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06/09/2010

Calogero Conti (UMons): «On ne décide pas un beau jour de devenir Recteur!»

Au préalable doyen de la Faculté Polytechnique de Mons (FPMs), Calogero Conti est ensuite devenu  le Recteur de l'UMons qui regroupe dorénavant cette faculté et l'Université de Mons-Hainaut (UMH). Quel est le quotidien d'un homme à la tête d'une université «à taille humaine»? Réponse ci-dessous.


 
GUIDO: Comment devient-on le Recteur d'une université comme celle de Mons?
Calogero Conti
: C'est évidemment un processus très progressif. En effet, on ne décide pas un beau jour de devenir Recteur! J'ai évolué vers des fonctions de gestion de façon assez progressive, agissant toujours selon le même principe: rien ne sert de se lamenter dans un couloir, il faut discuter des problèmes et essayer d'y apporter des solutions. Réussissant à dégager un consensus de mes propositions, j'ai commencé petit à petit à gravir les échelons. Et de fil en aiguille, je me suis pris au jeu de la gestion pour enfin me retrouver Recteur.

 
«L'étudiant est au centre du processus de formation»
 
GUIDO: Comment résumeriez-vous la fonction d'un Recteur d'université?
Calogero Conti
: Il y a quelques mots-clés importants dans l'approche d'un Recteur. Premièrement, il faut motiver. Chaque jour, on est confronté à des collègues qui ont chacun leur personnalité et il est important, pour un Recteur, de motiver ses troupes en leur donnant des objectifs clairs et partagés par l'ensemble de l'institution. Deuxièmement, il faut améliorer les choses. Etant donné mon passé d'ingénieur, mon mode de gestion est basé sur des tableaux de bord ou des indicateurs! Enfin, il est aussi primordial de susciter l'innovation auprès de son personnel.
 
GUIDO: Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées en tant que Recteur de l'UMons?
Calogero Conti
: Les principales difficultés que je rencontre ont trait au foisonnement d'idées qu'il peut y avoir dans une université. Ce qui est une bonne chose en soi, mais qu'il faut canaliser de la meilleure manière possible. ce n'est en effet pas parce qu'une idée nous semble logique qu'elle est pour autant la meilleure. C'est ça qu'il faut tenir à l'œil dans son quotidien. Ces débats constituent une réelle richesse pour une université.
 
GUIDO: Quelle est la spécificité de l'UMons pour les étudiants?
Calogero Conti
: L'UMons a une mission de proximité très importante, via l'enseignement et la promotion d'une formation de qualité. L'étudiant est au centre du processus de formation. Notre université est dite à taille humaine, une autre de ses spécificités. On accorde ainsi une importance considérable aux chances de réussite de l'étudiant. On porte dans nos gènes le souci de démocratisation de l'enseignement.
 
GUIDO: L'UMH est la FPMs ont récemment fusionné pour devenir l'UMons. Qu'est-ce que cela implique concrètement pour les étudiants?
Calogero Conti
: Cela amène une amélioration de certains services proposés aux étudiants ainsi que la possibilité d'organiser certaines formations en commun, de manière plus transversale.
 
«Je ne voudrais pour rien au monde abandonner ce contact avec les étudiants»
 
GUIDO: Continuez-vous à donner cours malgré cette fonction très prenante?
Calogero Conti
: J'ai gardé, à mon avis, le maximum d'heures de cours pour un Recteur, c'est-à-dire trois heures par semaine. Au stade actuel, je ne voudrais pour rien au monde abandonner ce contact avec les étudiants. Sans ces cours, je pense qu'il manquerait une composante essentielle dans ma fonction.
 
GUIDO: Comment définiriez-vous vos contacts avec les étudiants?
Calogero Conti
: J'ai un passé dans une université mono-facultaire, avec tout ce que cela sous-entend comme proximité et rapport avec les associations étudiants. J'ai gardé cela en moi, car je considère que la réputation d'une université dépend non seulement de la qualité des cours, mais aussi et surtout de l'environnement qui existe autour de l'enseignement.
 
GUIDO: L'étudiant actuel est-il différent de celui que vous étiez il y a quelques années?
Calogero Conti
: Tout comme la société, les étudiants ont évolué. Dans deux domaines principalement, ce changement se fait sentir. Leur capacité de travail s'est quelque peu atténuée avec le temps, tout comme leur capacité d'abstraction dans le domaine des sciences. En contrepartie, dans d'autres domaines, les étudiants actuels sont bien plus avancés que nous l'étions à l'époque, comme le contact plus direct, le culot, la capacité d'expression, …
 
GUIDO: Quels seront vos principaux défis pour l'année académique à venir?
Calogero Conti
: A l'heure actuelle, il y a une restructuration de l'enseignement supérieur en cours, avec des enjeux importants. Les principaux défis concernent la position de l'Université de Mons, du pôle hennuyer, dans cette nouvelle structure de l'enseignement universitaire.
 
 
 
Plus d'interviews sur www.guido.be
 
L'avis du Recteur Conti sur…
 
- La réforme de Bologne
«Malgré tout ce qu'on a pu en dire, cette réforme a eu le mérite de rapprocher les systèmes d'enseignement au niveau européen. Même si ce n'est pas simple, encore à l'heure actuelle, et qu'il y a encore beaucoup de choses à réaliser. Elle a aussi le mérite de mieux organiser la mobilité des étudiants. Au moins pour ces deux points-là, le processus de Bologne a été une bonne chose.»
 
- Le taux d'échec en première année
«Il existe des mécanismes pour lutter contre l'échec à l'UMons qui dépendent d'une faculté à l'autre. En ce qui concerne les Sciences Appliquées, on part du principe qu'il faut réagir le plus vite possible afin de minimiser ce taux d'échec. Il faut absolument apporter une aide complémentaire à ceux qui en ont besoin. C'est pour cette raison que des tests sont mis en place dès le début de l'année afin de réagir à temps et de proposer une aide spécifique.»
 
- Les brosseurs
«Là-dessus, j'aurais plutôt un avis mitigé. En effet, d'un côté, on peut comprendre que certains choisissent d'être autodidactes pour diverses raisons. L'université le permet, en tout cas pour les cours théoriques. Je reste quand même un peu dubitatif car il est évident qu'on retient davantage quand on assiste à un cours. En plus, cela demande du temps ensuite pour récupérer le cours en question.»
 
- La folklore étudiant
«Pendant mes études, j'ai moi-même participé au folklore étudiant montois. Cela reste un vecteur d'intégration et d'amusement intéressant, propre à tous les campus belges. Même s'il faut en bannir certains excès, le folklore fait partie de la vie d'une institution et permet aux étudiants de s'y identifier.»

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