La Manufacture Urbaine: «La crise Covid nous a permis de booster notre e-commerce»
Lancé en avril 2017, le projet de la Manufacture Urbaine (LaM•U) s'est rapidement installé dans les habitudes des Carolos. Son objectif? Brasser de la bière et torréfier du café dans un milieu urbain, en centre-ville. Nous avons rencontré son cofondateur Olivier Genin afin d'en savoir plus sur les célèbres bières du pays de Charleroi.
Trois gammes de bières différentes
«Nous proposons trois gammes de bières différentes. Tout d'abord, les bières CharlesRoy. La bière qui remporte le plus de succès dans cette gamme, c'est la CharlesRoy 350 qu'on a sortie pour célébrer les 350 ans de la ville de Charleroi en 2016. On a également un partenariat avec le Sporting de Charleroi pour la Zébrée qui fonctionne également pas mal, surtout auprès des supporters. Parmi nos meilleures performances de vente, on a la Blonde du Pays Noir qui fait partie de la gamme des bières du Pays Noir. Sans oublier l'une de celles qui a le plus de succès: la Bisous M'Chou. Ces quatre bières tiennent le haut du panier. Évidemment, nos autres bières sont extrêmement sympathiques et certaines ont même remporté des prix. Tout dépend aussi de la période de l'année. Au printemps, on part davantage sur une bière houblonnée de type IPA. On propose aussi des solutions fruitées avec la CharlesRoy Cherry, par exemple.»
Un retour au local
«Cette envie de retourner sur du local et du régional a été boostée par ces deux années de crise Covid. Surtout pendant la première période de confinement. Après la sidération, on a assisté à une remise en question de beaucoup sur le fait de laisser les grandes marques de côté étant donné qu'il existe d'autres alternatives plus proches qu'on ne voit pas forcément. Les gens sont maintenant prêts à acheter des produits régionaux. Mais à deux conditions selon moi: qu'ils soient facilement accessibles (d'où notre présence dans les grandes et moyennes surfaces) et proposés à des prix raisonnables.»
Un boost inattendu en période Covid
«On a forcément constaté une différence notable sur nos ventes pendant cette période Covid. On a connu deux années noires au niveau de l'horeca. Ça a été compliqué de gérer notre fonctionnement, surtout au niveau des équipes et du personnel. Par contre, si on fait abstraction de la restauration et qu'on ne se concentre que sur la fabrication de bières, on a connu globalement une croissance forte et assez inhabituelle par rapport aux autres brasseries. Si on doit voir un côté positif à cette crise Covid, c'est qu'elle nous a permis de booster notre e-commerce.»
Focus sur le développement durable et le circuit court
«On a un panel assez large de bières. Il y a pas mal de types de bières qui existent, et donc pas mal de goûts différents à contenter. On va de la bière blonde légère à la Triple en passant par une bière très houblonnée ou une Stout. On essaie un maximum de privilégier le développement durable, qui fait partie de notre ADN. À la fin de l'année 2020, on est par exemple passé aux bouteilles consignées. Ces bouteilles peuvent donc être réintégrées dans le circuit. Ce qui permet une optimisation non-négligeable au niveau des matières premières. On essaie aussi de travailler le plus possible en circuit court. Ainsi, toutes les drêches (ndlr: les résidus de céréales suite au brassage) servent à nourrir le bétail d'une ferme de notre site du Martinet.»
Un look funky, classique ou contemporain?
«Pour nos trois familles de bières, on a développé un visuel différent. On a les bières Bisous M'Chou qui sont plus funky et d'un style contemporain et jeune. Les bières du Pays Noir sont, elles, plus classiques et ancrées sur le terroir carolo, avec l'hexagone qui se réfère aux fameuses fortifications de Vauban ainsi que l'ancien charbonnage du Martinet qui parle à beaucoup de Carolos. Quant à la gamme CharlesRoy, on l'a voulue plus contemporaine et moderne, avec des couleurs assez vives.»
Et après?
«Le but ultime est de développer le concept de la Manufacture Urbaine dans d'autres agglomérations, en France et en Belgique. Nous sommes en fait une association franco-belge, mon associé Jurgen Dewijn est belge, moi français. L'objectif est de garder nos visuels et de les adapter selon la région. Localement, on espère continuer notre expansion à Charleroi et sur la Wallonie.»
Une visite de brasserie avec ton cercle d'étudiants?
Si tu as envie de visiter la Brasserie de la Manufacture Urbaine, il te suffit de les contacter sur le site mentionné ci-dessous. Pour le moment, c'est uniquement le site de l'Atelier de la Manufacture Urbaine, où se déroulent le brassage et la fermentation de la bière, qui peut être visité. Le nouveau site du Martinet (où a lieu l'affinage et l'expédition) n'est pas encore ouvert au public. Lors de ta visite, tu auras l'occasion d'échanger avec les maîtres-brasseurs sur le processus utilisé. Évidemment, une petite dégustation de l'assortiment des bières est proposée à la fin de la visite.
Plus d'infos sur www.lam-u.com