, tuk-tuks, vélos et autres voitures déglinguées pour rejoindre leur hôtel se retrouveront immanquablement à Thamel, un quartier au Nord du centre urbain où des centaines de pensions, bars, magasins, restaurants et hôtels sont construits les uns au-dessus des autres. Prends le temps de te reposer car cette fourmilière pleine de bruit, d'odeurs et de couleurs mettra tes cinq sens à contribution. Une promenade t'est ensuite très conseillée. A peine auras-tu fais dix pas que tu seras accosté par un type qui te susurrera " hasssssssch?" dans ton oreille. Les drogues douces sont interdites au Népal depuis 1973 mais cela ne veut pas dire que les Nepalese Temple Ballsn'y sont plus distribuées en masse.

Freak Street

Pourtant, Thamel, avec ses dealers, ses terrasses, son reggae en continu et ses fans de dreadlocks, ne ressemble pas du tout à ce quartier hippie des années 60. Au contraire, Thamel a été envahie par les alpinistes et les trekkeurs qui avaient ou ont beaucoup d'argent à dépenser. Les hippies se trouvaient un kilomètre au Sud de la rue Jochne que les habitants locaux ont vite fait de rebaptiser Freak Street, car c'est là-bas que tu pouvais croiser toutes sortes de gens bizarres. Aujourd'hui, Freak Street a un peu perdu de son charme, mais tu peux toujours y manger végétarien pour presque rien, les logements y sont les moins chers de la ville et tu peux encore y croiser de temps à autre un barbu bien fourni. Eh oui, un vieux partisan du Flower Power…

Le must de tout bon visiteur de Katmandou, c'est de s'asseoir quelques heures durant sur les escaliers du temple Maju Deval, sur Durbar Square. Ici, tu ne jouiras pas seulement d'une magnifique vue sur les temples du 17 ème siècle qui florissent au cœur de la ville, mais tu pourras aussi tailler une bavette avec les Népalais qui s'y rafraîchissent. Nous avons parlé durant deux heures avec un jeune homme qui affirmait que son père avait discuté à cet endroit même avec Jimi Hendrix. Ou Jim Morrison, on suppose qu'il voulait parler de lui.

Les 'saints' saddoes

La religion est omniprésente à Katmandou. Située entre l'Inde et le Tibet, un unique mélange d'hindouisme et de bouddhisme est apparu au Népal. Prends un taxi pour Pashupatinath, sur la rive de la rivière sainte Bagmati, à cinq kilomètres du centre-ville. Il faudra alors te préparer à vivre un vrai choc, car dans cet imposant sanctuaire hindou ont lieu des crémations de corps presque non-stop, sur des bûchers non loin de la rivière. Le temple à proprement parler est interdit aux non-hindous, mais il reste quand même très intéressant à contempler. Autre must: rendre une petite visite aux saddoes, les 'hommes saints' qui se trouvent dans les parages. Ce sont en fait de vrais hippies: ainsi, c'est ici qui vit un homme qui n'a bu que du lait depuis plus de 20 ans. Il y a aussi plein de maigres fakirs photogéniques qui se baladent avec des cheveux de deux mètres de long et qui, pour une petite pièce, se feront un plaisir de    mettre leurs jambes derrière leur cou.

Tu préfères le bouddhisme? Il est alors conseillé de visiter les deux stûpas de la ville: Swayambhunath (mieux connu sous le nom de 'temple des singes') est le plus beau, perché en haut d'une colline verte, entourée de petits temples. Tu peux te rendre à celui-ci à pied: il te suffit de te diriger vers l'Ouest à partir de Durbar Square. Quand tu atteins la rivière, tu verras la colline au loin.

Bodhnath est un stûpa plus imposant, mais il est un peu plus disgracieux que le précédent. L'attraction majeure de ce stûpa est qu'il forme le coeur du quartier tibétain de Katmandou. On te conseille donc de le traverser à partir de Pashupatinath.

Trois villes à ne pas manquer

Tu as été conquis par toutes ces merveilles? Une visite s'impose alors dans les deux autres villes de la vallée de Katmandou, celles-ci sont en effet tellement proches qu'elles sont presque envahies par la ville. Patan se trouve à 6 kilomètres au Sud de Thamel et possède également un Durbar Square, encore plus beau que celui de Katmandou. A ne pas manquer: le musée, rempli de magnifiques peintures de bouddhas.

Encore quelque 10 kilomètres plus loin trône Bhaktapur, la troisième ville à ne pas manquer. Celle-ci est entièrement restaurée et piétonnière. Ainsi, tu as l'impression de te promener dans un musée en plein air. Et crois-en notre expérience: après quelques jours dans la pression et la puanteur de Katmandou, ces quelques heures de repos ne seront pas négligeables. Le temple Nyatapola est à couper le souffle, avec ses 5 étages de la taille de la vallée. Pour conclure, la place aux potiers: de l'argile fraîche et ça ne coûte rien.

(HDP)

Katmandou pratique

Comment y arriver?

A cause de la situation encore très instable du Népal, tu ne peux plus prendre de vol direct d'Europe à Katmandou. Nous sommes partis de Londres, via Doha, avec Qatar Airways. Un avion rempli de femmes en burkas noires, ça change nos habitudes…

Monnaie

Katmandou est très bon marché, il n'est pas utile de changer trop d'argent. Ils connaissent très bien l'euro là-bas. Il y a des dizaines de bureaux de change à Thamel et autour de Durbar Square. A Thamel, tu trouveras également quelques distributeurs automatiques, tous sans exception surveillés par des gorilles avec des gros flingues!

Dormir

Pour une fois, tu ne dois pas réserver à l'avance. Depuis la chute du tourisme, il y a beaucoup d'hôtels de Thamel qui sont à moitié vides, tu trouveras donc sans peine un toit pour la nuit pour pas cher.

Transport

Tu peux louer un vélo, mais le trafic de Katmandou est à ce point horriblement saturé et chaotique que tu ferais mieux de prendre une rikscha. Ou un taxi. Le marchandage est tout à fait permis!

Grèves

La seule face visible de la guerre civile qui secoue Katmandou que les touristes peuvent remarquer (sans compter la présence en masse de soldats et d'agents de police dans les lieux stratégiques), ce sont les 'grèves nationales'. Celles-ci se déclenchent à tout bout de champ. Ne te fais pas trop de soucis: en théorie, tous les magasins et restaurants ferment à cette occasion, mais derrière les volets à moitié fermés, c'est business as usual. Les curiosités touristiques restent également ouvertes. L'avantage d'une telle grève, c'est qu'il n'y a presque aucune auto sur les routes. Le peu de chauffeurs de taxis qui osent travailler un jour de grève recouvrent leur plaque d'immatriculation et demandent des prix excessifs. Même ainsi, ils seront encore cinq fois moins chers qu'un taxi à Bruxelles…